La morsure est gravée dans le cou, ça part de la base de la nuque et remonte pratiquement jusqu'à la mâchoire. Il aurait dû y passer, mais les miracles existent il semblerait. Il a l'allure sauvage, l'attitude bourrue et le regard déprimé. Le dressing est simple, pratiquement toujours les mêmes fringues, sans doute les seules qu'il a réussit à se payer.

La socialisation est laborieuse, il dit jamais ce qu'il faut, trop agressif, trop indiscret, trop vexant. Pas assez emphatique, pas assez éduqué, pas assez érudit. Le charisme bourru aide pas. La malédiction non plus. Les loups ça a une sale réputation, mais il a assez vécu pour ne plus s'en vexer, il est résigné.

La tension accrochée aux épaules. Il semble avoir toujours l'ouïe et la vue aux aguets, a le réveil facile au moindre bruit suspect. En cours il est peut impliqué. Les leçons théoriques le rendent silencieux, comme si à défaut de pouvoir se concentrer, il se taisait. Les leçons pratiques le rendent méfiant, pas des autres, mais de lui.

Les rumeurs trainent qu'il était SDF. Il savoure du poisson comme si c'était du une pièce montée cinq étoiles, un lit comme si c'était un trône, une douche chaude comme si c'était le nirvana. Il répond jamais vraiment aux questions à ce sujet, prétend qu'il avait un pied à terre, mais qu'il l'utilisait pas assez.

Il donne l'impression de pas avoir de hobbies, absence totale de passions. Mais on le voit souvent trainer dehors, du côté des montagnes et de la forêt, parfois, on l'entend baragouiner un attrait pour les étendus d'eau, la sensation du corps qui pèse une plume, les sens qui s'éteignent lorsqu'on y plonge.

Ici Mercure qui change de genre
(l'opération c'est bien passée)
25
James Franco. Vocivus