ft. @Sakhm et son talent

EN-FIN !
Je n’en pouvais plus. Un week-end sans rien faire, c’était déjà beaucoup trop. Il y en a pourtant eu de l’action : la mort a été frôlée dans la forêt avec Galaad, mes camarades Beauxbâtons me sont apparus comme d’infatigables fêtards, et une guerre semble être sur le point de se déclarer entre notre délégation et les Durmstrang ! Que d’histoires …

Mais c’est de l’apprentissage que je veux. Du concret, des missions. Abandonner la France et la résistance là-bas m’en coûte, car s’il y a bien une chose que je souhaite par-dessus tout, c’est me rendre utile – et que ce soit remarqué, mais ça c’est autre chose. J’ai une âme de héros superstar, que voulez-vous ? Ce ne sont d’ailleurs pas les cours théoriques qui m’ont rassasiés de cette envie de faire des prouesses, et à en voir les capacités de concentration de la promotion formée, ce n’est pas leur passion non plus. C’est pourquoi, alors que le repas de midi se passe des plus correctement, que la directrice de Uagadou vient me chercher, moi et quelques autres élèves. Je croise quelques regards connus, mais aucun n’appartient à une personne que je connais véritablement. Lorsque des duos de travail doivent se former, je me rapproche alors naturellement de Sakhm, la fille de Uagadou, avec laquelle j’ai pu quelque peu échanger à la soirée de bienvenue. Je n’ai encore aucun avis sur elle, je préfère pour l’instant observer. Elle m’apparaît calme, réfléchie, et c’est quelque chose qui me convient parfaitement pour notre premier travail pratique.

Vitesse et surprise. Ce sont les deux mots que je retiens de l’explication de la directrice. Une course d’obstacles. Des surprises nous attendent. Le but : aller au bout du parcours plus vite que son adversaire. Si tous les coups ne sont pas permis, il nous a été fortement recommandé d’user beaucoup de ruse et de peu de scrupules. Et tant mieux, c’est exactement ce que je sais faire.
Alors que les autres élèves se mettent en places sur leurs parcours, je me rends sur la ligne de départ, juste à côté de Sakhm. Je lui tends une main amicale : « Que le meilleur gagne. Je te préviens, dès que le départ sera lancé, il n’y aura plus de politesse qui tienne. » Mouvement de tête appuyé, je suis motivé à faire mes preuves dès le premier jour d’entraînement.

ft. @Sakhm et son talent

Le départ n’est pas lancé depuis une seconde que je vois le pied de Sakhm se tendre vers moi. Simple, efficace, cela aurait pu potentiellement marcher. Mais je suis concentré et j’esquive en bondissant par-dessus sa jambe. Je me permets même de m’exclamer avec joie un « Ah ! Ah ! » en signe de cette première petite victoire.

J’ai une très bonne condition physique, j’en suis conscient, et c’est pourquoi je m’étonne de ne pas réussir à distancer Sakhm tout de suite. Elle ne se laisse pas faire, et il allait falloir que je trouve une idée pour la retarder.
Le premier obstacle se dresse alors devant moi. Il s’agit d’un mur en bois de trois ou quatre mètres parsemé de prises d’escalades elles aussi en bois. Je prends une bonne impulsion et bondis sur le mur pour gagner du temps. Une traction, et je me hisse rapidement sur l’une des prises centrales. Pied droit. Pied gauche. Je me hisse et prends un petit peu d’avance sur Sakhm, qui est juste en dessous de moi. Là est ma chance de gagner encore plus de temps. Je prends appui en haut du mur, et juste avant de sauter par-dessus, je donne un violent coup de pied dans l’une des dernières prises sous mon pied droit. Gros coup de talon, ça devrait être assez pour déboîter cette prise.

Lancé de dé:

Pas de mouvement. Bon, la prise semblait trop bien fixée, j'ai sous-estimé le sortilège de glu qui a dû être utilisé. Je grogne et passe mes jambes par dessus le mur d'obstacle, avant de sauter de l'autre côté. Sakhm est sûrement juste derrière, il va falloir que je trouve une autre solution pour gagner du temps.

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Il n’y a pas à dire, Sakhm est une rapide. Féline, elle bondit, fend les airs, et manque de m’éclater son poing sur mon visage. Par chance plus que par talent, j’arrive à esquiver son coup en tournant mon buste sur le côté, mais je perds une précieuse seconde. Nous sommes quasiment au coude à coude : « Par Merlin ! » je m’exclame, alors que je bondis au-dessus des haies qui servent de second obstacle. Il faut que je trouve un moyen de la ralentir, et plus vite que ça !


