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Brume
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La Lune
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La Lune
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Mar 17 Nov - 20:47
Dans le coaltar. Tous les neurones ne vont pas se toucher aujourd’hui – la brume devant les yeux, ça voit flou et sort les lunettes de repos – ronde, dorée, ne cache pas grand-chose de la misère sous les yeux. L’enfant glisse sous la douche, froide – ne supporte plus la chaleur là où elle en aurait le plus besoin – finit devant le miroir, reflet qui ne renvoi qu’une ombre spectrale – éphémère, fébrile, effrayante. Cheveux sont en parti brûlé – adieu joli longueur, l’Amoureux et l’Arcane ne pourront plus lui faire de tresses. Elle s’empare de ciseau pour tenter d’égaliser – cheveux ondule un peu au dessus des épaules à présent. Elle pourrait user d’un sort, mais se tient éloigner de sa baguette pour l’heure.

Trouve son confort dans des vêtements amples, qui ne collent pas à la peau – sensibilité accrue de la peau pourtant cicatrisée, déjà en tant normal elle peut compter les brins d’herbe contre sa nuque, là peut presque suivre chaque couture – horreur, elle pourrait finir à poil tant elle ne supporte plus les tissus – trouve tout de même quelques vêtements de soi, complété par pull en laine douillet qui ne touche pas la peau. Observe les affaires, rien ne lui sera utile là-bas et quitte alors le dortoir français alors qu’il se réveille à peine – devient subitement hyper active, cours jusqu’au dortoir suivant, puis celui d’après – scandinaves. La Lune reprend son souffle, coupé, avant de posée la main sur la poignée. Arrêt sur image, devrait plutôt toquer. Trois petits coups timides.

Lunatique patiente difficilement – émotions sont mises à rude épreuve – finit par abandonner le combat, se laisse aller à la brume. C’est Wunjo qui vient lui ouvrir – dans le contexte actuel, elle ne se souvient pas vraiment de qui il est – prof, pas prof, si elle lui a déjà parlé ou non, mais se souvient du nom. « Bonsoir, euh, bonjour... » C’est qu’il est tôt, le soleil est pas levé encore, alors on lui pardonne, puis elle est à l’ouest, dans la lune, enfant des astres. « Vous allez bien ? » Question qui n’attend pas de réponse, elle est là pour meubler, n’est pas pensée, comme chacun de ses mots. « Je viens voir, euh, Raidho. » Hésite sur le nom, préférerait employer le véritable. « Mais s’il dort encore je peux attendre dehors, je veux pas le réveiller, ou réveiller les autres, ou… je sais pas en fait. Je peux attendre. » Tout est dit calmement, presque mollement, fatigue bien bien présente.

« Vous avez du chocolat chaud, mais pas trop ? » Elle veut pas se brûler la langue, le reste à suffisamment souffert, et elle demande parce qu’elle aimerait bien un peu de réconfort quand même, demoiselle à la recherche d’une chaleur différente de la veille. « Je sais bien les faire sinon, avec un peu de cannelle ou de crème chantilly. Puis peut-être qu’il me reste de cookie aussi. » Par à la recherche de son sac, introuvable, oublié sur son lit. « Ah non du coup. »
La Lune
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Mer 18 Nov - 13:12
Trois légers coups à la porte d'entrée du dortoir. Wunjo les entend, parce qu'il est réveillé. Il ne dormait déjà pas beaucoup en temps normal, ces derniers jours n'avaient pas aidé. Mais avait-il rêvé ces trois coups sur la porte d'entrée ? Un seul moyen de le savoir. Il sort de sa chambre, referme bien la porte derrière lui. Le dortoir semble calme, le soleil ne s'est pas encore levé, aucune lumière extérieure ne vient éclairer la salle commune.

Wunjo ouvre délicatement la porte d'entrée ; il ne veut pas réveiller ceux qui ont la chance de dormir.
En face de lui, une élève, une française dont il a oublié le nom. Mais il se souvient qu'elle est française, il se rappelle presque d'elle, parce qu'elle est très souvent fourrée ici, ou au moins avec les élèves de la délégation scandinave.

