Comme si c’était la première fois que la nuit tombait dans nos bras, on voudrait tous partir. Retrouver le soleil, qui nous manque, qui va brûler toutes nos peines. Le soleil qui nous hante, oh reviens, soleil, soleil. Entonne, chantonne – le cours qui a pris du temps, les regards égarés sur seule silhouette chérit de l’assemblée – ou déviée vers les horizons, et lorsqu’il est loin, enfant est fade, vit dans la pensée qu’il n’est pas si loin, et qu’elle a juste à l’appeler pour le voir débarquer. Soleil de ses nuits. Sourire se trace alors que les pas guident de-ci de -là. Parfois se rythme en chœur avec la voix, dansotte dans les couloirs marbrés.

Oh mais ! Elle a rendez-vous aujourd’hui encore – y a les soirées qui s’enchaînent avec des compagnies diverses, celle qui va marquée les prochains instants partage des souvenirs lointains et promets que ça sera amusant – nuancée entre normalité et décalée, en tout cas ça sera entre fille, et ça, ça va faire du bien. Et du coup l’est en retard – en retard en retard, je suis en retard – manquerait plus qu’elle lui pose un lapin. Heureusement que le bâtiment est pas si grand – si – et qu’elle a le sens de l’orientation – pas sûr – parce que ça serait dommage de rater un truc sympa et qui promet de pas être aussi prise de tête – et dans un lieu où y a pas de risque de se faire agresser par mère nature en colère.

Ah mais, elle a rien pris à manger – ça ça va pas, bon, demi-tour, jusqu’au dortoir pour aller chercher des sablés, et elle en refera demain. Voilà, bonne idée. Du coup l’Amoureux peut poireauté encore dix bonnes minutes – parce que Lune est gentille, elle se presse même si le cardio lui rappelle qu’elle peut pas courir pendant plus de quarante secondes d’affilés – sinon après elle trouve plus l’air et elle ressemble à une tomate en détresse sur le point d’exploser, et c’est pas sexy, même si elle s’en fout – enfin non, oui, peut-être, tout dépend.

Hop, la voilà enfin sur le lieu de son rendez-vous avec l’Amour. Et ça se plante en face d’elle, sourire timide – pouah, ça fait longtemps visiblement qu’elle a pas fait ça et ça lui semble étrange. On lui en veut pas du coup, faut le temps de se décoincer et de se souvenir des codes de la société – alors que l’esprit se pose en marge régulièrement, parce que well, c’est fatigant de s’intégrer et d’intégrer les codes sociaux. « Désolée pour le retard. » C’est tout doux sa voix, on dirait du miel – lune de miel.

« Mais j’ai ramené ça du coup. » Parce que les potins ça se partage mieux autour de petit biscuits – et elle a du thé l’Amoureux, alors c’est nickel, elles sont parées à être p’tites vieilles et sourdes qui balancent sur les actualités des voisins d’à côté (d’à côté parce que plus loin elles entendraient plus du coup). Puis le regard est attiré par la cocote entre les mains – ce qui étonne pas, elle faisait des grues -les oiseaux hein- en papier en cours, à l’époque. « Si je te dis de compter jusqu’à 1000 tu pleures ? » Parce qu’elle veut pas la faire pleurer, même si parfois l’amour saigne – aucun rapport mais ça sonnait pareil dans sa tête. « Deux. » Parce que la vie c’est mieux à deux. « Eeeeet…. » Indécision, trop de jolies couleurs. « Bleeeeeu. » Oui, le rouge elle demandera au prochain tour.

Elle se penche pour voir ce qui est marquée – "♡ bon pour un câlin quand tu es triste" oh. Mais elle est toute joyeuse en ce moment, enfin hier non, mais aujourd’hui oui, parce qu’elle a l’a vu, même si c’était de loin. Le sourire tout de même est plus franc – on dirait une ado heureuse de recevoir de l’amour, oh, elle a l’air con mais bien gentille sûrement. « Attend j’en fais une aussi. » Sort du sac un morceau de papier qui traîne et un stylo, s’applique à plier. « Est-ce qu’on ferait pas celle-ci avec des gages plutôt ? » Parce que c’est plus sympa de forcer les gens à faire des choses qu’ils feraient pas au quotidien.