Je pense alors à une nouvelle stratégie. Finis les coups directs, jouons-la plus fine, plus fourbe, plus amusante. Alors que je vais franchir le dernier obstacle, je bondis, vrille, et atterri face à Sakhm, dos à la course. Je plonge alors mon regard dans le sien, et insuffle dans mon regard et ma voix toute la puissance de mes gènes de vélane. Nous sommes des séducteurs nés, et rares sont ceux qui prennent cela au sérieux, Mais il m’est arrivé plus d’une fois de m’ne sortir grâce à ce don familial. « Sakhm ! » je m’écris, la voix tremblante de mon pouvoir et de toute l’émotion que j’envoie. Il faut que je sois irrésistible « Arrête-toi s’il te plait ! » Je lâche tout ce que j’ai. Regard plissé, yeux brillants, je me mords même la lèvre. Je suis irrésistible, je le sens, je le sais. Cela ne peut que marcher.  

Lancé de dé:

Pas de réaction. Mais ? Je ne comprends pas, et je perds quelques précieux instants. Sakhm me rattrape entre le second et le troisième obstacle. Je ne peux alors m’empêcher de lui lancer : « Comment c’est possible ? Tu as résisté à mon charme de Vélane ! » Je la regarde durement. Je me sens nul, très nul. Et cette fille a peut-être bien plus de tours dans son sac que je ne le pensais.

ft. @Sakhm et son talent

Mon pied de réception glisse quelque peu sur le sol, je manque de tomber. Elle m’a surpris, cette Sakhm ! J’ai failli m’arrêter mais je n’oublie pas que c’est une course et que la défaite n’est pas une possibilité.
« Je suis insensible aux charmes masculins trésor, navrée. » a-t-elle dit. Essaie-t-elle de me déstabiliser, a-t-elle une parade contre le bel enjôlement de ma voix ? Je lui accorde un regard assassin avant de me reconcentrer sur la course. Plus que quelques mètres avant la fin, nous sommes au coude à coude. Non pas car nous sommes puissants, mais car toutes nos tentatives d’attaques se sont soldées par des échecs cuisants. Nous ne nous battons pas pour être le meilleur, mais pour être le moins mauvais. Je fulmine intérieurement. Il me faut battre cette Sakhm, je ne veux pas être le plus mauvais.

Mais attends Impé, tu captes ce qu’elle vient de dire, cette jolie sorcière qui te donne autant de fil à retordre. N’es-tu pas le seul représentant LGBT de l’Esperanto ? Statistiquement, il fallait bien qu’il y ait quelqu’un d’autre. Amusant que ce soit ma partenaire lors de l’entraînement. Ou alors, elle essaie simplement de me déstabiliser, ou de m’avoir dans ma poche, car je ne me cache guère de mes penchants pour les hommes. Aussi vite arrivé que j’avais déjà dans ma ligne de mire nombre de garçons et de filles ; collègues, alliés, rivaux ou même professeurs, que j’aurai bien aimé rencontré plus intimement. Mais mon côté professionnel m’avait refusé tout rapprochement. Si je suis ici, c’est avant tout pour sauver le monde magique. Pas pour fanfaronner au bras d’un canon, féminin ou masculin. J’ai en tête la victoire. Tout comme cette ligne d’arrivée.

Plus que cinq mètres. Trois. Un.
Je ne vois plus rien.

Lorsque je rouvre les yeux, je me rends compte que je suis au sol. Je me sens mal. Très mal. Je crois que je me suis évanoui. Que s’est-il passé ? Je ne me suis pas écroulé de fatigue, ce n’est pas possible, pas pour si peu. Peut-être que je me suis pris un sortilège que je n’ai pas vu venir ? Je me tourne alors vers Sakhm : « Tu as gagné je suppose, bien joué … » Je me roule sur le côté, quasiment incapable de me relever : « Qu’est-ce que tu m’as fait ? » je lui demande, curieux mais énervé de savoir à quelle sauce j’ai été mangé. « Promis ce n’est pas le fait que tu sois lesbienne qui m’a fait tourner de l’œil » je rajoute avec un rire douloureux, qui me scie les côtes. Quitte à m’être fait évincer, autant rester drôle et charismatique.

Hors RP: