ESPERANTO
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Pain de Minuit | SuShi
Suhail
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Dim 9 Aoû - 21:06

@Shishi, S0, Dans la nuit de samedi à dimanche

Esperanto.

Ce qui n’était qu’un mot appris dans l’urgence, qu’un nom sur un rêve dont il n’avait alors pas connaissance est désormais une réalité tangible, qu’il peut effleurer du bout des doigts dans l’écorce des arbres, l’étendue qui leur était offerte ou la cacophonie de l’excitation environnante. C’est désormais leur chez eux, leur présent, leur futur, jusqu’à ce que le monde revienne sur le droit chemin.

Esperanto.

C’est l’espoir d’une nouvelle vie, d’un nouveau monde. C’est un nouveau mode de fonctionnement, pour les jeunes qu’ils sont et dont ils ne savent rien. C’est un nouveau nom à endosser, à construire, à faire connaître. Des amitiés – ou des alliances, chacun sa vision des choses – à bâtir, en même temps que leurs connaissances. Tant de choses à essayer, à découvrir.

Esperanto.

Ce sont des questionnements aussi, alors que la nuit se saisit de l’île et les invitent à découvrir les dortoirs, le sol à peine foulé par leur curiosité. Des lits les attendent plein de promesses de dimanches languissants, remplis, fatiguant. C’est un plafond qu’il fixe toujours quand la rythmique des souffles des autres occupants commencent à s’harmoniser et à jouer l’air bien connu du Sommeil Profond.

Dans la pénombre des lieux, il n’y a pas grand-chose à observer. Un plafond, des murs, des lits, des armoires. Une pièce parmi tant d’autres, une pièce vide de réponses. Suhail peine à trouver le sommeil, se tourne et se retourne encore dans des froissements de draps désopilants, qui le narguent chaque fois un peu plus. C’est la cruauté d’une arrivée tardive, une épreuve de patience, sans doute. Peut-être.

Le jeune homme tergiverse, décompte les heures jusqu’au réveil qu’il veut matinal, pour profiter autant que possible. Sa conscience lui dit de rester allonger, qu’un repos du corps vaut mieux que pas de repos. Mais l’autre part de lui-même a bien du mal à rester calme. Il veut voir, découvrir, explorer. Tout un monde de possibles qu’il ne veut remettre à demain. Alors il cède, sachant que le lendemain sera difficile mais qu’importe, il a la nuit devant lui désormais. Discrètement, il se lève, se change et file.

L’air d’été l’accueille et lui murmure des promesses d’extérieurs qu’il ignore. Ça ne l’intéresse pas, pour le moment. Pas en plein milieu de la nuit. Ça attendra l’éclat du soleil. Non, ce sont les bâtiments qui l’intéressent. A pas confiants, il se demande toutefois s’il a été question de couvre-feu ou d’une quelconque interdiction. Il était peut-être trop tard pour se questionner mais ne valait-il pas mieux maintenant que jamais ? La prochaine fois, il écouterait mieux. Peut-être.

Après les pelouses, les couloirs se succèdent. Suhail se trouve légèrement malchanceux. Rien ne trouve grâce à sa curiosité nocturne. Peut-être est-ce le signe qu’il serait bien mieux allongé. Ou au moins dans la salle commune, à faire il ne sait trop quoi mais quelque chose, au moins. Mais il sait pertinemment qu’il ne reverra jamais  les choses comme elles le sont actuellement. Si calmes. Si empreintes de nouveautés. Demain, tout aurait déjà perdu de son lustre, tout gagnerait déjà en banalité. Ainsi était faite la vie.

Mais alors que l’ennuie pointe, le trésor lui apparaît soudain. Dans le peu de clarté lunaire, il devine quelques lettres qui lui indiquent la cuisine. Le coeur même d’un foyer, le centre névralgique de tout endroit, partout dans le monde. Un sourire fleurit sur ses lèvres, un apaisement enrobe son coeur. Oui, cet endroit était une bonne idée. Cet endroit est chez lui, maintenant. Il pourrait s’y plaire, sans aucun doute.

La main se pose sur la poignée de portes et alors qu’il s’apprête à l’abaisser, des bruits de pas, d’une légèreté incroyable, lui parviennent. Il se retourne et découvre une petite silhouette. « Bonsoir » entonne-t-il en arabe avant de recommencer en anglais, ne sachant plus où fonctionne les sorts de traduction. « Je ne suis pas le seul à ne pas savoir dormir, du coup » accompagne-t-il d’un rire léger.

Il se retourne à nouveau vers la porte et l'ouvre, avant de se reculer. « Après toi. Sauf si c'est pas ici que tu voulais visiter. Moi, ça m'intéresse en tout cas. »

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Dim 9 Aoû - 21:39
Elle a le mal du pays, la Shishi. Est-ce seulement surprenant ? L'enfant n'avait jamais été arrachée à sa terre, avant qu'une silhouette n'apparaisse devant elle. Elle menait une vie si tranquille, loin des affrontements, protégée par sa famille. Par ses proches. Ceux qu'elle aimait. Pourquoi avait-elle accepté de les abandonner ? A chaque jour qui la séparaient de son arrivée, elle se posait un peu davantage la question. Bien sûr, sa place était sur l'Esperanto. C'était ce qu'on lui avait dit. Elle n'avait pas trop compris pourquoi, mais avait hoché la tête et saisi la main qu'on lui tendait. Dans sa famille, on ne tourne jamais le dos à l'autorité. Et Shishi aurait eu bien trop peur des retombées négatives sur sa famille. Son sang était tout pour elle. Alors, certes, elle n'était pas la plus courageuse des sorcières, mais elle avait suffisamment d'honneur pour agir en fonction de son devoir. Peut-être, au fond, était-ce pour ça qu'elle avait été choisie par son gouvernement ? Car ils savaient que Shishi ferait un soldat parfaitement. Qu'elle obéirait aux ordres sans broncher, sans discuter.

