C’est fini. Ils ont pris Shishi, on a nettoyé et voilà. Ce gâchis quand même. De tout, de bonne bouffe, de bonne humeur, du reste. J’ai aidé, en boitant. Ca fait mal cette bêtise. Mais je ne suis pas allée à l’infirmerie. Faut pas déconner, je ne risque pas de choper la rage avec une morsure invisible, si ? Je n’ai pas senti de bestiole accrochée quand j’ai secoué le pied. J’ai gambergé tout le début de soirée et puis, finalement j’ai pris ma décision.

Allez hop, haut les cœurs, faut demander à Uruz. C’est un médic, de une, il est dans la même merde que moi, de deux. Nan parce que fantasmer sur un crush c’est bien beau, le stalker quand il fait ses squatts, c’est sympa mais là, c’est sérieux et la morsure qui me brûle toujours m’embête.

Ce n’est pas que ça fait très mal mais ça va pas m’aider à danser comme une idiote dans la rue ça. Et, plus sérieusement, je n’ai pas envie que ça s’installe. Des cicatrices, j’en ai vues, bon. A la jambe c’est pas ce qui se voit le plus, un peu de fond de teint et roule ma poule. Boiter, je ne veux pas. Et oui, ça se trouve, il me suffit de dormir dessus, d’attendre que ça passe, bref, de pas faire chier mais hey, je n’ai pas envie.

Donc, c’est parti pour le jeu de piste. Trouvez Charlie. Facile. La dernière fois que je l’ai vu il suivait les miaous dans leur tanière pour examiner le corps de Shi. A tous les coups il y est encore. J’vais pas me pointer où on ne veut pas de moi, j’en sais assez sur les deuils pour pas débarquer avec mes gros sabots – en l’occurrence mes grosses ballerines. Il va bien en sortir un jour, suffit de l’attendre.

Je ne marche pas vite avec cette chose qui me plante. Heureusement que ça n’a pas mis à mal ma super tâche de naissance, c’est déjà ça comme dit la chanson. Je suis assis rue de Belleville, au milieu d’une foule, et là le temps hémophile, coule. Ce que je peux aimer ce genre de beauté du verbe. Ohohoh et je rêve… qu’un beau slave fasse un bisou magique sur ma cuisse. Ce n’est pas aussi bien que le Soudan qui se soulève. Je pourrais avoir des idéaux de liberté et de démocratie mais si c’était le cas, je ne serais pas ici, n’est-ce pas.

Toute ironie mise à part, j’commence à voir le bâtiment que je cherche, lorsqu’une silhouette arrive vers moi. Elle n’a pas l’air jouasse.

Je suppose que ça aurait pu tourner plus mal.

Cela dit, j'ai eu des autopsies plus réjouissantes dans ma carrière. C'est pas peu dire vu de quoi on parle. Là déjà c'est une gamine et c'est jamais la joie. Ensuite j'avais un public et j'aime pas ça. Encore ensuite, merde, c'est pas ici, pas maintenant et pas comme ça qu'on aurait dû avoir les premiers morts. Surtout y a beaucoup trop de questions gênantes, de questions sans réponse.

Je déteste ça.

Je déteste les implications que ça pourrait avoir.

Combien de temps encore je vais pouvoir faire l'autruche ?

Au bout du chemin là-bas, y a une blonde qui arrive.

Elle est assez loin encore. C'est bien. J'ai encore le temps de faire un détour si j'ai pas envie. Mais je vois vite qui c'est et ça va. J'essaie de me dépêcher un peu, mais ça tire sur la jambe - putain j'espère que je vais pouvoir courir rapidement parce que ça va vite me gonfler.

Elle bizarrement j'ai retenu le nom. L'Amoureux. Je sais pas comment ils font pour le prononcer. Je suis moins sûr de bien le prononcer que de m'en souvenir, en fait. On est même pas à un endroit où je peux compter sur ce foutu sort de traduction pour lui sortir une version correcte de... quoi que puisse signifier exactement son pseudonyme. Je sais même pas.

Elle boite. Oh là. Pas besoin de sortir d'une grande école de médicomagie pour additionner deux et deux. Protego foiré... Enfin on verra, elle a peut-être un autre souci.

Quand j'arrive à portée, je me racle la gorge.

"Lamurö ?"

Merci le suédois, j'arrive à quelque chose qui... ressemble à mes souvenirs de la prononciation du nom en tout cas. Ptet que je suis complètement à côté de la plaque.

Prononcer le nom en essayant de pas trop l'écorcher a utilisé toute la diplomatie que j'avais pas déjà cramée pour Soupe-de-Voyelles, alors je sais que ma trogne c'est toujours la même - toujours pas contente.

"Y a un souci ?"

Je pense pas que ça soit avec les blessés, on avait stabilisé les cas les plus graves avant que je parte. Et puis Ortiz a ses défauts mais... quand même.

C'est pas la question. Elle boite toujours, moi je parle anglais parce que la zone est pas couverte par le sort de traduction, et les Français sont pas connus pour leurs compétences en langues... enfin pas celles-là.

Toujours pas la question.

Je montre sa jambe.

"Blessée ?"

Oh Maï GODE. Il prononce mon pseudo, on dirait un meuble Ikea c'est trop choupi ! Et ses r. J'crois que c'est la première fois que je l'entends vraiment causer en dehors du sort de traduction, j'adore. Je vais me renommer Lamurö je crois. Et comme avatar... je vais prendre... euh... une lanterne ! Comme ça à défaut d'être une lumière, je sais pas. J'ai du yaourt dans la tête quand il est dans le coin, c'est affreux. Le stress. En plus il a son air renfrogné habituel. Le pauvre faut dire. Lui non plus ne doit pas se la jouer sauteur à la perche. Il grogne. Ca veut pas dire ours, Uruz ? Un truc du genre Arthur ou quelque chose comme ça. Penser à tout sauf à ce qui est important hein. J'espère qu'il comprend mieux l'anglais qu'il ne le parle. Je lui souris. J'espère que je n’ai pas l'air niaise/100.

"Ouais, le..euh..sort de mordu la jambe de moi. Feuler...non, Feu...chaud...brûler. Oui. Bruler le dedans. Boiter. Toi aussi ? Toi mordu pareil moi croire."

Je lui montre sa jambe en réponse. Je l'ai vu boiter, je sais qu'il a mal. Après tout c'est de sa faute. S'il n'avait pas fallu le protéger... si tu ne t'étais pas foirée me corrige la petite voix qui aime bien me mettre le nez dans mon caca. Merci bien, qu'est-ce que j'ai fait pour avoir une voix scatophile moi hein ?! Je tousse, tente de reprendre mes esprits, de retrouver mon anglais.

"Tu dois fatigue et tout mais je disais moi que si même mal on avait, ce serait idiot de regarder un solution chacun dans notre coin."

Vrai, c’est lui le pro. La médecine, ce n’est vraiment pas ma tasse de chocolat chaud. A peine mes smore’s.

« On peut demain regarder si toi veux. Ce pas être important attendre suppose-je ? » C’est tellement chiant. J’ai tous mes mots, j’ai pas la grammaire. J’aurais du mieux suivre en cours. J’parle même pas de l’accent, ils trouvent ça sexy, parait, qu’on mange les H.

Je lui mangerai bien autre chose à celui là.

Lamou ! Reprend toi.

« Je être douée en recherche. Tu doué medecine-mage. On bonne équipe. »

Le PIRE je crois c’est que je suis sérieuse pour ça. J’ai même pas de chanson dans la tête, c’est dire le niveau de commitment. C’est ça. Galère à parler anglais et fait des anglicisme dans tes pensées, on te dira rien. Je me déteste quand je suis comme ça. J’ai envie de pleurer alors je fais comme on fait toujours par chez nous, je souris encore plus. Une lanterne, on a dit. C’est le truc qui fait de la lumière quoi qu’il arrive !

