GOOD MORNING ENGLAAAAAAAND.
Aujourd'hui est le premier jour depuis l'esclandre de la veille. Bacchus est remontée à bloc. Pétard en bouche, fringuée comme une meuf qui s'apprête à casser des gueules (comprendre son éternel blouson de cuir, un t-shirt blanc "Van's", un slim noir et des bottines à talon noirs).



Elle entre dans le dortoir des Koldov après avoir toqué trois coups et retrouve Ortiz affalé dans un canapé à faire elle ne sait trop quoi. Il est seul : Parfait ! "Ortiz ! Comment tu vas ?!" Elle est monté sur pile Bacchus. Elle lui balance un sac en carton avec de la bouffe. Des p'tits muffins, des gâteaux salés, ce genre de trucs. "Tiens, j'ai trouvé ça aussi ! " Elle lui tend une jonquille jaune. Elle lui lance un large sourire et s'assied sur la table basse face à lui. "J'vais pas y aller par quatre chemins. J'ai plus de vide-ovaires, et t'es carrément le plus bandant de ... " Elle mime des guillemets grossiers avec ses doigts "... "l'équipe pédagogique. Ca te dis ? "

Faune et flore magique des îles du Pacifique sur lequel les yeux papillonnent, manquent une ligne et en rattrapent deux plus loin. Ortiz il honore bien le jour du seigneur en ne foutant absolument rien. Étalé dans un canapé comme s’il savait que la tsarine ne risquait pas de débarquer, sur le dos, la tête dans le vide et l’ouvrage tenu au-dessus des yeux.

Puis ça braille son nom. Il lève des iris lasses, des mirettes tâchées de rouge et cerclées de bleu (fatigue teinte patriotisme) vers l’intruse. Et les détourne aussitôt. Il se fend d’un mouvement gêné du chef, reporte ostensiblement son attention sur sa page, aurait continué sans l’attaque-petit-déjeuner.

C’est super louche - il se redresse.

« .. Hein ? » Y’a rien d’autre qui sort. Paupières battent à plusieurs reprises. Qu’est-ce que quoi diraient les français. Il comprend tous les mots - séparément. Rassemblés, adressés à sa personne, ça perd tout son sens. « Tu te sens mal..? » Infirmier gesticule un peu, se pose sur les genoux, rejette le livre qui vient s’échouer plus loin au sol et vient tenter de saisir le poignet de la venus, la mine soucieuse - elle est malade c’est la seule explication.

Soit Ortiz n'a pas inventé le fil à couper le beurre, soit il est trop perturbé pour formuler des réponses cohérentes, soit il ne trouve pas de manière polie pour refuser son invitation. Balbutiements dignes d'un bébé qui ne pige rien à rien, Bacchus trouve rien d'autre à faire que de lui sourire avant de voler un des muffin aux myrtilles qu'elle avait emportés. Main plonge dans le sac en carton.

"Oh non, je vais très bien ! Très très bien même ! " qu'elle rétorque en croquant dans le muffin. Brune toujours assise par terre, elle ne s'approche pas plus d'Ortiz, même s'il la tient par le poignet, pétard qui se consume tout seul. Non par crainte, mais plutôt par respect. Madame a bien remarqué que Monsieur Grognon n'est pas toujours très à l'aise avec la proximité des autres. "je venais juste te proposer une petite baise pour évacuer toute les émotions négatives suite à la journée d'hier, mais si tu veux pas, c'est pas grave ! " Elle rit doucement et enfonce le dernier morceau de muffin. Putain, ils sont doués en cuisine.

De sa main libre, elle vient chercher le pétard coincé entre son index et son majeur en stand by à cause de l'infirmier. Joint est porté à ses lèvres, elle tire une taf et lui tend "T'en veux ? "

« Ben, il marmonne en fixant les gâteaux. C'un peu soudain quand même - t'aurais pu faire un effort dans la présentation.. » Elle est belle, l'américaine, trop belle et elle sent trop l'embrouille et elle pourrait se payer facilement mieux que lui sur l'île. Comme.. Comme.. Les paupières se plissent d'un rien, la tête passe ses collègues en revue. Sourire épiphanie. « Puis t'peux choper mieux - genre, @Wunjo ? » Ça c'est pile dans sa ligue.

Il accepte le joint, tire deux taffes avant de le lui rendre, se demande très vaguement d'où elle sort ça. Bha. Les privilèges, hein. Par esprit de partage et sympathie la main glisse ensuite dans la veste de treillis qu'il porte en toutes circonstances, extrait sa flasque, boit une gorgée de whisky au café et fait tourner. Réalise qu'il tient toujours son poignet et s'écarte vivement.

