Silhouette affalée chahutée de droite à gauche - confort de l'engin à revoir, heureusement ça n'a pas le mal des transports sinon ça aurait déjà refait la déco du combi-wolkswagen. Sous les doigts, sac détenteur de quoi tenir les prochains jours, Dame ne pouvait décemment partir sans fringues et maquillage voyons. Puis baguette et quelques babioles magiques aussi, quand même. Dossier glissé entre les mains - silence religieux, anglaise qui pour une fois se la ferme le temps d'y lire. Être sur de pas - trop, déconner une fois sur place quand même. Relève la tête lorsque la directrice de la gad-..Uagadou, prend la parole. Impression de déjà vu de la mission deux semaines plutôt - non non, Viviane ne stalkait pas Kora de façon obscène à s'embarquer deux fois d'affilés dans des missions placé sous sa direction, juré. C'était juste le résultat des coïncidences de la vie, le karma, tout ça tout ça.

Cependant attentive aux informations délivrés. Lazy Dodo. Rlly ? C'était quoi ce blaze ? N'a de cesse de déchanter à l'entente de ceux suivant : Arche Céleste, Pétale de Fleur de Coquelicot, Mucus de Veracrasse... Ils avaient plutôt l'air illuminé type perché là-bas. Impression de voir un Poudlard version cheap. Au moins elle se sentirait comme chez elle - au rabais et perché, tout Viviane ça.
La Loire - elle s'en sortait clairement bien. Maison des Fleuves, très bien même. L'ombre d'un sourire provocant aux lèvres - prête à chambrer les moins chanceux, sourire qui s'efface cependant bien vite à la mention " inscrite au groupe de chant ". Wait a minute. Problème de type : c'est une casserole, allait se poser. Bon, l'improvisation, tout un talent hein.

Déballe sandwich donné - chope un croc. Plus attrayant que les chips pour le coup. Du soleil dans la tête... L'impression d'entendre une phrase d'accroche d'un dealer - désolée Kora. « Est-ce qu'on a déjà des informations sur certains élèves ? Ou même membres de l'équipe encadrante ? Histoire d'savoir à quel genre de profil on peut s'retrouver confronté.» On arrête tout : elle venait de poser une question pertinente l'anglaise ? Pas possible. Regard glisse un instant sur les trois autres - escadron type trois mousquetaires improvisé. Spartacus, l'Impératrice et Aurora. Rien à redire sur la compo - même un peu satisfaite de la présence de l'américaine, alliées de première mission se retrouvaient.

Bon, d'ici un quart d'heure go devenir aussi langoureuse que La Loire.
(Oui La Loire est longue et non langoureuse, mais elle est débile Viviane.)

J'adorais ce trajet en combi-wolkswagen. Niveau authenticité et pittoresque nous étions au top du top, bringuebalant sur les routes de Hollande. J'ai été con, j'aurais dû demander à conduire pour voir ce que cette bagnole avait dans le ventre. Et quel dommage que l'on ne se soit pas arrêtés dans un coffee-shop pour acheter un peu d'herbe sur la route...
S'il n'y avait pas eu tout ça, cette guerre, la Résistance, je pense que j'aurais adoré réparer un vieux van pour partir explorer le monde et vivre sur la route. Ces rêves impossibles d'une vie plus paisible étaient un peu un moyen pour moi de gérer le stress de la mission.
J'écoutais les instructions avec attention. Clairement nous n'avions pas le droit à l'erreur.  
Point rassurant, mon équipe m'inspirait confiance : Viviane, Impératrice et Aurora. Je trouve que l'on avait là un casting plutôt bon. La personnalité franche et sulfureuse de la belle anglaise m'intriguait. Quant à Impératrice... Ce type pouvait être imbuvable mais je ressentais une étrange sensation à son contact... Était-ce ses phéromones ou je ne sais quoi de Vélane ? Je balayai ces considérations de mon esprit. Il fallait que je reste concentré.