La jeune fille, elle a l'air aussi exténuée que lui, peut-être même plus. Même pour Wunjo, elle fait peine à voir. Rapide coup d’œil derrière son épaule, vers les escaliers à l’intérieur.
« Je pense qu'il dort encore à cette heure. Il a bien besoin de se reposer... »

Wunjo repense à la veille, à l’état dans lequel Raidho était rentré de sa mission. Et c’est à ce moment-là qu’il se souvient d’elle, de Lune avec il qui était parti risquer sa vie. Finalement, remise dans le contexte, elle avait presque bonne mine. Toute l’île aurait été en droit de s’attendre à pire de sa part.
« Vous avez du chocolat chaud, mais pas trop ?  Je sais bien les faire sinon, avec un peu de cannelle ou de crème chantilly. Puis peut-être qu’il me reste de cookie aussi.
- On risque de réveiller tout le monde si on commence à s’affairer en cuisine ici... Mais j’allais justement me chercher un café à la cuisine. Mensonge, il aurait bien profité de quelques autres heures de calme. Mais la petite Lune faisait trop peine à voir, même à travers les yeux cernés de Wunjo. Tu veux venir ? Tu pourras me montrer ta super recette de chocolat chaud, elle a pas l’air mauvaise. »

Wunjo, paternel comme il sait y faire. La jeune fille semblait en quête de compagnie, après avoir passé la nuit à tourner et à se retourner sur le lit de son dortoir plein mais désespérément vide. Wunjo recherchait la même chose, quelqu’un qui pourrait le faire penser à autre chose qu’aux difficultés déjà traversées comme celles qui les attendaient encore. Il avait toujours trouvé du réconfort dans les autres, dans ceux qui pouvaient avoir besoin de lui.

Alors il sort du dortoir, il était déjà habillé. Il vérifie s’il a tout ce qu’il faut dans les poches de son pantalon brun, et ferme délicatement la porte derrière lui et lance la marche vers la cuisine, à une allure décontractée, fatiguée. Ils avaient suffisamment d’avance pour prendre leur temps.
« Est-ce que tu as réussi à te reposer au moins un peu cette nuit ? »
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Mer 18 Nov - 19:56
Wunjo, il a ce truc de léger, de pas compliqué – il semble pas bien frais non plus, pourtant, et elle a beau être à côté de la plaque, elle voit le regard peiné, les traits cernés. Lune n’aime pas ça, inquiéter, c’est dérangeant, ça porte le regard sur elle alors qu’elle préfère être ombre, oubliée, invisible. Sourire jovial est trouvé aisément alors, volonté dépassant la fatigue. Hochement de tête accordé quand il parle de repos. « Il l’a bien mérité. » On ne survie pas tous les jours à un dragon – son homme est fort, même si elle s’est inquiété. Elle comprend toutefois qu’elle ne le verra pas encore aujourd’hui – parce qu’elle suivra les cours, hyperactivité cachent mal-être épuisé.

Finalement propose chocolat chaud, cherche chaleur qui lui manque, qu’elle ne peut trouver qu’auprès de lui – mais tente toujours de l’atteindre autrement. Sourire désolé. « Vous n’êtes pas obligé de me mentir. » Les expressions, leur analyse, c’est son domaine, qu’importe sa condition – et pourtant, elle n’a pas vu la trahison venir. Chasse d’un mouvement de tête ce à quoi elle ne doit pas penser. « Elle est encore meilleure au coin d’un feu ou quand il pleut, avec un bon livre. » Retrouve un peu de joie – souvenir chaleureux bien que solitaire. Elle le suit, tandis que l’image la renvoie à d’autres instants.