Fais moi une place au fond d’ta bulle. Et si j’t’agace, si j’suis trop nul, je deviendrais tout pâle, tu muet, tout p’tit. Pour qu’tu m’oublie.

Spoiler:

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'Action' : 74

Je sais pas ce que j'ai dit, on dirait qu'elle va couiner comme Mannaz devant Miss Arkansas. Au moins y en a une qui est contente - et mignonne un peu malgré tout, ça fait plaisir de voir un peu autre chose après... ça.

Et qui parle anglais comme une vache espagnole aussi, mais les Français faut pas leur en vouloir les pauvres, ils sont mignons avec leur accent mais qu'est-ce qu'ils sont nuls en anglais c'est pas croyable. J'en comprends juste assez pour saisir qu'elle a eu la même chose que moi. Super.

"Ouais. J'ai été mordu aussi."

Bon maintenant elle tousse. Elle a dû respirer beaucoup de poussière là-bas remarque, moi je suis parti avant pour... m'occuper de la fille. Voir Ao-Voyelles. Tâter le terrain.

J'ai encore beaucoup d'informations à trier en esprit, je préfère la laisser parler.

C'est pas déconnant ce qu'elle propose. Ca serait presque parfait en fait, si on omettait quelques petits trucs.

Déjà, la complexité de ces foutus traités médicaux généralement écrits par des types qui se tripotent la nouille sur des mots de plus de cinq syllabes au lieu d'essayer d'être compréhensibles et, je sais pas, utiles ?

Ensuite, j'ai quelques infos qu'elle a pas.

"Ca serait une bonne idée. Viens, on va se rapprocher des bâtiments. Tu galères pas trop à me comprendre, ça va ?"

J'essaie de pas parler trop vite, en écorchant pas trop les mots, et en désignant la direction d'un geste. J'ai soigné des tas de gens qui baragouinaient à peine trois mots d'anglais et deux de suédois, j'ai l'habitude, mais vivement qu'on rentre dans le périmètre du sort de traduction - autant qu'il se rende utile.

"D'après Ao... elle là, leur directrice, jamais réussi à retenir son nom, c'est pas dramatique, donc si tu as pas trop mal c'est pas urgent. Pour le reste je crois qu'il va falloir se démerder."

Après tout on a que ça à faire, pas vrai ? Mener des recherches sur de la magie noire entre un meurtre, un combat et un enterrement.

Ben quelque part...

"C'est de la magie noire. Tu as fait voir ta jambe à Ortiz ? Sinon vaudrait mieux que je vérifie si tu as bien la même chose que moi, ou plus fort, ou moins fort. Si ça te dérange pas."

Si ça la dérange t'façon y a pas cinquante solutions, c'est Ortiz ou elle vient pas se plaindre en cas de souci.

"Au fait. Merci pour le Protego."

Même si de toute évidence il a pas vraiment marché.

IL A PAS DIT NON ! J'respire à nouveau. Je n'avais pas eu conscience de retenir mon souffle. Il doit être crevé le pauvre mais il n'a pas dit non. Il est poli. Il parle anglais sans défaut comme une série de la BBC qui roulerait les r. Je me redresse, pour être à la hauteur je suppose, et je lui emboite le pas. J'ai presque l'impression de sentir l'air entre nous. Une sorte de vague de chaleur. Il a une aura. Wow. Je hoche la tête.

"Je comprendre anglais très bien. Lire très bien. Ecrire un peu. Pas beaucoup parler."

A la fac, il est indispensable de connaître la langue de la poire secouée pour faire ses recherches. J'ai un anglais plutôt littéraire, assez britannique. Chez les amerloques c'est plutôt la désinformation qu'ils pourraient enseigner. Suffit de voir Trompette. Je ne rajoute rien. Je vois bien qu'il a autre chose à dire et même si ce n'était pas le cas, je pourrais écouter sa voix toute la nuit en hochant la tête gravement pour pouvoir contempler ses yeux.

