Dédé de soin des brûlures, hors bras:

Le chemin du retour est laborieux, les deux hommes dans un piteux état tandis qu’elle tente d’oublier la douleur – pourrait s’injecter elle aussi une dose de morphine mais la douleur lui hurle au moins d’avancer. Les larmes ont séché – pas l’inquiétude alors que parfois elle se risque à regarder l’état du loup, endormi, toujours. Le Mât est en détresse aussi mais au moins il semble éveillé. Et elle espère qu’au moins Kitsune et Suhail sont bien rentrés – ont prévenu de leur arrivée quand elle n’a pas pu le faire. L’île en vu, elle se sent soulagée et plus encore lorsqu’elle distingue Uruz et les autres devant le l’infirmerie. Elle tente de se poser en douceur, mais essayé de voler avec deux poids en plus du votre et rattrape de justesse.

Fatigue creuse tout autant le visage que la douleur – des cloques ont dû commencer à se former, a de plus en plus de mal à bouger son épaule, mais n’est toujours pas inquiète de son état à elle. « J’ai donné de la morphine au Mât – je n’ai pas osé le faire avec Rai. » Elle est psychomage, pas docteur, elle sait pas si ça risque ou pas de finir de l’endormir, et elle a trop les idées embrouillées pour réfléchir correctement – a même failli lâcher le nom de son loup. « Il est traumatisé aussi, soit doux s’il te plaît. » Ne doute pas des compétences d’Uruz, a seulement besoin de le dire tandis qu’elle fini dans un lit, attendant que son moment vienne. « C'était des flammes bleues, le dragon, je sais pas, bleu argenté. Il a failli arraché son bras. » Donne tout ce qu'elle a.

Dédé de soin du bras:

Lune donne toute les informations dont elle dispose : pas grand-chose, mais espère tout de même que ça aidera. Installée sur le ventre, tête tournée vers le médecin – et le loup en prime, ne quitte rien des yeux. Paroles réconfortent un peu – il est gentil Uruz, elle lui fait confiance – et tant pis si c’est un Lenine lui aussi, tant pis aussi s’il finit par mourir, tant pis de tout, elle n’a plus la force de penser, de protéger – elle comme les autres. Divague - « je suis fatiguée. » Parce qu’elle est sûrement plus concernée par sa santé mentale que physique, s’inquiétera demain des marques qui resteront, qui seront traces et rappels. Elle préfère peut-être un peu ça, que ça soit graver dans la chaire plus que l’esprit, parce qu’il est plus facile de faire le deuil de ce qu’on voit que des invisibles. « Uruz, les meilleurs, ils tuent aussi ? » Se trouve désolée, soudainement, alors qu’elle se souvient de la satisfaction d’avoir réussi un sort amenant à la mort probable de deux sorciers.

Le voit s’affairer – Raidho semble moins à l’orée de la mort soudainement, elle n’a plus trop l’odeur de chaire brûlée dans le nez, même si ça plane toujours, même si le parfum est fort encore et qu’elle le porte sur elle. Elle préfère ça aussi sans doute, qu’autre chose. Il est doué Uruz, il hésite pas, il fait les choses bien même dans l’urgence et il répare ce bras qui ressemble tout autant à l’ancien – y aura des cicatrices, encore, et cette fois il n’aura pas besoin de lui conter, parce qu’elle était là. Et ça fera une raison de plus à l’Aphrodite d’aimer son Arès. Ferme les yeux un instant, peut-être longtemps – perd notion du temps. Plonge dans le silence, tente de garder les yeux ouverts – au final, elle n’arrive pas à se reposer et confond les heures sur tempo de douleur. « Ne le tue pas. » Marmonne entre deux mondes – c’est sa seule demande.

Dédé de soin des brûlures de Lune:

Il applique encore quelque chose sur le bras de son homme, ça lui fait mal à elle aussi, de le voir dans cet état, de penser à la suite, parce qu’elle n’aurait pas dû le suivre à l’aveuglette, laisser le Mât qui aurait crevé à son tour si ils ne s’étaient pas débarrasser du dragon. Elle a le tournis maintenant, et l’envie de vomir avec – délire, folie, et les sons qui se reviennent tourmenter, bruits de sorts, bruits de mort. Crac. Mercure en deux. Gloups. Avalée. Vlap – battement d’aile. Et crépitement, peau qui cloque, douleur. Revient à la réalité lorsqu’elle sent les doigts d’Uruz dégager la nuque – il ne doit pas avoir de mal, longueur est partie en fumée. Mots se succèdent sans qu’elle n’y trouve son compte.