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Énième exploration du parc, elle se garde d'en dépasser les limites mais a quadrillé l'espace au point d'en connaître quasi le moindre brin d'herbe en compensation. Faut dire qu'elle préfère ça aux cours même si bientôt elle va virer poisson rouge répétant toujours les mêmes tours de bocal. Mais si le décor ne change pas, il y a à chaque fois de l'inattendu. Genre un gus - torse nu, elle note l'agréable attention - qui creuse un trou, déjà admiré par une professeure. Elle s'en approche, mains dans les poches, air curieux peint sur les traits qui vire au ravi quand elle aperçoit les friandises éparpillées au sol. Brune se penche pour ramasser une chocogrenouille, remarque que la professeure semble en plein numéro de professeure reloue qui entrave la liberté d'action de ses élèves. Une prof qui fait la prof quoi. Compassion immédiate pour le sorcier inconnu, elle lui offre un sourire un peu timide. "Ehwaz t'a dit des conneries, c'est pas là qu'elle a enterré tes affaires" qu'elle déclare, estimant que si elle fait passer le trou pour un bizutage, le mec serait au moins un peu excusé - et la Durmstrang accusée, tout le monde est heureux comme ça.

Mizuchi était pas vraiment fâchée, en fait, plutôt curieuse de comprendre pourquoi il creusait le sol comme ça à la main. L'explication que lui donna le Chariot en bafouillant la laissa perplexe, puisque ça n'en était pas vraiment une. Au final, elle s'en moquait qu'il la creuse sa piscine, elle était jamais contre un peu plus d'eau à n'importe quel endroit. Mais qu'il fasse ça bien, quoi.

Fawkes entra dans la danse, et le français en parut plus que désemparé. Elle faillit sourire de sa maladresse, mais avait bof la tête à ça. Elle voulait juste rentrer se poser, et qu'ils fassent leurs affaires en silence.

Elle leva sa baguette et fit venir à elle un kit-kat ou deux, pour l'aider à finir cette ronde. Puis elle capta le clin d'oeil lancé à la Koldov, qui, si elle se souvenait bien, n'était pas spécialement le genre cliente de ces approches un peu vulgaires. Enfin, elle pouvait bien se tromper, c'était pas ses oignons. Elle mordit dans son chocolat et alluma une cigarette qui en prit le goût.

" Bon, Chariot, je m'en fiche que tu creuses ta piscine, mais je t'en prie, fais le bien et nettoie après. On va dire que je ne suis jamais passée par là, et si demain ton trou a été rebouché par quelqu'un d'autre, ne t'acharne pas." Elle haussa les épaules et s'apprêtait à repartir, mais une dernière remarque franchit ses lèvres. "Et puis elle est très bien, l'eau du lac, je vois pas ce qui t'empêche d'aller t'y baigner."

Ah voilà, pour défendre l'intégrité d'un point d'eau sans conscience, y'avait du monde. Mais pour faire appliquer son autorité de prof, là, d'un coup, on entend les cigales. La Coréenne leur lâcha un petit "Bonne soirée hein" et s'éloigna, sa mission ici terminée, et puis les deux mômes certainement plus à l'aise sans elle.

Wow mais il a quoi le garçon ? Un bug ? Parce que là, il fait le 404 en live alors qu'il n'y a pas tant de place dans le classement. Puis à bredouiller comme ça, il fait foirer la perche que Fawkes lui a tendu pour se tirer de là. Tsss. Elle lèverait presque les yeux au ciel si elle n'était pas déjà occupée à regarder un insecte bizarre qui se traînait à ses pieds. Elle relève la tête pile pour avoir droit au clin d'œil du sorcier. Joues qui deviennent légèrement rouge, il a un beau sourire le gars, de beaux abdos aussi. Puis des bonnes idées, le plus important, comme l'hydratation piscinesque. Elle hoche la tête pour montrer son accord, est presque ébahie par le départ de Mizuchi. Chill comme prof tout de même. Ils vont pouvoir bordéliser à mort en fait sur cette île. "Bonne soirée m'dame !" qu'elle dit parce qu'elle est polie avant de ramasser une autre friandise par terre pour la glisser dans sa poche. Ok, elle fait éventuellement des réserves.

Brune s'approche finalement, s'assoit au fond du trou, juge un peu. "Pourquoi tu t'sers pas d'la magie pour creuser ?" Pas qu'elle trouve le spectacle du français creusant torse nu particulièrement désagréable, au contraire. Fawkes a des yeux, elle s'en sert. "Peut-être qu'il y a du pétrole..." Puis comme ça, ils seront aussi riches que les vêtements qu'elle porte. Elle ouvre une première chocogrenouille, commence par la tête de l'amphibien, regard curieux à la carte. Elle n'a jamais eu de version française, la collection démarre ici.

Français lui tend la main alors elle tape dedans. High five, c'est-ce qu'il voulait non ? Parce que hors de question qu'elle lui file sa chocogrenouille. Du chocolat, c'est catégorisé met de luxe à stocker, pas à redonner au propriétaire (quoiqu'on peut discuter de la notion de propriété, Fawkes - en cliché russe certainement - est pour son abolition). Elle doute un instant, se retrouve avec le regard du gars plongé dans le sien. Alors elle sourit timidement, rougissant un peu, retourne le regard - de ceux qui sondent l'âme - et semble se détendre un peu. "Les terrains d'sport, c'est surfait." Voix de la sagesse, les vrais n'ont pas besoin d'équipements particuliers : ils creusent des piscines. "Et ouais, on est fliqué alors t'as trop raison en fait !" Le sourire se fait plus grand, le regard redevient fuyant, à en compter les brins d'herbe autour d'eux. Et la botanique est délaissée au profit de la boisson, un "Merci" presque murmuré avant de boire une longue gorgée sans sourciller.



La bouteille est rendue au français, les doigts se frôlent, le regard se perd à l'horizon. Il fait bon ici, le sol n'est même pas gelé. Ce n'est pas si dur d'y creuser une piscine du coup. "J'peux t'aider si tu veux..." Du moins, faire semblant, donner un coup de pelle de temps en temps mais pas plus. Il ne faudrait pas qu'elle ait de la corne sur les doigts ou un ongle qui s'abime.