Elle a pas trop faim, ce soir, Lunaire - elle est plutôt perdue dans ses pensées, comme à l'ordinaire. Ca ressasse un peu ce qu'il s'est passé la veille, ou la nuit, ou le matin, elle ne sait plus trop, elle est fatiguée un peu, l'air ahurit sûrement, à côté de ses pompes - mais est-ce que ça change vraiment ? Elle est toujours comme ça l'enfant, finalement, le visage poupon tourné vers les horizons ou les nuages qui flottent, on peut souvent y lire l'envie de devenir aussi légère qu'eux, de s'envoler, à-haut.

Puis y a bien un bruit qui éveille l'esprit, là, pas très loin de l'herbe où elle se prélasse. Alors elle se redresse un peu, essaie d'analyser la situation - mais regarder sa tête et les cheveux emmêlés, est-ce qu'elle à l'air d'une personne pleinement maîtresse de ses pensées ? Oh, ça gargouille, babille - elle croirait entendre un enfant - un chaton ? Et ça change de couleur à présent. Froncement de sourcils - pas très net tout ça, un peu comme elle. Lune se relève alors, alonge la baguette. Elle pourrait appeler "petit, petit" mais veut pas vexer. Alors simplement elle s'approche, et de la main libre, écarte une branche.