C'est de bon cœur et avec grand appétit que je croquai dans le sandwich. Mes yeux se penchèrent sur le dossier que venait de me donner la directrice de Uagadou. Et lorsque je vis mon identité dans cette nouvelle école... Clairement je failli m'étrangler avec ma bouchée de sandwich et mon sourire s'effondra. J'étais renommé "Pétale de Fleur de Coquelicot" ? Mais d'où c'est une saveur ça ? Est-ce que ça avait un vague goût de savon comme la rose ? Je savais que le coquelicot était un type de pavot et avait des propriétés somnifères mais à part ça...
Ces trois jours à assumer ce pseudo allaient être longs. Ma virilité en prenait un coup terrible mais faudrait faire avec. Je digérai cette nouvelle en silence. Montrer ma sensibilité et ma délicatesse intérieure serait un challenge mais ça pimentait un peu la mission...

L'espace d'une seconde je pensais qu'il y avait eu erreur et qu'on avait échangé mon dossier avec celui d'Impératrice mais lorsque son pseudo à lui fut révélé... Ben finalement le coquelicot me plaisait. Je dus me retenir de pouffer de rire (à tel point que mon visage en devint aussi rouge que ma nouvelle fleur fétiche) et je scrutai sa réaction avec un regard malicieux. La personne qui avait falsifié ces dossiers avait un sens de l'humour bien tranchant. Mais en même temps quand on voit le nom de l'école et les autres pseudos, comme par exemple celui de la prof infiltrée "Lazy Dodo"... Nos nouveaux noms correspondaient bien au thème. Cet établissement se la joue institut pour gosse de riches surdoués mais les noms sont cheap et éclatés au sol. Dans quel genre d'endroit on allait débarquer ??

« Pourrons-nous discrètement aborder Lazy Dodo au cours de cette mission ou bien devons-nous attendre qu'elle prenne contact avec nous ? »

Je n'allais pas me faire prier, je pris une grande poignée de chips proposées par Kora. Sa formulation pour nous les présenter était étrange... Des chips qui allaient "mettre du soleil dans nos têtes" ? Okay les chips c'est rond et jaune comme le soleil mais y en a aussi des ovales, des biscornues, des tordues, des cassées, des grillées... La philosophie de la chips serait certainement un thème à aborder avec nos surdoués hollandais... Je divague...

Ça lui rappelle des souvenirs, le combi Volkswagen. Pas de voyage, non, c'était plutôt un genre de dépendance dans le jardin familial. Caprice d'adolescente. L'endroit où elle se réfugiait, quand le reste de la famille était trop... eux. Elle aurait préféré pouvoir le conduire, à l'époque. Ou même maintenant, ça a l'air plutôt sympa. En plus les routes sont toutes plates, toutes droites, c'est plutôt sympa. Y a même des moulins sur le bord. L'Américaine espère un peu que l'école est située à Amsterdam, ce serait quand même vachement sympa de découvrir la Venise du Nord, aussi connue pour être la ville de la décadence - et du musée Van Gogh - et des space cakes - et des bars avec des baignoires au plafond - et des Bailey's à 8€ - et... Oui, elle avait peut-être un peu trop stalké les influenceurs et influenceuses sur Instagram.

Kora leur balance quelques feuilles d'un dossier. Elle regarde le sien, sa photo avec écrit au-dessus "Lion". Honnêtement, elle s'en sort vachement bien comparé aux autres. Quoique, @Viviane, ça va encore. Les deux garçons ont moins de chance. Mais bon, l'équipe au complet est plutôt pas mal. Elle ne connaît pas vraiment les deux garçons, elle sait simplement que @L'Impératrice s'est indigné contre le traitement réservé à Lenine. Et si l'Aurore est celle qui l'a démasqué, elle n'était tout de même pas très à l'aise avec son exécution. @Spartacus, elle ne le connaît pas. Il a l'air fiable, elle a un meilleur feeling avec lui qu'avec l'ex-Koldo décédé. Et puis l'Anglaise, partenaire de la première mission. Confiance.

Les questions s'enchaînent. Profils demandés par Viviane, contacts possible avec la professeure infiltrée par Spartacus, critères de recrutement par L'Impératrice. Elle reste silencieuse, l'Aurore, pour l'instant. Elle mange son sandwich, délicatement préparé par Mannaz. La scandinave connaît ses goûts, guacamole, oignons frits, tomates, carottes marinées, falafels. Délicieux, comme toujours. Puis elle pique quelques chips à Kora, elle croit pas à son truc de soleil - étonnant venant de la part de la directrice d'ailleurs, cette comparaison - mais en bonne Américaine, elle aime les chips. Elle attend que Kora réponde aux questions des autres, puis pose la sienne. "Y a nos vrais visages et notre vrai pays d'origine. Aucune chance d'être reconnus à l'intérieur, ou il faut qu'on prenne nos précautions ?" Rien de très difficile, Mizuchi leur avait appris à son premier cours à modifier légèrement leurs traits, de manière à ne pas être reconnus. L'Aurore ne pouvait pas se permettre d'être reconnue. Malgré tout, ce petit challenge supplémentaire ne faisait qu'ajouter à l'excitation qu'elle ressentait déjà pour cette mission.

Cela promettait d'être fun.

Minutes filent - temps défile. Interrogations filament de réflexions - pertinentes. Étrangère attentive - un peu trop peut-être, risque de surchauffe prochaine du cerveau par le nombres d'informations à retenir. Eh, sa mémoire c'était pas un disque dur. Ou alors un disque dur sur le point de rendre l'âme quoi. Profite de la prise de paroles des autres mousquetaires pour dévorer sandwich - clairement, elle serait capable d'épouser Mannaz pour sa cuisine. Puis tiens, grande gourmande mais est la seule à ne pas prendre de chips - oups. Refuser quelque chose à son hôte - tiens, impression de déjà vu recommence, d'un cours cette fois-ci.

Assez peu. Dommage, inconnu serait donc rime des trois jours à venir. S'essaye tout de même à retenir quelques éléments confiés. Orpheline, étudiante probablement brillante - ou tricheuse et probablement fille à papa et/ou maman. Description penche cependant pour un milieu où il fait bon vivre - où argent ne manque pas. Well, va falloir laisser l'attitude de fille de la rue au placard Viviane. Puis il fallait falloir maniéré la vulgarité. Damn.

« Deux dernières questions pour moi.» Parce-qu'elle sait jamais faire les choses correctement l'anglaise - et surtout pas respecter les règles ni consignes. « On est censés se connaître d'avant ?» On - eux, le quatuor qu'ils forment. Probablement que oui si il est question d'échange scolaire, mais préfère demander par sûreté. « Puis y a des valeurs à leurs maisons ? Parce-que s'ils veulent imiter Poudlard et Ilvermorny, ils ont intérêt d'pas avoir zappé ça.» C'était un peu indispensable, élémentaire même - mon chère Watson.

Admire un instant paysage extérieur - luxe sobre. Excentricité délaissée. Sobriété priorisé. Finalement arrivée, derniers instants avant de devenir La Loire. « Eh, Mucus de Veracrasse. Tu seras mignon d'attendre qu'on rentre d'cette mission pour devenir le prochain traître hein.» Si le sourire est moqueur - les mots provocant, écho de l’exécution, légèreté apparente - pourrait avoir l'air de seulement charrier, le regard ombragé trahit le sérieux du propos. Payer les pots cassés de la révolte d'un autre, merci mais non merci - carte joker svp.

Admire un instant accueil qui leur est réservé - s'attarde sur celui dit directeur, Gold Strike. Laisse silhouette Impériale quitter le combi en premier - suit quelques secondes plus tard. Posture déjà ajustée - plus droite, plus tenue. Sobre dignité. Ambres givrée sous l'indifférence dont-elle juge la scène. Serre à son tour la main du doyen - s'attarde un instant sur l'étreinte des paumes. « Enchantée.» Froideur éternelle - déjà, elle faisait l'effort d'être polie. Fallait pas lui demander d'être aimable en plus. Silhouette glisse rapidement sur le côté, saisit canapé et coupe de champagne d'un geste léger et maîtrisé - comme habituelle. Regard dérive sur scène qui se dépeint - spectatrice un instant, avant de se faire actrice.

Résumé :

Compteur d'échecs/ de blessures : X/3

Il ne restait plus que quelques minutes avant l'arrivée. Je terminai mon repas en écoutant les différentes questions de mes camarades et les réponses de Kora. Tellement d'interrogations et plus assez de temps devant nous désormais...
Je profitai des derniers instants du trajet pour attraper le peigne soigneusement rangé dans mon sac et me recoiffer. Je pris soin d'arranger mes cheveux peut-être plus soigneusement que d'habitude. Pendant ces trois jours, l'ours russe serait bien léché, plus sage, plus délicat. Le combo cheveux rejetés en arrière et moustache me donnait des airs de dandy décontracté. Du coin de l'œil, je vis qu'L'Impératrice nous battait tous en terme d'adaptation physique pour le rôle au moyen de potions... Il en devenait tout mignon et à croquer... Mon regard se porta aussi sur Aurora. Je ne la connaissais pas encore très bien mais je savais qu'elle était déjà partie en mission donc elle devait être une coéquipière fiable. Elle m'inspirait confiance.

Le décor de l'arche céleste était à des années lumières de mon environnement habituel. Eclatant de blancheur, le manoir me faisait penser aux somptueuses demeures aristocratiques qui avaient survécu au communisme en Russie. Je n'étais pas très friand des mondanités, j'allais être servi. Un petit comité d'accueil attendait devant la bâtisse. Petite consolation : il y avait à boire et à manger.
Point de question de mon côté. Il était temps de se jeter dans l'arène.

« Merci pour le casse-croute et le briefing Kora ! » J'étais souriant et motivé pour dire au revoir à la directrice de Uagadou malgré l'appréhension de la mission. Je devais rester concentré et tout se passerai bien. Mon équipe était solide. Go motivation ! Je suivis Viviane désormais La Loire à l'extérieur...

Tout d'abord saluer le directeur, Gold Strike. Je lui fis une poignée de main franche et affirmée, mais sans pour autant lui broyer la main comme je pouvais le faire habituellement.
« Bonjour. Merci pour ce bel accueil ! » Phrase courtoise sans trop de chichis. Je tentai de poser ma voix de manière charmante, laissant aussi mon accent slave donner des allants chantants dans mes paroles. Je devais changer ma partition, adapter ma symphonie, lui donner une allure plus noble et digne de la Mère Russie. Pour ce faire j'avais à l'esprit l'exemple très aristocratique de Bakounine pour m'inspirer un port de tête plus altier et des manières plus proches de celles d'un gentleman. J'attrapai une flûte de champagne et m'avançai en direction des quelques étudiants présents... Pour s'infiltrer, le gladiateur se donnerait des airs de chevalier des fleurs, avec le coquelicot pour emblème.

Oui vas-y Kora, Ko-ra, avec ton beau combi, pouet pouet pouet.

Coupe au bout des doigts - se tient aux côtés des coéquipiers, pas collé sans être excentré de trop pour autant. Écho du métal épousant le verre - l'impression de figurer au sein d'une soirée mondaine où gratin politique se retrouvait. Chiant. Applaudissements puis silence - doyen entame par remerciements. Aaah ouais, définitivement l'impression d'être à une soirée mondaine - gala de charité même. Au nom de quel œuvre caritative était la collect' ? L'excellence et l'omni-connaissance ? Ah. Damn, qu'est-ce qu'elle foutait là l'anglaise déjà ? Fallait espérer qu'ils apprécient l'excellence en insolence et l'omni-connaissance en provocation. Sinon... Sinon elle improviserait hein.

Descend tranquillement sa coupe. Magie controversée - sourcil arqué, étrangère intriguée. Par contre, faut retenir le fou rire à l'entente du nom du prof. Jack Daniels. Il avait rendu le dirlo ivre pour avoir ce pseudonyme ? Rituels - ouh, ça sent le vauduo ça, non ? Retient que matière est dispensée par l'indic. Sortilèges impardonnables. Ah. Très bien. Ouais, donc l'omni-connaissance ils avaient dit. Finit verre cul sec - p'têtre histoire de faire passer la nouvelle. Ou juste parce-qu'il était bon leur champ'.

Bon, ils avaient comprit qu'intégration rimait avec modération- choquée déçue que le disque soit toujours pas rayé à force de l'entendre. Attention de nouveau piquée à vif lorsque pseudonymes sont donnés - Pumpkin Pie, l'orpheline. Discours s'achève. Regard s'attarde un instant sur alliés de la mission - s'en vient voix étrangère qui résonne. Silhouette charmante - propose petit-fours. Ok, ça passe direct de charmante à séduisante. « Merci.» Ombre éphémère d'un sourire polit aux lèvres. Révélation, elle connaissait le mot merci. Et savait même en faire usage. Exploit. Dérobe pâtisserie à la volé, ne l'engloutit pas de suite - retient le cerveau de mindblown sous les mots qu'elle comprend presque pas. Écho de vieilles conversations et d'articles vaguement lu. « Si tu me dis qu'il est neurotypique et auteur de sexisme ordinaire, il remplit le bingo.» Bingo de quoi ? Lui demander pas. Elle avait dut aller les chercher loin ces termes - ça fait sens au moins ce qu'elle raconte ? Probablement que pas complétement, a grillé ses derniers neurones encore actifs. « Pur curiosité mais... Ça se passe comment une fête d'intégration chez vous ?» Ah tout de suite ça raccrochait pour causer fête.

Résumé :

Compteur d'échecs/ de blessures : X/3

Accueil fastueux. Main tendue du directeur - au nom d'un alcool particulièrement apprécié de l'Américaine, elle préférait le gin au whisky mais à la maison on aimait bien les particules d'or, ça faisait toujours son effet. L'Aurore, comme ses comparses, serre la main du directeur, large sourire faux à l'américaine, qui dévoile toutes ses dents blanches. "Bonjour Mister Gold Strike. C'est magnifique ici." C'est effectivement très joli, mais pas encore ce qu'Aurora a vu de plus beau. Il faut dire que des belles demeures, elle en a visité un certain nombre. Presque étonnée de ne jamais avoir entendu parler de cet endroit, mais elle n'en montre rien. Le directeur commence son discours, présente les cours auxquels ils vont assister. L'Américaine ne se départit pas de son sourire, retient les noms des professeurs. Lady Dodo, leur contact ici, sourire qui se fait un peu moins faux à son encontre. Seule femme parmi les professeurs présents en ce moment. Pff, comme si les femmes ne pouvaient pas être douées ou capables.

Gold Strike leur introduit ensuite leurs quatre mentors, désignés pour les guider jusqu'aux dortoirs et dans l'Arche Céleste. L'Américaine prie pour une fille sympa - après tout ils sont là pour trois jours seulement, autant s'amuser un peu. Mais elle a Vierge, qui a tout du Jean-Mascu de base (pour rester dans le thème des propos de l'Amazone. Et pour le coup, elle, c'est plutôt le type d'Aurora. Elle a l'air cool, alors avant de rejoindre son guide spirituel, elle lâche un petit "Toujours les mêmes privilégiés qui dirigent, hein." accompagné d'un clin d'œil. Elle avance vers le dénommé Vierge (qui, vu son physique, ne doit certainement pas l'être), et tend sa main vers lui, toujours vêtue de son sourire colgate. "Moi c'est Lion du coup, des Etats-Unis. J'suis pas une grande fan de l'astrologie j'avoue, mais on est deux signes d'été, ça devrait le faire." Elle tourne sur elle-même, fait mine d'apprécier le décor, l'accueil, l'ambiance. "C'est incroyable ici. Tu es là depuis longtemps ?" Contacts visuels appuyés, main qui entortille une mèche de cheveux, proche sans être envahissante. C'est un mec, elle est une fille, et jouer là-dessus pour récupérer des informations et s'intégrer au mieux, c'était retourner le patriarcat d'en son sens. Avant de pouvoir l'abolir, autant s'en servir à son propre avantage.

