Devant le miroir, elle se prépare – La Lune est prête à monter sur scène, à faire son plus grand show. Tout le monde le sait déjà, ils acclament son nom de loin – dans leur sommeil, ils rêvent d’elle, de ses cheveux virevoltant à la Beyoncé, de ses Mariah Carey’s whistles qu’elle sait faire même le nez bouché. Short court rosé met ses fesses en valeur, parfaitement assorti avec le petit haut magique où une licorne se dandine en dabant sa maman. Crinière est dressée, sauvageonne telle le lion – pour compléter la savane l’haleine de chacal du réveil agrémentera ses octaves de douceur suave – et la voila galopant telle une gazelle jusqu’à son lit, sa scène, son territoire.

Micro en main – en vérité brosse à cheveux à peine nettoyée mais enrubannée de rose bonbon pour l’occasion – les cernes sous les yeux ont disparue et on lit une véritable détermination dans le regard déterminée de l’astre empreint de détermination – et oui elle répète ce mot pour trouver la motivation. Coup d’œil vers sa go, la seule, la vraie, l’unique – qui porte en prime le beau des noms car il n’y a rien de mieux que l’amour. Commence doucement, lentement, elle a presque juste pour l’instant. « When I was young, I never needed anyone and making love was just for fun. » Main s’enroule autour du poteau qui fait tout le charme du lit à baldaquin – réveil en douceur les camarades de chambré, se réinterprète, en plus de chanteuse, danseuse de pole dance - une vrai showoman.

La suite arrive, pied remonte la barre. « Those days are gone. » Main sur le front, dramatique, paupière se ferme pour ressentir la musique. « Living alone, I think of all the friends I’ve known. » Enfant descend du lit, se dirige dans l’autre chambre alors qu’elle est déjà certaine que tous les regards sont rivés sur elle – comment peut-il en être autrement ? « When I dial the telephone nobody’s home. » Bien fort, claquant la porte, réveillant les garçons au passage. Y a besoin de se vider l’esprit, de vivre sa vie. Et elle descend les escaliers, toujours micro en main, suivie par ses fans en chaleur – même les gays remettent leur orientation en question (non). Same pour les filles hétéros (toujours pas.) Et au centre de la pièce, montant sur la table scène – elle crie, hurle, nasillarde. « ALL BY MYSEEEIIIEIiiiiiELF ! » Lune est une idole ; et le premier qui dit le contraire, l’Amoureux lui explose sa gueule (peut-être).



@L'Amoureux @Le Diable j'espère que ça vous ira

Elle se réveille au doux son d'une chanson qui lui hérisse le poil. Qui osait écouter pareille infamie au sein du dortoir ? Elle pense pouvoir ignorer la musique, d'autant plus la star d'un jour qui chantait pour accompagner l'interprète mais c'était sans compter la dite starlette qui passe dans le couloir, claque la porte, va dans l'autre chambre, martèle le sol, squatte la pièce commune. Elle grogne la tête sous l'oreiller, maudis sur un milliard de génération cette sale habitude qu'on les français de toujours pousser plus loin dans le mauvais goût musical, et elle ne déroge pas à la règle. Elle aimerait bien cependant qu'on la laisse roupiller entre deux concerts improvisés.
Comprenant que la demoiselle qu'elle reconnait comme étant La Lune ne tarit pas de la voix, elle soupire, s'étire de tout son long sur son lit et se redresse. Elle n'enfile que l'étuis de Jack autour de sa cuisse et ouvre sa porte, débardeur et short en tissus en guise de pyjama.
Elle esquisse tout de même un sourire amusé à la vision qu'offre la jeune femme, à fond dans sa performance. On s'ennuyait pas dans le coin. Mais ils n'allaient pas non plus se laisser trop longtemps envahir par les américains.
"Ça suffit Lune" la voix claque, l'air sérieux. Et elle laisse le silence s'installer l'espace de deux secondes avant de poursuivre "quitte à être une diva, fait honneur au kitch français." Sur ces mots, elle lance nulle autre que le chef d'oeuvre de la musique française qu'est la salsa du démon, malice sur les lèvres, elle tend sa main à la demoiselle pour l'inviter dans un duo dansant endiablé.

Spoiler:

Suivie par la fidèle compatriote, maintient le rôle qui lui incombe – star esperantal. Sérieuse comme jaja même si ses propres oreilles explosent – heureusement, Lunaire est accompagné des tentatives de beatbox de l’Amoureux, et le show s’enflamme alors sur la scène. Et alors que sur sa table, elle s’apprête à hurler le refrain, accompagner de sa fan number one, retentit en écho la voix de Diablo. Lune part pour lui expliquer qu’on interrompt pas un artiste dans sa performance, de manière polie et cordiale comme elle sait si bien faire (c’est vrai j’vous jure) et voit du coin de l’œil l’amie se rapprocher en mode "nan mais l’idée venait de moi". Sauf que nouvelle phrase retentit, accompagnée d’une véritable chanson.

