➤ Le verbe fleuri, la malice accrochée au regard et le sourire aux mille promesses. Sous les éphélides sombres de la belle échappée des rivages de Turquie se cachent les contrastes explosifs et paradoxaux de tant de facettes. Avec sa bouille cachée sous un ouragan de boucles brunes, Sadalbari a le nom aussi long que son sourire. Ses poignets sont ornés d’un or tintant sur son passage, ses pas rythmés par les ondulations chamarrées des habits qui rappellent sa Turquie natale. Ses éclats de rire résonnent, parfois entre deux cours, de ce rire si facile à arracher qui lui accorde parfois les oeillades sévères des plus austères. Son pas, lui, n’en démord pas pour autant. Il est assuré, comme toujours, marqué de sa détermination sans faille qu’on aperçoit parfois dans le brun de son regard, l’étincelle qui flamboie, promesse d’intempéries.

➤ Souvent expansive et chaleureuse, la jeune sorcière qui n’a jamais caché ses origines moldues a pourtant les lèvres pincées par la colère quand on évoque la mission dont ils sont tous affligés. Main de fer dans un gant de velours, la chaleur de son attitude devient explosive dans le conflit, et il serait facile de l’accuser de jouer un jeu ou de se donner un genre tant le contraste surprend, accusations seulement à moitié vraies qui auraient le don de l’enflammer sitôt qu’elle les entendrait. Car elle est impétueuse certainement, comme en témoigne la passion avec laquelle elle évoque la danse, l’astronomie, les légendes de ses pays d'origine ou ses dizaines de référence de séries et films moldus turcs ou américains. Elle est susceptible aussi, probablement, quand d’un ton acerbe elle reprend ceux qui ont blessé son égo fragile. Pourtant la jeune femme extravertie enchante, un brin séductrice lorsqu’elle rassasie sa faim de nouvelles rencontres et d’expériences, ou qu’elle aime rire et faire rire de ses accents d’Asie mineure, en turc comme en anglais ou en arabe, désireuse de plaire même dans les contextes les plus désespérés, trop désireuse parfois quand elle adapte son comportement à son interlocuteur.

➤ Il paraît que certains ne sauraient pas la cerner. D’aucuns diraient qu’elle est fausse et hypocrite, qu’elle joue un jeu pour mieux monter dans le classement et qu'elle cache sous des airs conviviaux la mesquinerie de l'envie. D’autres, plutôt, jureraient que sa malice est aussi sincère que contagieuse.

➤ Jamais assise au premier rang, l’attention en exil malgré elle quand elle n’est pas intéressée, Sadalbari s’est pourtant vite illustrée par une vive volonté faire ses preuves, de ces déterminations qui font bouillonner les tripes et qui attisent les jalousies malsaines. Car si la belle a à coeur son intégration et les nouvelles rencontres, chacune d’entre elle nargue un peu plus son esprit de compétition exacerbé pour lequel elle n’hésite pas à se rendre malade. Entre deux sourires, Sadalbari s’illustre par la colère grondante que l’éclat furieux traduit dans son regard, une rage de vaincre qui va de paire avec une exigence dévastatrice envers soi-même et qui ne fait pas bon ménage avec sa personnalité explosive. Victime de son impétuosité, asservie par la peur de l'échec, la belle a trop souvent fait les frais de ses émotions virulentes qu’elle n’a pas su maîtriser et qui, elle en est sûre, sont la cause de son numéro trop bas dans le classement qui l’obsède un peu plus chaque semaine. Toujours plus.

➤  La nervosité ne lui est pourtant pas étrangère. Difficile de ne pas remarquer sa jambe qui tremblote frénétiquement, que des écouteurs moldus traînent dans ses oreilles ou non, ses accessoires multicolores résonnant de leur chanson cuivrée au moindre de ses pas, son agilité physique couplée d’un sourire orgueilleux quand ses pas de danse s'apparentent à des arts martiaux, ou son envie de gravir les échelons quand elle n’hésite pas à se mettre en compétition avec ses plus proches alliés.

spf, mais sadalbari me convient très bien   désolée pour le retard de fiche au passage, quelques modifications quand je serai réveillée et ce sera bon.
le demi-siècle passé.
tashi rodriguez
doom days.