Je sirote mon champagne en écoutant le discours du directeur. La mine attentive, concentrée mais sans sourire comme le ferait un benêt. J'évacue bien vite de mon esprit les phrases et expressions pompeuses : le Miracle, l'Arche Céleste... Cette connexion récurrente avec ces thèmes de pureté et de sainteté était à la fois intrigante et malaisante.
Mais ce qui m'intéressait d'autant plus était le programme pour les prochains jours. Ma boisson prit alors sur mes papilles le goût du mystère. La boisson qui était d'ailleurs le thème des noms des profs. Cocasse. Magie controversée... En voilà une étrangeté sous des airs d'euphémisme délicat et pudique. Se pourrait-il qu'en restant discrets et en suivant simplement le mouvement les informations compromettantes viendraient à nous sur un plateau ? J'étais certainement bien optimiste... Dans tout les cas il me tardait d'être à demain matin.
L'annonce du cours de rituels donné par Lazy Dodo, notre contact sur place, était aussi une bonne nouvelle. Son cours paraissait également un peu moins inquiétant de prime abord... Hâte de découvrir ce qui se cachait sous la mention Rituels.
Lorsque le ton jovial de Gold Strike aborda l'étude théorique des sortilèges impardonnables, il fallut prendre sur moi pour rester le visage impassible "poker face" ou "roulette russe", comme vous voulez. Voilà une bien étrange école. Indépendamment de l'élitisme hypocrite qui me donnait envie de vomir,  quelque chose clochait. Je le sentais dans mes tripes.

Gold Strike présenta ensuite nos référents. Bien entendu il fallait que je tombe sur Pumpkin Pie la moins avenante du groupe... Cependant je vis un peu de moi en elle. A sa place, j'aurais tout autant été saoulé d'avoir une nouvelle recrue accrochée à mes basques. Son pseudo lui allait bien, elle allait bien dans le thème sorcière d'Halloween. Mais je préférais encore que la sorcière me prépare une soupe à la citrouille plutôt qu'une soupe à la grimace.

Je fus interrompu dans mes pensées par L'Amazone qui vint nous apporter de nouvelles victuailles. Très vite, je ne compris que dalle à son charabia malgré son charisme en tant qu'hôtesse de maison.
Le quinqua blanc cisette était-il un animal magique du coin ? Je préférai la fermer pour ne pas me ridiculiser. Le principal était que le reste de l'équipe semblait avoir compris. Je les laissai gérer ce point.

Il se passe quelques seconde, ma team allait vers l'élève qui lui était attribué pour ce sociabiliser... Certaines questions intéressantes étaient posées, notamment sur ce que nous réservait de cette fameuse fête d'intégration. Ma main attrapa une seconde flûte de champagne pour me donner du courage. Je m'approchai de Pumpkin Pie dans une tentative téméraire de briser la glace.

« Enchanté de te rencontrer ! Ici je suis Pétale de Fleur de Coquelicot... » Quel pseudo horrible... Limite j'avais le temps de mourir d'asphyxie le temps de sortir tous ces mots à la suite. « Mais tu peux juste m'appeler Coquelicot ce sera bien plus simple ! »
Aborder les gens n'était pas mon fort. J'avais la sensation d'être à un crash test. Le mur était droit devant... Rien à foutre j'allais appuyer sur la pédale d'accélérateur et en rajouter une couche. Qui sait peut-être que si j'allais assez vite je pourrais briser le mur ?

« Je me sens vraiment chanceux de participer à cet échange scolaire. L'endroit est très beau mais... Tout est si parfait, si blanc et si net... Ca en est presque intimidant. J'aime quand il y a un peu de de variété, genre comme un flou artistique tu vois ? Un brin de folie... »
Prendre un peu à contrepied les belles paroles (légèrement hypocrites d'ailleurs) qui avaient régné jusqu'à présent et faire preuve d'honnêteté porterait peut-être ses fruits avec elle qui sait ? 

Résumé: