Sous les regards sceptiques des étoiles dont ils portaient fièrement le nom, les recrues de la belle cité étudiante de Reqem se sont familiarisées avec les autres. Au centre de cette fourmilière d’égos surdimensionnés et de capacités hors du commun, Sadalbari a vite senti l’euphorie vaincre sa nervosité à coups de whisky pur feu et autres boissons alcoolisées venues des quatre coins du monde. Aussi, peu pressée de voir les premières lueurs de l’aurore enflammer les vestiges d’une longue nuit, la belle glisse son bras sous celui de son compagnon de dortoir et le laisse la guider vers la direction opposée du leur. « Bien mieux que ce que j’imaginais ! Y en a qui sont plutôt sympas, tout compte fait. » Les doutes nés de la jalousie écartés pour la nuit, ce n’est pas l’ivresse qui, cette nuit-là, les mènera au pavillon asiatique dont ils s’approchent d’un pas paresseux. Au loin, les derniers échos d’une musique moldue éprouvent tout juste ses acouphènes, quand d’une voix rendue un brin trop forte par l’alcool la fait s’interroger. « Oui c’est par là ! Et toi ? Des gens t’ont pris pour un demi-géant ? » Elle aurait dû parier sur la question. Le fantôme de son sourire malicieux encore sur les lèvres, la jeune fille balance son regard par-dessus son épaule pour adresser une oeillade pleine de tendresse à @Alrisha qu’elle croit apercevoir sur leurs talons. « Ca t’a plu, habibi ? » Sa voix chante presque le doux leitmotiv habituellement entendu de la bouche du quatrième numéro, teintée de l’affection qui l’éprend lorsqu’elle retrouve le confort de ces visages familiers, pour peu que ce soit bien eux cependant. Difficile à dire avec si peu de lumière et la pointe d'alcool diluée dans le sang.

Le pas presque éthéré sous les lueurs diaphanes de quelques rayons de lune, Sady lâche enfin le bras de @Suhail lorsque la porte du dortoir asiatique leur fait face, et peine à dissimuler un sourire amusé à son exploit manqué. « Je m’en occupe, » murmure-t-elle en dégainant sa baguette, son regard retrouvant lentement des éclats de discernement lorsque la magie fait vibrer l’objet dans sa main. « Alohomora. » Il aurait été regrettable que la porte résiste à une seconde tentative. Aussi, le triomphe accroché aux lèvres, elle se retourne et demande dans un souffle. « Vous croyez que y a un piège quand on rentre comme ça ? » Comme quoi, être un peu pompette ne l’empêchait pas de se méfier de tout.

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