Quelque chose de bienveillant plane – ce n’est pas encore tout à fait chaleureux même si ça en donne l’impression. Ils sont seuls à deux, et c’est plus supportable ainsi sûrement. Se nourrissent l’un et l’autre de ce qu’ils peuvent apporter, donner, sans ne jamais vraiment oser prendre – ça finira par les frustrer sûrement, tout ces faux-semblants, ou ces trop vrais. Merlin, elle ne sait plus, vaque, divague jusqu’à ce que sonne la voix qui la sort de son mutisme morne. Astre a sa réponse toute prête "oui oui ne vous  en faites pas." Mais un peu d’honnêteté parfois peut être un début. « Pas vraiment. Même si Uruz a parfaitement soigné les brûlures et mon épaule, j’avais toujours cette sensation de brûlure. Et même si mes draps sont doux, ils étaient désagréables. » Sensibilité accrue, exacerbée. « Vous n’avez pas l’air d’une personne bien reposée non plus toutefois. Je suppose que c’est notre dû, quand on fait la guerre. »

Le timbre toujours est tendre et léger – presque spectre qui ne se rend pas bien compte des tours et détours. Pourtant bien les pieds sur terre, réaliste dans les propos. Hume l’air frai, passe à travers le réfectoire – presque fantôme. « Vous arrivez à dormir des fois ? Malgré tout ça ? » Malgré les morts, les vies volées, celles qu’ils n’ont pas pu sauver. « Désolée, vous ne voulez peut-être pas en parler. » Sujet est plus lourd et douloureux que le reste, alors elle préfère y mettre fin. « Il y a un recueil de poème que j’adore lire avec mon chocolat chaud, ou plutôt une plume. Vous connaissez Paul Eluard ? » Se rend compte soudainement qu’elle parle anglais machinalement à présent, se demande si l’homme parle sa langue, parce qu’il serait triste de citer poèmes si merveilleux dans une langue qui ne saurait faire éloge à l’original. Cuisine en vue, elle ouvre la porte et lui propose de passer en premier – galanterie française.
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Jeu 19 Nov - 21:52
Accusations de mensonges lancées à raison. Non, Wunjo n’avait pas vraiment envie d’aller se chercher un café avant même le levé du soleil. Mais il n’avait pas non plus envie de laisser la jeune femme à se morfondre comme une misérable. Alors oui, autant lier l’utile à l’agréable et aller chercher de quoi commencer sa journée du pied, à défaut d’un bon.

« Elle est encore meilleure au coin d’un feu ou quand il pleut, avec un bon livre.
-Raison de plus pour que tu me l’apprennes, alors. »
Cela, cependant, il le pensait sincèrement. Ce n’était pas parce qu’il était constamment éveillé qu’il ne pouvait rêver de temps plus simples avec ceux qu’il aimait.

Wunjo écoutait la jeune fille, agréablement surpris qu’elle ose se livrer. C’était rare, les gens honnêtes avec ce qui n’allait pas, surtout face à ceux qu’ils ne connaissaient pas. Mais le professeur appréciait cette démarche, cette ouverture, cette volonté de s’en sortir. Voir le problème, c’était toujours l’étape qui précédait la recherche de solutions. C’était mettre en forme l’idée que comme tout le reste, cela aussi passera. Alors, il continuait d’avancer, calmement, hochant la tête tandis qu’il la laissait parler.
Et elle lui renvoyait la balle, le mettant sous le feu du tendre projecteur qui éclairait leur conversation. Non, Wunjo n’avait jamais l’air reposé. Ces quelques semaines passées sur cette île, les 23 jours d’enfer passé ici, ils avaient été moins cléments que ce qu’il aurait pu s’imaginer. Et avant même de pouvoir prendre la parole, il baillait, comme si son corps voulait lui prouver qu’elle avait raison, qu’il poussait le bouchon un peu trop loin.
« Non, on ne fait pas ce que l’on fait ici parce que c’est confortable, et je ne fais pas exception. » Il rit à sa question. Ce n’était pas une moquerie, mais un rire plein d’auto-dérision, un rire jaune qui disait qu’il était bien conscient de l’allure qu’il pouvait avoir.
« Haha devine ! La jeune femme avait peur d’avoir été trop intrusive. Non non t’en fais pas. J’ai… j’ai souvent trop à faire pour trouver le temps de dormir une nuit complète. Et quand j’ai du temps pour moi, j’ai trop à réfléchir. A peine l’énergie de m’occuper de mes propres élèves… »

Un léger silence tombe, le calme règne entre les deux le temps d’un instant. Un silence calme, reposant. Pas de gêne, une aisance.