La jeune-fille n'avait pas quitté son dortoir la journée. Ses camarades étaient venus s'enquérir de son état. Il leur semblait avoir entendu pleurer dans la nuit. Cela ne pouvait pas être Shishi. Elle avait appris à garder sous silence ses sanglots. Elle les avait rassurée. Mais son teint plus pâle qu'à l'ordinaire, et son regard vitreux, ne trompait personne. Le mal psychique semblait se transmettre au corps. Faible enfant. Prise de nausées, elle était restée allongée toute la journée, attendant patiemment que passent les troubles. Elle y était habituée. C'était comme ça depuis l'enfance. Faible constitution probablement héritée de sa mère. C'était en tout cas ce que disait son père. Lorsque tomba la nuit cependant, l'estomac se mit à geindre. Il réclamait son dû. Shishi avait été négligente. Elle aurait dû grignoter, au moins. Un soupir franchit la barrière de ses lèvres pleines. Elle tenta d'ignorer les remontrances de son ventre, roulant sur le côté, serrant les genoux contre sa poitrine. Si elle s'endormait, peut-être que passerait la tempête. Bien sûr, le corps humain ne fonctionne pas ainsi.

Au bout de plusieurs heures, elle finit par se rendre à l'évidence : si elle ne mangeait pas rapidement, elle risquait d'être bien davantage malade le lendemain. Elle n'avait rien de prévu, mais il ne faudrait pas que son état ait la moindre incidence sur la semaine à venir. Sans un bruit, elle glissa ses pieds nus dans ses chaussons, et à pas de chat, sorti du dortoir. Dans le ciel, la lune brillait de son plus bel éclat. Shishi laissa un court instant sa lumière l'envelopper, avant de reprendre sa marche. Il lui fallu un bonne dizaine de minutes avant d'enfin arriver à sa destination. Soudain, elle se raidit. A quelque pas, elle aperçoit la silhouette d'un élève. Fin, élancé et de ... au moins quarante centimètres de plus qu'elle. Shishi déglutit en tentant de reconnaître les traits floutés par l'obscurité. Après tout, ils viennent d'arriver sur l'île, et elle ne s'est pas encore familiarisée avec tous ces visages si différents de ceux qu'elle a l'habitude de voir. « Bonsoir, je ne suis pas le seul à ne pas savoir dormir, du coup » le ton est amical, et Shishi sent les muscles de son dos se détendre. Humblement, elle s'incline vers l'inconnu, bien plus bas que l'exige la bienséance. Les habitudes ont la vie dure, même loin de chez elle. « Après toi. Sauf si c'est pas ici que tu voulais visiter. Moi, ça m'intéresse en tout cas. » La jeune-fille tressaillit et fixe la porte à présent ouverte. Elle hésite, comme si elle craignait que la porte ne se referme sur elle et qu'elle se referme enfermée dans les cuisines. Idée ridicule. Dans le pire des cas, une fois l'aube levée, on viendrait la délivrer. La méfiance est plus forte qu'elle, mais elle lutte malgré tout. « Hm. Je suis juste venue chercher quelque chose à manger, je ne t'embêterai pas longtemps. » glisse-t-elle avant de rentrer dans la pièce à pas mesurés. Elle jette un rapide regard par-dessus, juste pour être certaine que le jeune-homme la suive, avant de poser toute son attention sur la pièce. Sa main tâte le mur à la recherche de l'interrupteur. Quand retentit le clic si caractéristique, une lumière aveuglante contraint Shishi de fermer les yeux quelques instants. Rapidement, ils rouvrent afin de faire l'inventaire de ce qu'il s'y trouve, avant de s'arrêter sur un frigo à quelques mètres d'elle. Elle l'ouvre, mais il ne s'y trouve rien qu'elle puisse grignoter sur l'instant. Son attention se pose alors sur les armoires en hauteur. Bien trop en hauteur. Timidement, elle se tourne vers l'inconnu « Ano ... Est-ce que tu pourrais ... » sa voix se meurt dans un murmure alors qu'elle n'ose pas finir sa phrase et que ses yeux se baissent, dissimulant le rougissement de ses joues.
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Dim 9 Aoû - 23:31

Elle hésite un peu alors, il sourit un peu plus fort, pour faire moins peur, paraître aussi doux qu’un agneau. Et dès qu’elle franchit le seuil, il la suit, pressé. Suhail laisse la porte ouverte, comme un échappatoire vers d’autres horizons, si l’envie lui prend. Même s’il espère qu’elle reste, un peu. Parce qu’au fond, il espère bien réussir à adresser la parole à tout le monde, puisqu’il ne sait combien de temps ils vont rester coincés tous ensemble, ici. Tant de noms, tant de visages, tant d’habitudes.

Un sifflement ravi lui échappe lorsque la lumière éclaire enfin l’installation. « Oh ça va, ça m’a l’air suffisamment grand pour deux. Te presse pas. »La main file sur le plan de travail, appréciant le grain du matériau. Ça pourrait presque être aussi bien qu’à la maison. Il lui faudrait sans doute quelques jours pour retenir la place de chaque chose mais cela viendrait. Chaque chose en son temps.