Si Ortiz est mal à l'aise, Bacchus se garde bien le droit de lui faire remarquer. Elle ne sait pas si c'est sa présence ou autre chose qui le rend ainsi, mais ça ne la regarde pas. Malgré tout ça, brune ne ressent pas de l'animosité. Il a du mal avec les relations sociales ce garçon, non ? Bien pour ça qu'elle préfère garder une distance respectueuse, même s'il ne semble pas décidé à lui lâcher le poignet.

Elle sourit, Bacchus, se mord un peu les lèvres parce qu'il arrive à la faire rire. Faire un effort dans la présentation. C'est bien la première fois qu'on lui dit quelque chose comme ça. Elle n'a pas l'habitude de s'encombrer avec une drague emmerdante. Elle va droit au but, parce qu'elle sait ce qu'elle veut. Et puis après son altercation avec Vulcain la veille, sa fouille nocturne et la mise à mort de Lenine, elle a besoin de se changer les idées. Par contre, c'est la suite qui la déconcerte. "Wunjo ?" Pourquoi Wunjo ? Elle fronce les sourcils, complètement intriguée par cette proposition. Elle fini par secouer la tête. Négatif. Entre Ortiz et le prof de combat, le choix est vite fait. Bon, comment dire ça ? "Il m'donne l'impression que coucher avec lui, ça doit être super emmerdant." Elle lève les yeux et réfléchit un instant. "Je les préfère mystérieux, qui ont du caractère et aux yeux sombres." Elle hausse les épaules, genre qu'elle y peut rien de préférer ce genre de mecs. Et Jupiter dans tout ça ? Il a du caractère, il baise comme un Dieu et elle avait pas trop envie de se mélanger avec ses collègues à la base. Fallait bien occuper son temps libre. "Après, si tu ne veux pas, c'est pas grave !" Elle sait pas a qui elle irait chercher du réconfort et du bon temps. Retourner dans le pieu de Jupiter ? Plutôt crever et hors de question de se taper une recrue.

Il a parlé trop vite - pensé au ralenti. Gêne monte encore d'un cran. De tous les sujets il avait dû amener celui-là, surtout après la dernière fois. Proposition honnête pourtant, la plus logique au vu des membres masculins du corps enseignant. « T'as raison - j'imagine. » Il marmonne parce qu'il imagine pas, non. La plupart de ses collègues, il les dévisage sans s'imaginer se les envoyer. La p l u p a r t.

Les iris sombres remontent, enfin, sur le visage divinité. « Si, si, on.. On devrait. » Elle est trop belle pour être honnête, il se répète. Oui, mais. Il penche en faveur du mais. Tousse un peu, ravale difficilement le sang et la salive.

Dortoir désert, pour combien de temps. Ortiz est pas plus à l'aise, seulement décidé quand il reprend. « On a qu'à bouger ? » Évacuer la pression qu'elle dit. Oui mais, et pourquoi pas. Il a plus grand chose à perdre, ou même à garder. Dans le pire des cas c'est rien qu'une blague, elle rira et lui aussi.

Bacchus acquiesce, aller ailleurs est une douce idée. Flasque de whisky est rendue à Ortiz, paquet de clope est glissé dans la poche arrière de son pantalon. Ils seront plus tranquilles à l'abris des regards, même si elle a du mal à comprendre pourquoi il veut qu'ils s'éclipsent.
A-t-il sérieusement cru qu'ils allaient copuler là tout de suite ? Doucement, elle referme la porte des appartements privés d'Ortiz. Toute cette discussion n'était que diversion. Ne l'avait-il pas compris ? Bacchus reste debout les mains bien coincée dans son dos, regarde avec attention la décoration de la chambre du nordiste avant de reporter son attention sur lui. L'endroit est aussi froid, dénué de toute chaleur, comme si celle-ci était un miroir de son âme.

"Je pourrais t'offrir des fleurs ? " Qu'elle lâche d'un coup sans aucune raison apparente. Sourire toujours étiré sur son visage. Sa tête capte les moindres détails, c'est amusant comme la chambre d'Ortiz est aussi chaleureuse que le bureau de Bacchus. "J'ai envie de t'offrir des fleurs. " Elle insiste doucement. Elle ne s'assied pas, parce qu'à part une chaise où son empilés des vêtements y'a pas d'autres endroits à part le lit et elle trouverait ça très déplacé.