Alors Lune, ni une ni deux, saute de la scène, s’empare de la main et – elle a déjà dit que son domaine en danse c’était les duos chaud chaud chaud ? Rythme dans la peau, commence quelques pas de salsa, fait tournoyer sa professeur – parce que Lune prend le lead un instant, dandine du cul – et putain elle a dû prendre du cul parce que le short lui rentre un peu dedans. Amour à côté chante à pleine voix – Lune elle est pas assez douée pour faire les deux à la fois. Plutôt, elle valse avec sa partenaire, dans un tempo effréné, sans répit – et astre est animée par l’envie de rejoindre les enfers.

Sortilège est lancé et bien que les yeux ne quittent jamais la silhouette vélanique de la professeure, Lune peut en contempler les effets d’une magie savamment maîtrisée. Sérénade matinale, bal sans bourgoisie – ambiance d’amusement, le regard jamais ne se laisse aller à l’amusement – le jeu ici est de tenir rôle sulfureux et flamboyant – Lune est magnétique et sexy, juste le temps de cette chanson – parce que bordel ce que c’est drôle le sérieux sur de l’absurde. Quitte un instant alors son duo, et elle tourne, et tourne, et tourne et à la folie tourne, jusqu’à passer frontière des coussins, choper l’Amoureux par la taille, puis sa main droite et la ramener dans le cercle avec elle. Couple devient trouple – air de défis dans les comètes pétillante. « Montrez moi vos plus beaux déhanchés. » Et appuie son ordre par ses propres actes.

Dé:

Le délicieux trio prend ses aises dans la salle commune, la voix de l'amoureux éclate avec une justesse approximative mais appropriée et La Lune lui saisit la main pour l'accompagner dans leur danse endiablée. La jolie blonde décide même d'accompagner la chanson de sorcières dansantes autour d'elle, ça avait le sens du show chez les français, et des divas se devaient d'avoir une mise en scène à la hauteur de leur superbe.
La Lune mène clairement la danse, mais diablesse fait honneur à sa partenaire, les danses de salon n'étaient pas sa spécialité mais elle savait se débrouiller, d'autant plus lorsqu'elle avait jeune femme aussi passionnée à ses côtés. Elles tournent, chavirent, redressent, les pieds envahissent l'espace en rythmes léger, les corps accompagnent la cadence avec un savant mélange de sensualité et de candeur.
Le cosmos et l'enfer font entrer l'émotion dans la danse, l'une l'attrape par la taille, l'autre lui tourne autour en une pirouette langoureuse. L'astre ordonne leur meilleur déhanché ce qui lui arrache un rire cristallin. Diablesse s'exécute, les hanches qui balancent, les bras qui montent vers le ciel, les hanches qui ondulent en cercles approximatifs mais réguliers. Sourire aux lèvres elle essaie d'attraper l'une des sorcières volantes pour tournoyer avec, mais mannequin de coussin lui explose dans les mains en une pluie de plume d'oie. La surprise passée, elle éclate de rire, les cheveux noyés sous les plumes elle adresse un regard d'excuse à l'amoureux "désolé mon chat, mais j'ai tuée ta sorcière."

Ca s’en va et ça revient, c’est fait de tout petits riens. Ca s’esclaffe surtout et s’amuse jusqu’au fou-rire. Tournoie – passant d’une partenaire à l’autre – adieux maladresse quand le corps chante sa joie et danse son euphorie. Adieu l’élégance et les étiquettes quand tout devient sensualité jouée, amusée. Le Diable assassine la sorcière – c’est souvent ce qu’il se passe quand la plèbe pense pouvoir manipuler les dieux. Rire s’évapore, les yeux brumes s’amenuisent – il y a le feu et la vie dans une Lune qui est solaire – reflet des camarades humaines.

Les plumes c’est beaux et jolis – et Lune elle en attrape pour les fourrer dans les poch- ah non, elle a pas de poche dans ce pyjamas trop moulant. Hop sous le t-shirt – clepto jusqu’au bout des non-poches. Tourbillon de choses qu’elle ne connaissait plus vraiment, se prend au jeu, jusqu’à tomber au sol à la façon d’une Lamou qui tombe sur le lit. Amorti suffisamment la chute pour pas avoir mal – se pose en étoile de mer, sourire aux lèvres. C’est mélodieux d’entendre la copine rire – c’est harmonieux l’ambiance qui règne entre ses quatre murs. Elle voudrait que ça ne change jamais, la Lune – tout en sachant que ça changera forcément. Il manque des gens – des qui ne réapparaîtront pas. Tant pis, c’est la vie qu’on dit – ça s’en va et ça revient, en comptine éternelle.

Et ça chante et chante encore. « Ca s’en va et ça revient, c’est fait de tout petits riens. Ca se chante et ça se danse et ça revient, ça se retient comme une chanson populaire. » Alors que la salsa du démon s’est finit, entame autre chose, jusqu’à s’essouffler, déverse un peu du cœur – ferait presque ça avec amour – le sien, pas la charmante demoiselle qui l’accompagne. « J’ai rempli mon défi ! » Annonce-t-elle fièrement – plus encore qu’elle a apporté du bonheur - les mains tendues pour attraper les dernières plumes qui finissent leur route jusqu'au sol. Elle savait pas, la Lune, qu’elle était capable de telles prouesses. Les rougeurs en témoignent – le sourire encore plus. « Faut refaire des cocottes en papier. » Et El Diablo n’y écharpera – la prochaine fois, c’est elle qui aura son gage.