Et puis, s’il avait bien compris, il y passerait beaucoup de temps, ici.

La petite voix s’élève dans son dos, mettant fin à ses contemplations. « Oui ? » demande-t-il sans réellement comprendre dans un premier temps. Que pourrait-il faire pour la jeune demoiselle ? Partir ? Il vient à peine d’arriver et n’en a aucune envie. Elle fuit son regard et n’ose terminer sa phrase. Suhail soupire. Il aurait dû s’en douter. Quelle fille ne flipperait pas de se retrouver seule dans un lieu vide, loin des dortoirs, avec un gars deux fois plus grand qu’elle ? Sans doute un paquet ici, peut-être un peu folles et dangereuses. Mais ce n’était pas le cas de celle-ci.

Alors, Suhail, bien élevé, lui adresse un petit sourire, légèrement peiné, prend la direction de la porte. Il se permet toutefois un dernier regard sur les placards, qui devront attendre un prochain passage. Les placards étonnamment hauts. Très hauts. Surtout quand on mesurait 1m50, les bras levés. Il s’arrête, dans un éclair de compréhension. « Oh… Pardon » La main file à l’anneau qui pend à son lobe et le frotte, le regard fuyant vers le sol, dans un geste tant répété, comme si cela lui apportait un certain confort. « Je n’avais pas compris. Je suis vraiment désolé. Bien sûr que je peux. »

Suhail se rapproche à nouveau de la jeune fille et hésite. Son premier réflexe aurait été de la porter, pour que les victuailles soient à sa hauteur mais quelque chose lui dit que l’expérience ne serait pas très bien vécu. Parce qu’on ne touchait pas les inconnus, déjà. Et parce qu’il pouvait déjà imaginer la jeune fille rouge de la tête au pied, ne sachant plus où se mettre.

Parfait pour une première rencontre, non ?

Il se dirige à nouveau vers les placards, ceux prévus pour les gens comme lui. Le bonheur. Pour une fois qu’il ne devait pas s’abaisser. Mais c’est raté. « Celui-ci ne contient que de la vaisselle… Ça va être galère, les premiers temps ici. On devrait peut-être prendre des notes si on veut s’y retrouver. » Un plan de bataille de la cuisine. Ils devraient même l’accrocher près de la porte d’entrée, pour que cela serve à tous les futurs commis. Peut-être qu’il pourrait le proposer, demain, lorsque cela sera son tour.

Il se retourne à nouveau vers elle et l’évalue un peu du regard. Difficile de juger à partir d’une attitude et de quelques mots. Et puis, qui était-il pour se le permettre. « Enfin, je devrais peut-être. Je suis de corvée cuisine, ça m’aidera. C’est pas forcément ton cas.» Il ouvre un nouveau placard et c’est encore raté. Ils n’ont vraiment pas de chances. Cela pourrait durer une bonne partie de la nuit.

Et puisqu’ils étaient encore coincés, autant en profiter. « Merde, je me suis même pas présenté. Suhail, enchanté. T’es de Mahoutokoro ? » C’est vraiment pas glorieux mais il n’a pas particulièrement envie de la voir prendre ses jambes à son cou. Et puis, il faut toujours commencer par quelque chose. Avec un peu de chance, la discussion s’améliorerait assez rapidement. Encore un placard, encore raté. « Tu cherches un truc en particulier ? On pourrait peut-être tenter un accio. » demande-t-il d’un haussement d’épaules.

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Lun 10 Aoû - 14:03
Shishi n'a jamais été très douée pour finir ses phrases. Cela avait souvent le don d'agacer les autres. Elle n'y pouvait rien : au milieu de sa phrase, elle était toujours envahie par le doute. Et si ce qu'elle avait à dire n'avait rien d'intéressant ? Et si ses paroles étaient de nature à embêter les autres ? Elle ne voulait pas déranger. Non, surtout pas. Cependant elle n'était apparemment pas la seule à avoir peur de déranger. Elle ne comprit pas directement lorsqu'elle vit le garçon se diriger vers la porte. Que faisait-il ? Les armoires étaient dans l'autre direction. Dans la sienne, à vrai dire. Interdite, Shishi regarde partir sa seule et unique chance d'ouvrir les placards. Bien, à présent peut-être qu'elle allait mourir de faim, c'était malin. Elle hésite, lève la main dans un geste désespéré puis la rabaisse aussitôt. Peut-être n'a-t-il juste pas envie de s'embarrasser d'une fillette qui faisait la moitié de sa taille et qui n'était pas foutue de se débrouiller toute seule. Cependant, l'inconnu s'arrête. Son regard se dirige vers les placards, et un éclair traverse son regard mordoré. L'espoir renaît. « Je n’avais pas compris. Je suis vraiment désolé. Bien sûr que je peux. » En même temps, si Shishi avait terminé sa phrase, aucun malentendu ne se serait produit. Visiblement gênée, elle baisse la tête, ou s'incline, ou un mélange des deux.  « M...merci » balbutie-t-elle en relevant la tête, faisant en sorte que ses longs cheveux noirs cessent de former un épais rideau devant son visage.

