Shishi, c'est la fille qui est toujours au fond de la classe. Pas pour dormir, mais pour ne pas se faire remarquer. Celle qui baisse les yeux quand on lui adresse la parole, qui rougit facilement quand elle n'a pas d'échappatoire. Un peu gauche, toujours mal à l'aise, et pourtant numéro 2. Loin d'être de ceux qui brillent, elle est plutôt de celles que l'on ne voit pas, de celles que l'on bouscule dans les couloirs, et qui s'excusent un million de fois. Pas vraiment de celles que l'on imagine sur un champ de bataille, à lancer des sorts impardonnables. Que fait-elle là ? C'est une question que nombre d'étudiants se sont déjà posée.

Pourtant, à de rares occasions, une étincelle sombre brille au fond des ses grands yeux enfantins. Ses sourcils se froncent, transformant son visage poupin en celui d'une femme mystérieuse. De celles qui ont vu davantage qu'elles auraient dû. Dans ces brefs instants, son aura envahit la pièce, et on ne voit plus qu'elle. La seconde d'après, la voilà redevenue une fillette aux yeux des autres, et l'on se dit que l'on a sans doute rêvé. Rêvé d'une Shishi plus grande, plus forte, plus à sa place. Elle s'incline légèrement, et fuit sans demander son reste, comme elle sait si bien le faire. Pour la retrouver, il faudra jouer de ruse et de patience, où se rendre à l'ombre d'un arbre, là où elle se réfugie, un livre à la main, de la musique dans les oreilles.

Qadira, Virginie, Boadicée pour les anciens
25 ans
Ayana Miyamoto
Felicis