Comme un fantôme, elle passe devant les animaux, les insectes, mais aucun ne se retourne sur son passage. Elle marche, dans l’herbe, plus désireuse que jamais de sentir la terre contre la plante de ses pieds, pour se sentir connectée, même si elle ne sait pas véritablement à quoi elle veut se sentir reliée. Les siens sont loin, tout comme le sommeil, les nuits sont toujours les pires moments et encore une fois, elle n’a pas dormi.

La jeune femme est habillée de vêtements amples, comme à l’habitude, de nombreuses dentelles dissimulant ses formes, mais ne pouvant pas cacher les cernes, les traces de larmes, la rougeur de ses joues, tout ce qui laisse transparaître son mal. Se concentrant sur sa respiration, Alrisha tente de se reprendre, de se dire qu’elle se porte bien, qu’elle sera capable d’affronter les obstacles de la journée.

Pour ses camarades, elle ne peut pas se permettre de faillir.

La première étape est de manger un morceau. Même si elle n’a pas particulièrement faim, la jeune femme se dirige vers les cuisines, dans le but de prendre le temps de se remplir le ventre ou à défaut, de se ressaisir avant que les derniers au classement arrivent. Alors, elle pourrait les aider, sourire, après tout, elle est grande, elle est forte, elle est quatrième, et lorsqu’elle le formule ainsi, tout cela lui semble ne pas avoir la moindre importance.  

Derrière le bâtiment, elle aperçoit une forme noire, encapuchonnée. Plissant les yeux, Alrisha avance prudemment, à pas feutrés, tentant de comprendre ce qui se passe, mais son visage se décompose quand elle aperçoit l’ombre. « Qu’est-ce que tu fais ? » murmure-t-elle, plus pour elle-même que pour les autres, mais elle le sait parfaitement, elle voit le dessin qui orne les murs.

Habituellement calme, retenue, la jeune femme ne peut pas lutter contre son cœur. Ses pieds se blessent contre les roches, le ton de sa voix est désespéré alors qu’elle court, hurlant, le visage animé par une colère qui ne lui ressemble pas. « Comment OSES-tu ?! » La voix se brise, part dans les aigus, elle ressemble probablement à une folle, mais elle ne s’en soucie pas, elle ne se soucie plus de rien, certains la qualifieront de trop sensible, mais ils n’ont aucune pensée pour les vies qui ont été sacrifiées pour ce projet, pour les âmes qui se sont données pour le faire vivre, pour les outiller et leur laisser une chance de mettre fin à la menace. Sans réfléchir, la jeune femme sort sa baguette, et la pointe vers sa camarade.

« Expelliarmus ! »

Citation :

1 - 10 : Le sort ne fonctionne pas et elle échappe sa baguette, street cred/20.
11 - 50 : Le sort ne fonctionne pas.
51 - 90 : Le sort fonctionne, la bombe de peinture d'Ehwaz est projetée un peu plus loin.
91 - 100 : Le sort fonctionne, Alrisha attrape la bombe de peinture.