Le premier placard se révèle assez décevant. Hissée sur la pointe des pieds, Shishi s'appuie sur le plan de travaille et tend la nuque, pour essayer grapiller quelques millimètres et de voir ce que contient l'armoire. De la vaisselle, comme annoncé par l'autre élève. Une moue se dessine sur ses traits enfantins. L'inconnu parle de prendre des notes. Ce serait une idée, mais elle n'a rien pour écrire. « Je suis désolée, je n'ai pas pensé à prendre de carnet... » s'excuse-t-elle avant de réaliser que, vraiment, ce n'était peut-être pas nécessaire de s'excuser pour si peu. Mais c'était une habitude tenace dont elle peinait à se débarrasser. Heureusement pour elle, le garçon enchaîna qu'après tout, il était celui qui était de corvée cuisine. Enfin, corvée... ça ne l'aurait sans doute pas dérangé, à Shishi, de préparer les repas. Peut-être pourrait-elle se porter volontaire ? Non. Mauvaise idée. Elle cuisinait certes très bien, mais elle n'était pas certaine que la cuisine asiatique soit au goût de tous. Les gens, en dehors de Mahoutokoro, que pouvaient-ils manger ? Il lui semblait avoir entendu que les européens et les américains aimaient les frites. Elle n'était même pas certaine de savoir comment en faire.

« Merde, je me suis même pas présenté. Suhail, enchanté. T’es de Mahoutokoro ? » Shishi tressaillit. Les mots prononcés en anglais s'entrechoquent dans son esprit, sans qu'elle parvienne vraiment à les comprendre. Elle tente de décortiquer les sons, jusqu'à leur donner du sens. Son anglais, pourtant, est loin d'être mauvais. Il n'est pourtant pas un point fort des siens, mais comme toujours, elle a suffisamment étudié pour friser l'excellence. Ici, cependant, un terme pose problème. « Su... Suhairu ? » En prononçant ces syllabes, elle réalise qu'il s'agit probablement du nom de l'inconnu. Son visage s'illumine alors en un doux sourire. « Enchantée, Suhairu. Je suis Shishi. » Elle s'incline à nouveau, brièvement, avant de répondre à la deuxième partie de la question. « Oui, Mahoutokoro. Et toi ... Reqem ? » suppose-t-elle de manière hasardeuse. Elle n'a pas encore mémorisé toutes les délégations, ni les noms qu'ils utilisent, mais cela lui semble, sur le moment, la plus logique des solutions.

Suhairu propose alors un accio. L'idée est tentante, il est vrai, mais ... « La magie fonctionne, dans les cuisines ? » demande-t-elle alors innocemment, persuadée de déjà connaître la réponse. Néanmoins, elle reprend ses recherches, se focalisant sur ce qui se trouve à sa hauteur. Les placards sous l'ilot central, par exemple. « Non, je ne suis pas difficile ... peut-être je peux cuisiner quelque chose, ce serait plus simple... » finit-elle par déclarer en tombant sur de la farine et du sucre. « Tu cherches quelque chose, toi ? »
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Jeu 13 Aoû - 19:46
Pendant les quelques instants où les neurones de la japonaise tournent à un régime convenable, il se questionne sur ce silence qu’il commence à trouver presque trop long, à la limite de l’angoissant. Elle ne lui avait pas donné l’air aussi prétentieuse que cela mais… Mais c’était peut-être juste le temps de le juger et la simplicité de sa conversation l’avait peut-être catégorisé dans la case « crétin fini ». Ou alors, son accent teinte plus qu’il ne le pense ses mots et le rend incompréhensible. Mais il n’est pas spécialement enjoué à l’idée de squatter uniquement les zones soumises au sort de traduction. Il aime bien vivre, quand même. Et vivre, c’est bouger.

Mais quand elle le prononce, il comprend que ce sont les sonorités de son nom – enfin, de son pseudonyme – qui posent problème. D’un léger sourire, il l’encourage, lui confirmant que Suhairu, ça lui allait aussi. Il n’est pas certain qu’il se reconnaîtrait du premier coup, si elle l’interpelle dans les jours suivants mais ça, elle n’a pas besoin de le savoir. Par contre… Shishi… Il retient un sourire amusé, trouvant la répétition syllabique drôle, un brin enfantine. Peut-être qu’un autre camarade s’appelait Shosho, ou Shasha, ou Sheshe. Peut-être même que le combo était présent, actuellement, sur l’île. Peut-être qu’il devrait s’intéresser aux pseudonymes, qui devaient revêtir des histoires intéressantes. Il acquiesce pour sa délégation, toujours à la recherche de la denrée rare et inestimable.

Lorsqu’il propose ce qui lui semble être la solution la plus évidente – il aurait pu l’avoir plus tôt, tout de même, elle se questionne. « Aucune idée. On a qu’à tester, y a pas de raisons que ça ne fonctionne pas. » Suhail sort sa baguette sombre, l’agite dans des mouvements et volutes cent fois répétées… Et rien ne se passe. Il fronce les sources, regarde le bout de bois et se demande ce qui ne va pas. Haussement d’épaules, l’objet retourne dans sa poche. « Bon bah, au moins, on est fixés. Ça fonctionne pas. » Il se renseignerait plus tard. Il a du manqué quelque chose, dehors, quand la jeune femme avait débarqué.

Elle reprend ses recherches et il l’accompagne, se concentrant sur ceux du haut, comme on l’attendait de lui. Il finit par tomber, au même moment, sur des choses intéressantes. Miel, noix, dattes et tant d’autres ingrédients s’étalent devant ses yeux avides. Peut-être qu’il aurait dû emporter quelques livres de cuisine, qui servirait plus ici que chez lui. Il espère que les autres ont de l’imagination parce que sinon, ils allaient vite s’emmerder, niveau nourriture. Des pâtes à foison, sans aucun doute.

Il se retourne, heureux de sa découverte, et trouve Shishi avec de la farine et du sucre. Une moue sceptique s’empare de ses traits. Elle allait pas aller loin, avec ça. « Oulah, t’es sûre de ce que tu vas faire ? T’as déjà cuisiné, avant ? Te manque pas quelques ingrédients ? » Il est prêt à proposer de s’en charger mais il n’est pas certain que sa prévoyance soit appréciée.

« Le sens de la vie, bien sûr » annonce-t-il dans un rire, en déposant à hauteur de nain – sur le plan de travail, en somme – ce qui pourrait servir à tout hasard, parce qu’il n’allait pas laisser quelqu’un mourir de faim dès les premiers soirs. Pas tant qu’il serait en vie, au moins. « Non, en vrai, je cherchais une distraction, à défaut de trouver le sommeil. Je me suis dit qu’une ballade, ça serait chouette et puis bah, voilà » Il ouvre les bras, englobant la cuisine, maître des lieux. Enfin, futur maître des lieux. Il y établirait bien son QG, vu le temps qu’il risque d’y passer.

Et puis, il finit par s’asseoir sur un des plans de travail. Il n’allait pas sortir tout ce qui se trouvait dans les placards parce que le problème, c’est qu’après, il est bon pour tout ranger. « T’as souvent faim au milieu de la nuit ? Ou c’est le décalage horaire peut-être ? Ou c’est juste que c’est fou, tout ça, quand même non ? Tu t’y attendais, à un truc pareil ? » Parce qu’il ne peut pas être le seul à mourir d’excitation en pendant au projet qui se trame tout autour d’eux, à la grandeur de ce qui les attend.

Et puis, toujours un peu mitigé, il ajoute « Tu veux un peu d’aide, peut-être ? Ca serait cool qu’on crame pas déjà la cuisine, histoire de pas se faire détester. »
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Jeu 13 Aoû - 22:13
note: pour les hiragana, normalement en passant ta souris dessus, t'as la traduction.
L'accio avait échoué. Shishi s'en était un peu douté, mais elle avait gardé le silence. Après tout, tester était effectivement le moyen le plus sûr de le vérifier. Et puis, cela la fixe du d'autres choses également : le fait qu'elle allait devoir se souvenir de comment on n'y prend pour cuisiner sans magie. Avec les années, elle avait perdu l'habitude. C'était pourtant l'une de ses activités, lorsqu'elle était adolescente. Elle s'était toujours dit qu'elle n'utiliserait jamais de magie pour les tâches ménagères. Mais il était si simple de céder à la facilité. Une fois l'échec confirmé, Shishi s'était donc détournée du jeune homme pour retourner à ses fouilles. Il y avait véritablement de tout dans ces placards. Des produits qui venaient de tous les continents. Mais rien qui puisse se manger rapidement, bien sûr. D'un autre côté, l'asiatique était en train de se dire que le corps enseignant avait peut-être décidé de partir sur un régime cent pour cent sain et équilibré ? Après tout, c'était la première des choses dont il fallait s'assurer si l'on désirait des recrues en forme pour écraser Voldemort. Il était donc fort probable qu'il n'y avait, dans cette école, pas le moindre biscuit industriel. Shishi leva alors la tête vers le Reqem « はい。 » Oui, elle savait ce qu'elle faisait. Et considérait que cela ne méritait pas davantage d'explications. La tête toujours dans le placard, Shishi attrapa la farine et le sucre et les posa sur le plan de travail. Elle referma alors le placard dans un geste sec, et retourna vers le frigo. Pendant ce temps, Suhairu continuait de parler. Elle ne put s'empêcher de lui jeter un regard en coin quand il mentionna le sens de la vie dans un rire. L'humour n'était pas une chose avec laquelle elle était familière, mais elle devait admettre qu'entendre un rire déchirer la nuit faisait du bien. « OK. » répond-elle quand il lui livre sa véritable réponse. Celle-ci paraissait légitime, même si son enthousiasme par rapport à la cuisine lui paraissait un tantinet exagéré. En même temps, par rapport à Shishi, n'importe quel enthousiasme paraissait exagéré. Oh, elle n'était pas morose, loin de là. Simplement ... mesurée. Peut-être un peu trop mesurée. Un peu trop barbante, diraient certains. On finissait par s'y faire.

Du frigo, Shishi sortit du lait, de la levure, du beurre, ainsi que des oeufs. Elle essaie alors de grimper sur le comptoir -- et y arrive plus ou moins -- pour ouvrir le placard précédemment ouvert par Suhairu, et saisit deux bols. Pendant ce temps, ce dernier continue de parler. Oh, Shishi n'y voyait pas d'inconvénient. En revanche, le fait qu'il ne s'agisse que de questions la mettaient particulièrement mal à l'aise. Pas qu'elle n'avait pas envie de discuter mais ... bon, premièrement, ce n'était pas vraiment son point fort. Deuxièmement, elle avait peur d'oublier une des questions dans ses réponses. « Je ne sais pas ... Je n'étais pas bien aujourd'hui. Peut-être c'est un peu un mélange de tout. » Elle cessa ses excavations un instant pour poser ses grands yeux sur le Reqem. Il avait l'air à la fois désinvolte et impliqué, un curieux mélange. Shishi fit alors une légère moue avant de prendre une grande inspiration « Je ne sais pas trop ce que je fais ici. Pour combattre le mal, il faut des gens forts et courageux, non ? Moi je ... » elle hésita un instant sur les mots à choisir, sur la façon d'exprimer les choses, avant de désigner le comptoir d'un geste de la main « Moi je grimpe sur les plans de travail pour atteindre les placards. » Puis, dans un haussement d'épaule, elle referma le placard « Mais ma famille compte sur moi. Alors, je ne les décevrai pas. » D'un bon plutôt agile, elle se retrouva à nouveau sur le sol. Du côté des fours se trouvait des ustensiles de cuisine. Elle se saisit d'un fouet, puis retourna vers ses ingrédients. « Pourquoi tu es là ? » demanda-t-elle alors qu'elle commençait à verser de la farine et du sucre dans un bol.
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Ven 14 Aoû - 17:20
Les réponses monosyllabiques que lui sert la douce et timorée asiatique commencent légèrement à l’ennuyer. C’est pas faute d’essayer de relancer la conversation, pourtant. Il aime les gens, Suhail, vraiment. Mais il aime que l’on le lui rende un minimum, tout de même. Au bout d’un moment, comme tout le monde, il s’essouffle et s’éteint. Alors, il ne relève pas plus que ça, hochant simplement la tête devant la capacité affirmée et l’acceptation de sa présence – enfin, des raisons de sa présence plus que d’elle-même. Du bout des doigts, il joue avec le grain traité de la surface.

« Oh, j’espère que ça ira mieux. » répond-il tout de même, sans chercher à savoir ce qui n’allait pas. Ça l’intéresse, pourtant. Ils sont des dizaines à vivre ensemble, maintenant. Des dizaines à suivre la même instruction, dans le même but. Et idéalement, ils seront tous prêts ensemble pour affronter le Mal et faire triompher le Bien, comme cela devrait être. Il conserve son sourire, pour toujours sembler avenant. Parce qu’ils n’ont pas le choix, au final. Elle va devoir le supporter, qu’elle le veuille ou non, alors, il lui rend la tâche un peu moins pénible.

Elle s’affaire et les gestes semblent lui délier un peu la langue. Il n’est pas le seul à faire des efforts, au final, et ça l’enchante. Tout irait bien, tout se passerait bien. Ce n’était pas vraiment ce qu’il lui avait demandé. Il ne s’attendait pas à ce que la jeune fille dont les paroles semblent cachées dans sa gorge aborde un tel sujet. Que font-ils tous là ? Pourquoi avaient-ils acceptés, avec les risques que cela comportait. Alors, il l’écoute, attentivement.

« Et tu grimpes bien en plus. Les placards. Tu grimpes bien les placards. » rigole-t-il, la boutade irrésistible sur le bout des lèvres. Elle aurait pu lui demander de l’aide, au final, mais il ne lui fera pas la remarque. Il ne veut pas la braquer alors qu’enfin, il entend le son délicat de sa voix. « Je suis sûr qu’ils sont fiers. C’est courageux, d’être ici, avec le peu d’informations qu’on a » Même s’il sait que sa validation n’a que peu de valeur, il est toujours bon d’entendre quelqu’un d’autre nous confirmer ce que chacun sait au fond de lui, sous les vagues de doutes et de tourments.

L’interrogation s’élève et les yeux mordorés se bloquent sur la silhouette. « Moi ? Je t’ai déjà dit ce que je faisais ici. J’arrivais pas à dormir. » Le sourire amusé flotte sur ses lèvres, ravi de lui-même. Et puis, il répond tout de même plus sérieusement. « La même chose que tout le monde, je suppose, à peu de nuances près. C’était la chose à faire, c’était juste. » Un haussement d’épaules pour accompagner le tout, comme s’il s’agissait d’une broutille. Comme si on leur demandait cela tous les jours.



« Fin soit » claque comme un fouet dans la nuit sucrée. Il se relève et s’approche de Shishi, curieux. « Tu fais quoi ? Ça vient de chez toi ? Tu m’apprends ? » Parce qu’au pire, il sortirait d’ici plus riche en recette. A son tour, il va chercher des bols et un fouet. Et puis, commence à imiter ses gestes, en espérant qu'elle n'irait pas trop vite.
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Ven 14 Aoû - 21:29
Shishi ne peut s'empêcher de se sentir désolée pour Suhairu. Après tout, ce n'était pas sa faute s'il était tombé sur l'une des personnes les moins bavardes de l'île. D'un autre côté, ce n'était pas non plus la faute de l'asiatique ; elle avait été élevée comme ça. Sois sage et tais-toi, c'était un peu ce que l'on avait toujours attendu d'elle. Sans doute parce qu'elle s'exécutait à la perfection. Dans son pays, cela n'était pas bien compliqué. Ici, apparemment, les choses étaient différentes. Les gens avaient besoin de ... communiquer ? Oui, de parler, de papoter, d'entretenir des conversations insipides. Alors, clairement, Shishi aurait pu plus mal tomber. Suhairu avait l'air d'être un gentil garçon. Il n'allait pas lui parler de ses cheveux, ou de la météo, pendant vingt minutes. Il se contentait d'essayer de faire connaissance, et on ne pouvait pas vraiment le blâmer pour cela. Ils allaient tous être dans le même bateau pour les mois et semaines à venir. Aussi, se forçait-elle à parler, tout en gardant en tête qu'elle devait être vigilante. Suhairu avait l'air d'être un gentil garçon. Mais rien n'indiquait à la jeune-fille qu'il était digne de confiance.