Ca veut pas dire que j'entends pas. Ao, c'est une source mitigée. Elle pourrait être bonne si on lui faisait confiance. Mais vu qu'on a pas le choix, je suppose que c'est un bon test. Si c'est grave et qu'on meurt, on saura qu'elle avait menti. Ca nous fera une belle jambe. Jeu de mot voulu.

"J'ai pas vouloir déranger Ortiz. Me dire qu'il a beaucoup travail avec vrais blessés. Toi aussi beaucoup travail mais toi blessé pareil alors moi me dis, si tu fais essais sur moi, tu pouvais soigner plus efficacement jambe de toi."

Je hausse les épaules. Il peut me remercier, et c'est tout mignon et j'aimerai en être contente mais s'il avait fonctionné, mon protego, on n'en serait pas là.

"Normal. Frère d'arme. Tu protège, je protège, je essaie tout cas. Plus forts ensembles. Tu peux regarder la jambe. Tu peux tester sur jambe. Plus facile regarder sur autre que soi, non ?"

Bon au moins elle comprend ce que je raconte, c'est bien. Ca m'aurait embêté qu'elle comprenne pas.

C'est bien de pas avoir dérangé Ortiz. Moins de pas l'avoir dérangé sous prétexte que "travail avec vrais blessés".

"Si tu avais attendu pour venir me voir sous prétexte de pas me déranger non plus, j'aurais grogné." je grogne justement. "Une petite blessure pas soignée peut s'infecter, ou pire. Surtout quand on sait pas vraiment ce que c'est." On sait jamais vraiment à quoi s'attendre, avec la magie noire. Qui sait en quoi un sort peut dégénérer ? J'ai vu les effets d'un sort de nécrose, une fois. J'ai eu mal rien que de le voir. Ca commençait tout petit, et sans contresort ça s'étalait, ça s'étalait sans fin, jusqu'à ce qu'on coupe le membre ou que ça atteigne un organe vital. "Et t'es pas un cobaye, je vais pas faire des essais si je sais pas où je vais."

Non parce que jouer au docteur c'est bien, mais surtout quand on sait un peu ce qu'on fait. Et là actuellement, on sait pas ce qu'on fait. Ce qui nous amène au point suivant.

"Elle a mentionné un nom mais j'ai pas retenu. C'est un nom japonais, ou chinois, ou... enfin de par là-bas. Ca voulait dire "mordre jusqu'à ce que la mort s'ensuive", d'après elle ça mérite son nom que si le lanceur est un mage noir de haut vol. Je sais pas où était Shishi sur cette échelle. On doit pouvoir retrouver ça dans un traité de magie noire japonaise, ou quelque chose comme ça. Si on en trouve un qu'on puisse lire, sinon il faudra qu'on mette la main sur un Mahou pour nous aider. Ils ont autre chose à penser en ce moment mais..."

Il faut du temps pour pleurer les morts avant de se préoccuper à nouveau des vivants.

C'est plus mes oignons maintenant, on m'a fait comprendre qu'il était plus que temps de me barrer, j'ai obéi, et maintenant y a plus qu'à s'occuper des morsures.

J'aime bien son raisonnement, à Lamurö qui se tient toute droite comme si ça pouvait la faire ressembler à une adulte. Plus forts ensemble. Peut-être qu'ils ont tous cette mentalité à Beauxbâtons ? Je sais pas. Je suis pas sûr. Je sais même pas si c'est vraiment l'état d'esprit de Lune, au fond.

Et pour ce que j'en ai à faire, des mentalités de groupe...

"Ca sera plus facile de regarder sur toi oui. Mais je regarderai sur moi aussi." Ah, on est retournés dans le sortilège de traduction, super. "On peut utiliser l'infirmerie je pense, la salle commune des Durmstrang est un peu..." Bondée, sans doute, à cette heure, surtout avec les événements du jour. "...pas pratique."