« Pas encore » répondit-il, honnêtement souriant à la mention d’un poète qui lui disait vaguement quelque chose, mais qu’il aurait été incapable de citer ou de placer dans quelque contexte culturel que ce soit. Les français et leur littérature, c’était quelque chose. C’était peut-être cela qui expliquait leur résistance si tenace.
Wunjo entrait dans la cuisine, pas très agitée pour l’heure. Il ne savait par où commencer. Il agita sa baguette un instant, et rien ne se produit. Parce qu’ils étaient dans la cuisine. Il rit de lui-même, écoutant la jeune femme lui raconter ses vers préférés. Il pourrait sembler distrait, lui qui s’afférait à autre chose, mais il écoutait réellement, son regard revenant souvent vers La Lune pour suivre ses paroles, ses pensées, ses explications. Et pendant ce temps, ses mains sont occupées à faire chauffer du lait dans une casserole. Entendre quelqu’un lui raconter une histoire, lui permettre de penser à autre chose qu’au monde dans lequel ils se retrouvaient, c’était tout ce dont il avait besoin.
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Sam 21 Nov - 18:26
Il ne semble pas relever – généralement les gens nient lorsqu’ils mentent, ou répondent avec plus d’honnêteté. Wunjo n’est pas les gens – personne ne l’est ici, finalement. Ils sont tous individus influencés par une tonne de facteurs différents – la culture, l’histoire, les relations. Elle a l’habitude de suivre des cas bien précis, même si les stages ont amené à voir d’autres choses. Qui est-elle alors pour s’attendre à une certaine réaction ou un certain mot ? Rappelle plutôt à la recette tandis qu’il se montre sympathique – ils sont rares ici aussi, à distribuer les sourires et les mots doux, à rassurer les enfants ou les accompagner dans leur détresse. Elle n’a pas besoin d’être paterner pourtant, la Lune.

Elle n’a pas de mal à parler, toutefois, comme envoûtée par la bienveillance régnant, par la brume qui toujours noie la tête de rêves et d’illusion. Elle est là sans l’être, Lunaire – disparaît un peu plus tandis que le soleil se lève dehors. Et elle revit un peu de ces souvenirs chaleureux qui ont fait la vie. Contraste qui n’a pourtant rien de douloureux avec un présent qui garde espoir. Pourrait s’attrister de cette vérité – qu’ils ne sont pas là pour vivre sereinement, mais se serait s’encombrer de sentiments inutiles pour le moment. Elle est comme ça la Lune, émotive, de trop, comme si tout pouvait l’atteindre, mais forte, finalement, que rien ne reste, que tout passe et lasse. Alors oui, elle est fatiguée aujourd’hui, le sera aussi demain mais ne le sait pas encore. Puis les jours suivants elle sera revenue à sa place, imperturbable.

« Vous n’utilisez jamais de potions somnifères ou relaxantes ? Il y a des sorts aussi pour... » Sourcils se froncent, astres fixent un point au sol. « Pour se débarrasser des pensées toxiques et invasives. » Comme des insectes s’invitant dans la maison. Psychomage qui en connaît bien les règles strictes, déontologie apprise par cœur pour les biens du métier. Mais sûr l’île, il n’y a qu’un psychomage qui doit pouvoir être habilité à manier ce genre de sort et c’est Ankaa. Sur papier elle est diplômée, même si elle était partie pour se spécialisée un peu plus encore, en théorie, elle maîtrise, en pratique aussi – mais oserait-elle rentrer dans l’esprit des alliés pouvant être traître ?