Chanter du fatal bazooka au milieu de l’amphithéâtre
Faire un cocktail et le vendre au premier passant
Jocker, tu peux m’imposer le gage que tu veux
Obligation de dire oui à toutes les demandes jusqu’à la fin de la soirée
Faire un dessin pour Lancelot
Obtenir une bouteille d’alcool de chaque délégation
Faire une déclaration d’amour à la prochaine personne croisée
Créer un nouveau sortilège

Hop, magie magie, couleur mises au hasard et ça regarde la keupine. « Combien ? »

Sourire amusé – ne cache pas l’ombre maternelle qui plane dans les astres. C’est plus fort qu’elle on dira, même si elle sait qu’il n’y a pas besoin de cette bienveillance mal placée entre elles. Compte jusqu’à sept alors et laisse choisir une couleur – peut presque entendre la chanson qui doit trotter dans la tête, l’entend souvent chantonner – ça lui plaît bien, elle fait pareil. Ceci dit, l’Amoureux s’y connaît bien mieux en matière de variété française, lunaire de son côté préfère étendre son savoir à tout ce qui lui passe sous la main – et la famille n’était avide que des classiques endormants auxquels elle ne trouve qu’aujourd’hui certaine forme de beauté, un attrait qui gamine, l’ennuyait. Retour à la réalité, soulève le papier – moue presque boudeuse placardée sur les lèvres qui s’avancent. C’est pas très juste quand même, même si au final elle aussi est tombée sur un jocker.

Résignée, elle acceptera sa sentence en pleurant sur le sort du dessin qu’elle voulait offrir à Lancelot mais qui jamais ne sera réalisé. Triste sort. Gage est donc donné – tout à fait réalisable même s’il va gêné dans l’attention qu’il attirera. « Pige-moi-ça licorne ou kigurumi Noctalie ? » A la référence de Shrek, demande de manière fair-play – même si le deuxième n’est pas attirail de nuit et qu’elle préfère bien souvent les t-shirts six fois trop larges pour accompagner le sommeil. Elle ne demande pas pour la façon de chanter – évidence évidente qu’elle devra enrailler la voix et frangliser les paroles. Espère juste alors que personne n’aura l’idée traîtresse de la prendre en vidéo. « Chiche de le faire au réveil en prime ! » Histoire de bien bien énerver tout le monde – l’Impératrice si tu passes dans le coin, vengeance de la première matinée sur l’île.

Papillonne – le regard imprime les expressions, s’amuse un peu de la tentative. Sourire naît de nouveau, plus malicieux qui les précédents. « Je serais heureuse si c’est toi. » Lunaire mystère mime de ne pas avoir envie d’autres bras – sûrement parce que ces même-là l’ont déjà étreinte et parcourue plus avidement qu’ils n’auraient dû. Tout de même, ne tease pas longtemps avant de reprendre l’air doux qui la caractérise tant – et de choper au passage quelques rougeurs sur la peau. « Qui te dit qu’il ne m’a pas déjà fait un câlin ? » Y a-t-il vraiment en prime de donner le pseudonyme ? Ils n’ont pas été les plus discrets du monde même s’ils ne parlent pas de leur relation aux autres – sauf un certain médic’ qui s’est retrouvé à devoir les soigner tous les deux. « Mais si tu veux en savoir plus il faudra me donner quelque chose en retour. » Sourcils se relèvent pour donner faussement airs de négociations avant de retrouver leur place naturelle et que la voix interroge. « Un crush avec lequel je dois t’arranger un coup ? »

Rire éclat – en réponse à la lumière qu’apporte l’Amoureux aux personnes qu’elle côtoie, lance regard aux cocottes. « La mienne était très centrée bêtises à faire – si ça te tente on peut réaliser celles qui nous plaisent le plus ensemble. » Promesse alors de répondre à autant de questions qu’elles se seront amusées des cap ou pas cap dans un sourire attisant la sympathique confiance. Lune est d'humeur joueuse, ce soir.

J’aime les licornes et leur jolies cornes…