Il grogne qu'il va grogner. Ca me fait sourire un peu niaisement. Il a ce côté protecteur qui me fait fondre parce qu'il n'est pas calculé, le gars il n'est pas macho per se, c'est pas parce que je suis une fille ou parce que je serais à lui ou même pour marquer un territoire quelconque, c'est parce que c'est lui, c'est pareil avec presque tout le monde, seulement exacerbé sur quelques unes comme Mannaz par exemple. Je l'observe beaucoup trop je crois. Je ne réponds pas, je l'écoute en hochant (gravement) de la tête, perdue dans des pensées qui, oui, s'inquiètent du devenir de nos jambes mais se demandent aussi s'il y a moyen de les mettre en l'air.

Pour toi chéri je pourrais passer ma vie entre cobaye et octodon, ne lui réponds-je surtout pas. Merci la barrière de la langue. Je vais devoir me surveiller tellement fort quand on sera arrivé en zone de trad. Tellement fort.

Et lui continue, super sérieux. Il a des yeux concentrés, j'aimerai me perdre dedans. Je le trouve tellement mignon à être à fond dans son sujet. Je dois sans cesse me rappeler que c'est important. Que je dois suivre ce qu'il dit. Heureusement que j'ai de bonnes bases en magie noire.



Malgré tout, les sorts spécifiquement japonais me sont inconnus. Je hausse les épaules.

"Je n'aurais pas forcément confiance en un Mahoukotoro" et oui je connais le vrai nom de leur école, je sais être intelligente parfois. "en général, et surtout là avec toutes les émotions qu'ils se sont prises. On n'est jamais mieux servis que par soi-même."

Ca fait du bien le sortilège de traduction quand même, putain. Je souris.

"L'infirmerie risque d'être bien pleine. Si tu veux, je peux dire à La Lune et l'Arcane sans nom d'aller voir chez le Chariot s'il s'est trouvé un cerveau dans le lit de l'Impératrice mais ça va démarrer des rumeurs je te préviens."

La Lune est le diamant de la délég. Elle va sans peine réussir à convaincre les autres. Et c'est mon amie, elle ferait ça pour moi. Surtout si elle croit qu'on veut juste tirer notre coup.

"Ou alors y a la bibli. C'est pas confortable mais on est des sorciers, quelques sorts de méta et on est bien. Et là on a le matos à portée de main quoi."

Je ne pense pas qu'on ait beaucoup d'intellos le nez dans les grimoires juste ce soir.

On devrait rester dans les dortoirs. Pas rester seuls en tout cas, pas à l'écart. Au minimum prévenir quelqu'un. Est-ce que j'ai quelqu'un à prévenir ? Est-ce qu'elle a quelqu'un à prévenir ? J'en sais rien.

Sans commentaire sur le Chariot, les rumeurs - qu'est-ce que je m'en fous des rumeurs moi, à la limite même les témoins je m'en fous, j'ai rien à cacher, sur une cuisse ou l'autre.

Après c'est vrai que les filles c'est pas la même affaire.

"Va pour la bibliothèque. Préviens quelqu'un qu'on y est ensemble, comme ça si jamais y a un souci ils sauront où chercher. Patronus, miroir, ce que tu veux."

Histoire aussi qu'on m'accuse pas de je sais pas trop quoi, si jamais...  

Dix minutes plus tard, on est donc à la bibliothèque, et il faut chercher un sort dont on connaît pas le nom, dans un bouquin qui sera certainement dans une langue qu'on comprendra pas. Super. La soirée s'annonce palpitante.

"Alors voyons, où est-ce qu'on va bien pouvoir trouver ça."

J'aime bien les bibliothèques. Dans une certaine mesure. Surtout quand je suis pas obligé d'y trouver un truc précis, concernant une morsure précise. En passant devant un rayon, j'attrape un bouquin un peu au pif, surtout parce que c'était écrit ni en normal ni en cyrillique.

Dédé:

La bonne nouvelle c'est que j'ai trouvé un truc asiatique dans le rayon. La mauvaise, c'est que le bouquin attrapé au pif comporte quelques illustrations... qui laissent peu de doute sur le sujet. Soupir, je referme le bouquin qui explique visiblement comment on doit couper un poisson bizarre, je le remets où je l'ai trouvé et je rejoins Lamurö.

"Bon, on va commencer par le début."

Quelques sorts de métamorphose pour transformer deux sièges en méridiennes rembourrées, et je lui fais signe de s'installer.

"Si tu veux bien que je regarde ?"

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'Action' : 22

"Chef, oui chef." J'vais pas lui dire tout de suite que les patronus c'est pas tellement ma tasse de café turc alors j'attrape un miroir de poche que j'ai dans un coin dans le genre repoudreur de nez - sauf que je me maquille pas - et envoie un ptit message à La Lune.

"J'suis avec Ikea, on se fait des billy. Si jamais j'suis pas revenue dans un an et un jour, va voir avec les objets trouvés." C'est du code qui n'en n'est pas. La Lune me connait, elle sait qu'Ikea c'est Uruz, elle sait que les Billy c'est mes bibliothèques préférées, elle sait que un an et un jour ça veut dire "pas tout de suite mais quand même si je tarde trop et elle sait pas qui sont les objets trouvés mais je lui fais confiance. Ikea qui va entendre son surnom du coup. Pas grave j'assume tout, c'est à ça qu'on me reconnait et le ridicule n'est pas mort.

On arrive et on se sépare. Je m'approche de la zone de magie noire, que je connais trop bien pour mon aura de petit truc plein de soleil. Connait tes ennemis. On dirait pas mais la nuit est mon domaine, quelque part.

les mêmes dés qu'Uruz:

Je regarde pas les titres moi, je me concentre sur ce que je cherche et je laisse mes mains aller sur les dos des ouvrages et quand je sens une chaleur ou une froideur ou un picotement au bout des doigts, j'ouvre et je regarde. J'sais pas à quel point c'est une bonne méthode. Je l'utilise quand je sais pas ce que je cherche. Au quatrième, ça a l'air cool. C'est écrit en kanji - en trucs de mangas - et je reconnais quelques formules et symboles qui me parlent un peu. Uruz s'est déjà écarté et a préparé les fauteuils; Je me laisse tomber dans le mien, croise les jambes, pied vers lui parce que langage corporel tmtc et je regarde plus intensément. Vraiment je le sens bien celui-là.

"Tu sais causer l'asiat ? Ou tu connais un sort qui sait ? Mes trads ont besoin de racines connues donc à part les langues latines et grecques j'ai un peu de mal. Mais déjà y a le Maléfice de la Pierre et du Sabre, ainsi que les Punitions au Moine alors je me dis qu'il y a moyen de moyenner sévère..."

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'Action' : 73

Qu'est-ce que c'est ces histoires encore.

"Ikea ?" je répète, pince-sans-rire, un début de sourire au coin des lèvres malgré tout.

Et puis quand on est à la bibliothèque elle s'installe avec un bouquin et les jambes croisées, et visiblement j'ai pas été assez clair, ma faute.

"Jamais touché à ces langues-là. Et jamais entendu parler de ces sorts-là." Sourcil froncé sur la petite chose mignonne qui me toise depuis douze têtes plus bas environ. "Comment tu arrives à les reconnaître si tu sais pas lire ces trucs-là ?" Et d'où tu connais ces sorts, mais je suis pas sûr que ça soit pertinent pour trouver la solution à notre problème immédiat. "Est-ce que je peux regarder ta jambe ?" je répète. "Comme ça tu cherches et moi je soigne." Comme elle avait proposé au début. "S'il y a rien en anglais, suédois, ou russe à la rigueur, je serai pas très utile pour les bouquins, autant que je me rende utile. Il va falloir que je regarde, que je compare les deux morsures voir si tu as eu la même ou une version atténuée..."

Et pour donner l'exemple et montrer ce que j'aimerais bien qu'elle fasse histoire que je puisse regarder correctement sa jambe, j'enlève mon pantalon.