Silence est agréable – de ceux qui ne sont pas absences mais complaisances, accompagnent les pensées sur des airs doux de mots oubliés. Ils sont deux, et ainsi ils ne sont pas seuls. Finalement ils atteignent la cuisine et là, elle parle de ce qu’elle apprécie. Il écoute, elle le sent, alors elle parle. « C’est un poète français du vingtième siècle. Je l’ai découvert avec ses écrits d’amour, au gré de ses aventures résistantes lors de la Seconde Guerre mondiale. C’est une inspiration douce, tout en restant ancré dans une forte réalité. Ses mots ont l’apparence de fleurs mais elles ont l’effet de couteaux aiguisés. » Il s’affaire, elle fait de même – elle n’a pas vu qu’il a essayé d’utiliser la baguette, elle était perdue à ressasser la poésie. Les vers et les proverbes. Il fait bouillir le lait, elle sort la chantilly, la cannelle et le cacao – les bols ensuite, parce qu’ils seront gourmands de réconforts, le sont déjà un peu. « Il y a les maquis couleur de sang d'Espagne.
Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce.
Le pain le sang le ciel et le droit à l'espoir... »
Français doux qui prend possessions des lèvres. Tout est rapport à la guerre, mais surtout à l’amour et surtout aux femmes qu’il a aimé.

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Dim 22 Nov - 13:06
« Même traduit, c’est un très beau poème, » commente Wunjo, bercé par les vers traduits de la jeune femme. Appuyé sur le plan de travail, il est penché au-dessus du lait qui commence à frétiller. L’air chaud monte en douces caresses qui se languissent sur ses joues. L’odeur douçâtre du lait chaud lui rappelle les petits déjeuners de son enfance, de la maison, du manoir.

Des temps où l’idée de rejoindre quelque résistance que ce soit ne lui avait jamais traversé l’esprit, parce qu’elle n’existait même pas.

« On ne les comprendra jamais vraiment, à moins d’un jour en finir avec tout ça. En attendant on ne peut qu’espérer avoir la force qu’avait eu Paul Eluard en son temps, et s’en inspirer. »
A chaque vie son expérience, ses leçons, ses connaissances, son art. A chacun son vécu, incomparable à celui d’autrui, malgré les innombrables tentatives. Chaque poète peint un monde qui n’est que le sien, qui ne peut être entraperçu par ses lecteurs que sous la lentille déformante de leur propre expérience. Paul Eluard était un homme de courage, de résistance, mais surtout de douleur. Un homme heureux ne fait pas de poésie. Un homme satisfait, ça fait la sieste.
Wunjo ajoutait le cacao au lait frémissant. Autant de cacao qu’ils avaient besoin de réconfort. Beaucoup de cacao. Wunjo aimait beaucoup le chocolat.

Il ne reste alors que l'art de ceux comme Paul Eluard, qui souffrent mais qui s'en sont sortis, pour se rassurer en se disant que comme tout le reste, cela aussi passera.

« Chacun trouvera sa propre manière de s’en sortir, que ce soit par la petite porte ou par la grande. Le plus important est de trouver quelque chose à quoi se raccrocher. Une ancre, et le reste n’est confetti. Rien d’autre n’a d’importance. Qu’est-ce que je rajoute avec le chocolat, ensuite ? » complète-t-il. C’était la fatigue qui parlait, la mélancholie aussi, la vie qui ne tenait qu’à un fil, celui qui le tenait bien ancré.
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Dim 22 Nov - 16:35
Douceur des mots, il englobe avec une aisance digne des pères le cœur de l’enfant. Sourire est envoyé. Oui, poème resterait art même détourné de sa langue. Mais les nuances, les détails, échapperaient à l’ouïs pourtant fine. Tant pis, ce n’est qu’un poème, après tout. Un poème qui est dit long, aux maîtres mots qui importent au palpitant, semblable à des clefs ouvrant trésor de cohésion, là où il en manque à chaque instant. « Le droit à l’espoir. » Répète, perdue, s’interroge ainsi. « Ça vous évoque quoi ? » Elle ne sait pas – elle voit l’oiseau s’envoler, quelque part pour rejoindre cieux éternels. Droit – besoin de le préciser, pourquoi ? Tête tournoie un peu alors que volutes de lait chaud parviennent aux narines. Apaise, muscles se détendent.

Paroles sont sages, tandis que toujours l’on parle d’espoir. Semble est la seule raison qui anime chacun d’entre eux, qui pourrait les réunir peut-être. Et pourtant le mot fût bafouer par une note à la vue de tous dès la première semaine. « Ne pouvons nous pas avoir notre propre force ? Peut-être plus subtile, moins voyante que celle du poète, mais tout aussi puissante ? » Les questions s’enchaînent. Elle s’excuse.

Elle le voit ajouter le cacao, à grandes doses. Elle sourit, elle aussi aime le chocolat, pire, enfant est gourmande, mais toujours se restreint un peu, paroles d’antan qui imprègnent les gestes. S’en sortir. « Et pourtant on tombe les uns après les autres. » Alors que le classement prouve que les meilleurs ne sont pas forcément ceux qui survivent le plus longtemps. Est-il une menace ou un avertissement, plus qu’une réelle motivation ? Il lui semble que Mercure était dans le top 20, c’était le cas que Sol et Shishi aussi. Sadalbari est morte parce qu’elle était née-moldue si l’ont en croit les paroles d’Hitodama. « La cannelle, juste un peu. » Qu’elle répond machinalement tout en tendant le récipient. « Quel est votre ancre, à vous ? » Il peut lui répondre, ou ne rien dire, elle comprendrait, ne forcera pas le passage – jamais.

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Lun 23 Nov - 13:16
« Le droit à l’espoir, c’est le droit de ne jamais désespérer, de se rappeler que tout est temporaire, le bon comme le mauvais. » Optimisme à la Wunjo, teinté du nihilisme qui lui est propre pour que rien ne le tire vers le bas, volontairement orienté vers la lumière pour ne jamais perdre de vue ce qui était important. Ce que Wunjo avait consciemment placé comme important. Sur cette île, au milieu de cet océan et de cet affrontement, le bonheur était un choix, qui résidait dans ce que l'on choisissait de chérir.

« Nous avons tous notre force, elle est simplement mise à l’épreuve ici plus qu’ailleurs. Mais on ne peut pas le savoir si on ne l’a jamais testée. Et ceux qui sont tombés, c’étaient malheureusement les mauvaises personnes, au mauvais endroit, au mauvais moment. Ce qui leur est arrivé, cela n’avait rien à voir avec eux, ou leurs forces. »
Encouragements à demi-mots, pour ceux qui voulaient bien les trouver. Compartimentalisation, séparation, chaque chose à sa place. Wunjo excellait lorsqu’il s’agissait de garder les pieds sur terre, de détacher chaque chose des sentiments qui pouvaient leur être associés.
La perte des recrues était tragique, toujours, mais étaient à la fois les accidents et les risques du métiers. Il ne restait qu’à apprendre de ces erreurs, de celles des morts comme de celles des vivants. Ne pas le faire, ce serait ruiner leurs sacrifices.

Wunjo versa l’épais liquide chocolaté dans les bols, qu’il plaça devant le corps céleste, attendant qu’elle en ajoute les derniers ingrédients.

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Mar 24 Nov - 19:23
« La roue tourne. » En écho avec bon et mauvais qui passent et s’effacent. « Mais l’espoir ne devrait-il pas être naturel ? Pourquoi parler de droit, pourquoi le réglementer ? Pourquoi ne pas le laisser libre, comme l’amour ? » Est-ce un concept de plus artificialisé ? L’Humain naturel qui disparaît ? Qui régit tout par ses lois faussées. Elle dit tout ça, demande à savoir, la Lune, calme et brume – elle est là, mais l’esprit est dissipé. N’est pas optimiste, ni pessimiste – elle est réalistement endormie. Et Wunjo réconforte avec les mots, donne des visions éclairées, tournées vers un avenir qui a du bon, du meilleur que le présent. Ils ne sont pas responsables de leur propre mort – là se trouve toute la fatalité. « Vulnérabilité de l’homme – parfois l’ont est mis face à l’évidence que nous ne sommes pas éternels. Par un proche qui nous quitte, par une maladie qui nous ruine. Fatalité d’un destin - ce qui est écrit adviendra. »

Scandinave a quelque chose d’adorable – elle ne s’y trompe pas, n’est pas de ceux qu’on entourloupe et qu’on atteint. Elle est de ceux qui illusionnent plutôt – mais elle ne s’y intéresse pas, profite de l’atmosphère qui a des airs de cocon familial, qui est coton et qui éveille avec douceur l’âme qui s’enveloppe de douceur. La Lune est tendre, rarement tranchante, et sinon c’est qu’elle est nouvelle. « Nos forces – mais on continue à agir chacun de notre côté. » Laisse les mots là, revoit le combat acharné, la mission réussie, dignement – avec une seule mort, où il aurait pu y en avoir deux ou quatre. Repense à Kitsune, partie avec un dernier regard porté au dragon. Et au dilemme auquel elle a fait face – suivre ou désobéir aux ordres d’un chef qu’elle respecte. Image renvoyée est claire – elle n’est pas -plus- soldat sûr et sage, elle est idiote courant aveuglément à la rescousse de l’amour.

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Jeu 26 Nov - 13:16
« Faire de l’espoir un droit, c’est s’assurer qu’on ne puisse l’interdire à personne. Il en est de même avec l’amour. Et c’est pour ça que nous sommes ici, sur cette île, pour que tous puissent avoir le droit à l’espoir, comme à l’amour. »

Après-tout, ne se battaient-ils pas contre ceux qui voulait arracher espoir et amour à ceux qu’ils jugeaient eux-mêmes comme non-méritants ? Tous devaient pouvoir y avoir accès, et si leur génération avant grandit dans un monde où ce droit n’était pas le même pour tous, ils essaieraient de faire en sorte que cela change, pour les suivants, pour leurs enfants, pour les enfants des autres.

Wunjo laissait les mots de la jeune femme filer, il écoutait, patiemment, n’avait parfois rien de plus à répondre qu’un hochement de tête compatissant. Il écoutait sans juger, lui permettait de formaliser des pensées qui, sinon, n’auraient peut-être jamais franchi le seuil de ses lèvres, seraient restées au stade de bourgeon imprécis, dangereux.

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Ven 27 Nov - 14:27
S’assurer qu’il perdure, qu’on ne s’en prive jamais. Nez pointe le plafond, elle entend et accepte ses explications – mais revient le côté sociologue qui alors repose la faute sur une société imbus, qui interdit et censure. Soupire. A-t-elle jugé un jour quoique ce soit ? Il lui apparaît qu’elle a pourtant toujours accepté les choses telles qu’on les lui proposait. « Pourquoi l’Homme a-t-il toujours besoin de poser ses conditions, d’artificialiser des concepts qui devraient être naturels ? » Ce pourquoi ils se battent.

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Sam 28 Nov - 16:08
« Un homme qui ne pose jamais de conditions est un homme incapable de défendre quoi que ce soit. » C’est un homme qui accepte tout, même de se voir arracher ce à quoi il tient le plus. Ce n’est pas une manière digne de vivre, une vie que l’on pourrait souhaiter à qui que ce soit.

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Dim 29 Nov - 21:53
Entend, les mots, la voix. Comprend, mais toujours s’interroge l’enfant. Décèle chez l’homme quelque chose de bien moins naïf que ce qu’il peut parfois laisser entendre. Optimiste devient pessimiste – ou réaliste. L’un et l’autre vont de paire en ce monde. Elle garde pourtant la langue dans sa poche, cette fois, se satisfait quelques longues minutes de la réponse apportée puis gardera celles qui s’éveilleront ensuite à force de ressasser. Quand est-ce que l’Homme est-il devenu si avide qu’il en ai venu à empiéter sur les vies d’autrui ?

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Lun 30 Nov - 21:15
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Mer 2 Déc - 13:49
La Lune
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