L'entraînement du matin s'était considérablement mieux passé que celui du mardi. Le fait de ne pas s'être mangé le sol après les premières minutes de vol avait sans doute participer à son succès. Kitsune reprenait enfin l'habitude d'être dans les airs, et commençait même à éprouver un certain plaisir à quitter la terre ferme à son bon vouloir. Voir les bâtiments de l'île se rapetisser au fur et à mesure de son ascension était un véritable plaisir. Cependant, après deux heures de vol, elle devait l'admettre, ses muscles étaient en feu. Et c'était sans parler de sa dégaine, de son sweatshirt attaché autour de sa taille, de ses joues rougies par l'air et l'effort, de ses nattes défaites par la vitesse, de la transpiration qui faisait luire sa peau. Alors clairement, si elle avait pu choisir un autre moment pour se faire enlacer par un professeur, elle ne se serait pas fait prier. Il lui faut d'ailleurs un moment pour comprendre ce qui était en train de se passer. Elle marchait tranquillement vers les réfectoires quand sa trajectoire avait croisé le chemin d'un homme qui s'était exclamé en la voyant. De la à finir dans ses bras ? Qu'avait-elle encore fait ? « Euh... je ... Oui ? » répondit-elle à la question du petit-déjeuner, ou de l'entraînement, enfin, les deux à la fois. Vulcain ne lui laisse le temps de comprendre ce qu'il se passe vu qu'il l'invite à déjeuner. Le temps de réveiller ses trois neurones encore en état, Kitsune sourit et accepte l'invitation, toujours pas tout à fait certaine de comprendre ce qui venait de lui tomber dessus.

Le changement de direction permet à la renarde de reprendre pleinement ses esprits. Son souffle, toujours court de son entraînement, avait fini par se calmer, et lorsqu'il lui demande comment elle va, elle peut enfin répondre de manière intelligible « J'ai un peu trop forcé sur l'entraînement, je crois. Mais du coup, je suis ravie de partager un petit déjeuner avec vous, professeure. » Le retour de la renarde, celle qui sourit, celle qui minaude, celle dont la ruse se lit dans les prunelles sombres. Une fois devant la porte, une léger rire lui échappe tandis qu'il se plaint de la porte. C'est sûr que c'était impersonnel mais en même temps « N'est-ce pas le but des directeurs de l'île ? Tuer toute forme de personnalité pour obtenir un tout cohérent ? Enfin, jusqu'à présent, ce n'est pas un franc succès, si c'était leur but. » Sourire mutin accroché sur les lèvres, laissant se demander si la plaisanterie trouve en elle un fond de vérité ou non. Elle ne cherche plus à y mettre les formes, s'étant suffisamment illustrée par son insolence lors des funérailles de Shishi. Elle se glisse dans le bureau, l'observe, et ne perd pas de temps avant d'aller poser ses fesses sur le bureau, posant son regard sur le dieu forgeron « Alors, qu'avez-vous à me proposer, ce matin, professeur ? »