Il est 20h, l'Esperanto s'endort.

Ou termine de manger.

Ou vaque à des occupations diverses et variés. Il est pas leur père, il sait pas ce que fait chacun de son temps libre.

Toujours est-il qu'il est 20h, et, qu'une fois le repas englouti et le dessert enfourné dans une poche pour être dégusté ailleurs, Suhail retourne vers les salles de classe. Pas des plus studieux, il aime parfois s'adonner à l'art subtil des potions - avec des résultats plus ou moins bons. Ça dépend surtout des critères de chacun, au final.

Porte franchie, il est obligé de constater qu'il n'est pas le seul à avoir cette idée. Pour une fois, il reconnaît même la personne sans trop de difficultés : c'est le scandinave qui avait hurlé - mon dieu, quelle satisfaction ce moment - sur l'autre japonaise. Ao. Hochement de tête en guise de salutation, il essaie de déranger le moins possible et file poser ses affaires - même ses petits gâteaux - sur une table non loin.

Il feuillette quelques instants le bouquin qu'il a ramené. Il pourrait faire quoi, ce soir ? Ça ? Ouais, non, trop complexe. Ou ça ? Bof, il a pas 3 mois non plus. Enfin si, mais pas 3 mois au calme. Il se lève, va se poser devant l'armoire remplie d'ingrédients. Innover ? Et risquer de tout faire péter ? Rien l'inspire, rien lui vient. Autant retourner feuilleter un peu le bouquin.

Sur le chemin du retour, il jette un coup d'oeil à l'autre jeune homme. Les mains tremblotent légèrement. « Je peux t'aider, peut-être ? » Ca se rapproche de la table, observe ce qui est déjà sorti. Quelques minutes de réflexion pour tester les différentes possibilités. « Oh. Faudra peut-être me rafraîchir la mémoire mais je pense être tout à fait capable d'aider. » Pas besoin d'expliciter. Ça doit se faire un peu confiance, ici.

Ça devine ce que ça va faire ou ?:

Il avait presque été certain de se prendre un refus. Il l'avait senti poindre sur le bout des lèvres, ce petit "mêle toi de tes fesses mon chou" qui aurait été amplement mérité. Il avait toujours été comme ça, Suhail, à vouloir trop en faire. La main sur le coeur, tout ça tout ça. Et doté d'une certaine curiosité. Peut-être bien qu'un jour, il allait s'en prendre une.

Quelques secondes qui flottent dans les airs, avec des airs de sentences. Sauf que ce n'est pas ce qu'il attendait qui l’accueille. Non, c'est une interrogation toute légitime. « Jamais. » répondit-il rapidement sans partir en monologue pour expliquer que non mais c'est pas grave parce qu'il apprend vite. Et qu'il écoute bien, en plus. Et que du coup, ça devrait aller. En principe.



Il va chercher ses affaires pour les rapprocher, maintenant que son aide était acceptée. La démarche n'était pas longue mais suffisante pour le laisser cogiter. Suffisamment pour laisser la curiosité s'installer. « T'en fais souvent ? »



Affaires à proximité, matériel sorti. Il est prêt. Enfin, il a besoin d'aide parce que là, il est pas certain du tout de pouvoir rattraper l'hypogriffe en plein vol. « A vos ordres, Chef. On en est où ? »