Shishi mit un temps avant de comprendre la boutade. Mais une fois que cela fut fait, son visage devint si rouge que l'on aurait facilement pu la confondre avec un feu de signalisation. « あの !!! Ce n'est pas ... Merci ... » bredouilla-t-elle en perdant totalement ses moyens. Que répondre à cela ? Sans doute aurait-elle mieux faire de s'abstenir. Elle tente alors de se concentrer sur le reste des mots que prononce le Reqem. Elle baisse légèrement le regard. Sa famille était-elle réellement fière d'elle ? Elle l'espérait.

Suhairu semble ne jamais vraiment répondre sérieusement. Cela perturbe l'asiatique. Elle n'est pas habituée à autant d'insouciance dans la voix. Une insouciance sans doute feinte. Quelles étaient les choses qu'avait vécu le jeune-homme pour en arriver là ? Car derrière ses grands sourire se cachait un sorcier puissant, c'était évident. Bien qu'en bas du classement, il faisait partie des quatre-vingt meilleurs espoirs qu'avait le monde de se débarasser des mangemorts. Il s'agissait de ne pas le sous-estimer. Sa réponse était fidèle au personnage. Evasive. Presque légère.

La jeune-fille a du mal à cacher sa surprise lorsque Suhairu se met à cuisiner avec elle. La voilà un peu gênée... elle répond timidement, et avec un accent encore plus prononcé que d'ordinaire « Fluffy pancakes ... c'est comme les pancakes mais ... fluffly ... » il s'agissait de l'une de ses recettes occidentales que les asiatiques s'étaient approprié dans le seul et unique but de la rendre plus mignonne. Mais Shishi était faible, et victime de la mignonitude. Cependant, elle réalisait bien que ce n'était sans doute pas ce à quoi s'attendait l'oriental « Quand tu sauras où tout se trouve, si tu veux, je peux t'apprendre à faire plein de choses de chez moi ... mais il faut plus de temps ... » se justifie-t-elle. L'idée d'enseigner la cuisine à quelqu'un est particulièrement angoissante, mais après tout, il y avait sans doute pire. Non ?
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Mar 18 Aoû - 21:37


Ça lui fait tout drôle, à Suhail, de sentir quelqu’un d’aussi tendu à ses côtés. Cela faisait longtemps qu’il n’avait plus eu le cas. Ces dernières années n’avaient pas été ponctuées de rencontres aussi diverses et variées, son entourage se résumant aux mêmes visages, inlassablement. Cela ne l’avait jamais dérangé, alors. Mais maintenant que la nouveauté s’offre à lui sans limite… Il se rassasie, s’épanchant sans fin.

Mais surtout, cela le fait sourire tristement. Comme tous, elle est tâchée par les marques d’un passif où la lumière avait certainement brillé – du moins, l’espère-t-il – mais où elle s’était ternie. Les résultats de vie joyeuse foulaient-ils les sols esperanto ? Peut-être les idéalistes, ceux qui pleureront dans une semaine pour qu’on leur rende leurs vies rêvées, passives.



Des mains qui s’agitent, un air de surprise qui s'effacera. Pour Suhail, c'était le souvenir de longues après-midi, le bruit en contrebas d'une ville frémissante de chaleur leur parvenant alors qu'ils s'activaient, en vue de célébrations diverses et variées. C'était la découverte et toujours, des retrouvailles. De longues discussions. C'est sans doute pour ça qu'il ne sait aujourd'hui plus se taire, alors que certains aiment le calme et la concentration en cuisine. « D'accord. Et c'est meilleur ? Plus léger, sûrement. T'arroses ça de quoi ? On va encore devoir fouiller les placards. Ou alors, je fais un caramel, c'est facile. »

La proposition le surprend. Lui qui pensait qu'elle était juste polie, jusqu'à présent... On ne proposait pas des leçons de cuisine lorsqu'on souhaitant sans plus tarder se débarrasser de l'horrible personnage. Le fouet ralentit avant de s'arrêter quelques instants. « Il me faudra sûrement du temps pour tout retenir mais avec plaisir. Si ton emploi du temps te le permet, bien sûr. »

Et puis, le travail reprend, peu désireux de voir sa professeure de la nuit le gronder. Ou froncer les sourcils. Ou pester intérieurement, plutôt. « Ça va, avec les autres membres de ta délégation ? J'en ai croisé par inadvertance, ils ont pas tous l'air très commode. Ça allège pas le mal du pays, ça. » Surtout quand on se trompait de dortoir. Il aurait dû prévoir une boussole, au cas où. Faudrait pas que ça lui arrive à nouveau, ce soir.
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Mar 18 Aoû - 23:57
Au contact de l'arabe, Shishi sent ses muscles se détendre. C'est qu'il est avenant, le Reqem. L'asiatique s'interroge : sont-ils tous comme cela dans sa délégation ? Elle était davantage habituée à la réserve et au silence nippon, ce qui expliquait qu'elle puisse paraître aussi mal à l'aise, et qu'elle perd ses mots une fois qu'elle en aligne plus de trois. C'était intéressant, cependant, de fréquenter d'autres personnes, d'entendre d'autres accents, de déchiffrer d'autres visages. C'était un jeu auquel Shishi ne s'était jamais réellement prêtée, et auquel elle ne prenait pas particulièrement de plaisir, pour être sincère. Cependant, elle savait que pour la réussite de ce projet, elle allait devoir apprendre à jouer, comme n'importe qui d'autre. Or, Suhairu lui rendait la tâche plutôt aisé, avec ses chaleureux sourires et son regard aux teintes ambrées.

Suhairu l'interroge alors sur les Fluffy Pancakes. Sont-ils meilleurs ? C'était une bonne question. Un instant, Shishi fait la moue, avant de répondre honnêtement « Je ne sais pas, je n'ai jamais mangé d'autres. » Pourquoi, après tout, se contenter de pancakes plats et sans intérêt alors qu'ils pouvaient être fluffy ? « Mais c'est quelque chose qu'on fait beaucoup, au Japon. On prend les plats de l'occident, et on les améliore » une pointe d'espièglerie jaillit de sa voix sur ce dernier mot alors qu'elle réfléchit au topping. Le caramel était une excellente idée mais ... « Caramel avec ... hm ... hoippukurîmu ? » elle est à peu près persuadée que ce n'est pas comme cela que l'on prononce le terme "crème fouettée" en anglais, et elle se gratte la tête sous l'effet de la réflexion « La mousse que l'on met sur les glaces » est la seule explication qu'elle parvient à donner. En espérant que le Reqem comprenne avec ça.

Lorsque Suhairu accepte sa proposition, une lueur d'enthousiasme éclaire le visage de la jeune-fille. « Hai! » répond-elle énergiquement, alors qu'elle était déjà en train de réfléchir aux recettes qu'elle pourrait lui apprendre, si son emploi du temps le lui permettait. Oh, elle trouverait bien des moments pour cuisiner, sans quoi elle risquerait de finir par devenir folle, ce qui n'était dans l'intérêt de personne. Mais lorsque Suhairu mentionne ses autres camarades, son sourire se transforme en un haussement de sourcils « Inadvertance ? C'est comme ça que l'on dit quand on s'invite dans les dortoirs des autres ? » le ton se veut innocent, mais au fond pointe de l'amusement. Oh, elle ne le blâme pas. Et elle ne lui en veut pas non plus de ne pas l'avoir reconnue, la petite chose qui disparait si facilement. Elle finit néanmoins par hausser les épaules à nouveau, avant de répondre « Je pense surtout que nos peuples sont très différents. Vous avez l'air très ... expansifs. C'est une chose à laquelle nous ne sommes pas habitués. »
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Jeu 10 Sep - 10:47


« C'est pas ce que le monde entier fait, avec l'Occident ? Améliorer ce qu'ils ont commencé ? » Boutade parce que c'est toujours drôle, au final, de se moquer du sacro-saint égo occidental. Des heures durant, il avait entendu ses aînés discourir sur ces foutues ingérences. Ça marque une enfance, finalement. En plus, c'est un peu leur faute, s'ils sont présents aujourd'hui. Ils n'ont pas su contenir leur propre menace. Et maintenant, une fois encore, ça déferle sur le monde en torrent de violences.

Mais il revient sur la cuisine, sujet moins sensible et bien plus plaisant. « hoip-pu-ku-rî-mu » Prononciation hachurée et surtout, horrible. Si sur l'anglais, son accent se veut minime, sur les langues non maîtrisées...  Ça sent la puissance des dunes, le flot continu du Nil, la chaleur du thé. Heureusement, l'explication lui permet de comprendre et une nouvelle lueur éclair son visage. « Et des copeaux de chocolat ! » Décadence ultime, quitte à ne pas dormir...

L'incident des dortoirs de la veille revient et à nouveau, cet air penaud. Un sourire amusé s'étend sur ses lèvres. Ah ça... Premier soir et déjà en train de marquer les esprits. « C'est en tout cas comme ça qu'on dit quand on se trompe de dortoir » Ils auraient pu se faire un peu plus chier, niveau architecture, les mecs, quand même. Comment tu veux t'y retrouver facilement avec 10 bâtiments identiques en cercle ? « Si t'as un bon sens de l'orientation, on fera équipe. Comme ça, je ne me perdrais plus jamais. » Peut-être qu'elle, elle a un truc pour différencier les dortoirs. Une vue aiguisée qui lui permet de voir à l'intérieur ? Il espère qu'elle apprécie leurs efforts pour la décoration, du coup. « Tu peux passer dans notre dortoir, un jour, si tu veux. Ça sera avec plaisir. Il est sûrement pas aussi beau que le vôtre mais bon... Comme j'ai pas vraiment pu le voir. » Ouais, vu qu'ils ont une directrice au taquet. Et au sommeil léger. « Mais j'ai pu rencontrer votre directrice, c'est chouette. Ça a l'air d'être quelque chose. » Qui sait pas différencier truite et saumon, ne l'oublions jamais.

Aah les différences culturelles. Ça va être le bat qui blesse, ça. Ou qui pouvait blesser, sans aucun doute. Une possible source de tension. Évitable ? Peut-être. Nécessaire ? Ça les concernait tous, malheureusement. Le chacun pour soi, c'est fini. En espérant qu'un des vainqueurs n'en profitera pas pour un petit élan d'impérialisme et de conquête. « Expansifs ? Ah ah, sûrement. On essaiera de se contenir mais... Ouais, on est peut-être encore un peu trop enthousiastes, en plus. Mais je trouve ça bien, un peu de dépaysement. On a beaucoup à apprendre les uns des autres. »

Suhail
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