Deux heures, c'était largement suffisant, à condition qu'ils se pointent à l'heure, ils avaient intérêt, maman poule aimait les gens ponctuels. Aujourd'hui, deux individus très particuliers allaient partager un repas avec elle et ses deux chouchoutes. L'un était un petit ami des plus déclaré et visiblement passionné à en voir sa prompt habitude à vouloir péter les dents de tout ceux qui touchaient à sa louve. L'autre était le crush assidu d'une l'amoureux admiratrice de séances sportives à ses heures lubriques perdues qui en mettait du temps à ferrer le poisson si vous voulez son avis.
Elle admire une dernière fois sa table dressée, Mannaz avait mis la main à la patte pour leur préparer quelque chose de respectable et suffisamment nourrissant, le coeur d'un homme passe par son estomac après tout, n'est ce pas ?
Un sourire sadique se dessine un instant sur ses lèvres alors qu'elle se perd dans les méandres de ce qu'elle pouvait faire pour secouer un peu les deux scandinaves et voir de quel bois ils étaient fait. Mais majoritairement, elle improviserait, le tout était de garder un juste équilibre entre mettre à l'épreuve leurs nerfs et ne pas mettre trop à l'épreuve ceux de ses filles. Elle les avaient prévenues cependant, elle allait utiliser ses charmes de vélane, non elle ne comptait pas les croquer, oui elle voulait voir si eux, ils montreraient un peu les canines sans perdre leur superbe ou si à l'image de leur professeur, ils étaient de suprême fragiles. Elle ne pouvait décemment pas laisser ses trésors trainer n'importe où, avec n'importe qui.
L'arrivée des concernez la sort de ses pensées. Elle avait demandé aux filles de venir directement avec eux, histoire qu'ils ne se défilent pas. "Bonjour les garçons, bienvenue, allez-y asseyez vous, choisissez votre place" elle les saluent chaleureusement un doux sourire au lèvre.

A l’heure – pas le choix, avec les cours c’est difficile d’être en avance. Pour l’occasion joli jeans taille haute et chemise blanche de soie, cheveux lâchés – simple et sobre mais élégante – petites bottines en prime, talons pas trop hauts, chapardés à une collègue de chambre. Dame a passé la matinée à grimacer parce que bon sang ça fait du bruit ces trucs et a dû donc dire adieu à sa discrétion légendaire cette semaine-ci. Main dans celle de @Raidho parce qu’il n’en sera pas autrement – surtout pas quand elle soupçonne un peu ce que le Diable leur réserve. Jalouse ? Haha – oui. Elle est pas du genre à envier les autres, leur reconnaît sans peine des qualités qu’elle n’a pas – mais la beauté des vélanes, ça, elle pourrait convoiter pour les beaux yeux de son homme.

Soupire avant de rentrer dans le dortoir, la salle commune où doit les attendre la reine de leur délégation. « Ça va aller toi ? » Prends un peu de temps pour l’observer, sourire s’en vient sur les lèvres, unique en son genre comme c’est son loup qui l’induit à chaque fois. Pas besoin de lui rappeler qu’elle va le tester. Plutôt laisse baiser sur les lèvres, regret de ne pas avoir de rouge pour les marquer de son passage - égoïste. Glisse trois mots à l’oreille – rares mais sincères, plus que jamais, nourris peut-être un peu d’appréhension, mais qu’importe tant qu’ils sont ensemble. Et rentrent. Rougeurs un peu, semblant de formalité familiale – ce n’est pas Lune qui en attendait autant, et surtout qu’importe le dénouement du déjeuné, ça ne changera pas grand-chose à leur relation. Bonjour glissé tandis qu’elle prend place à côté de son petit ami.

Raidho commence les hostilités de bon pieds, ça la fait rire, et elle ne s'en cache pas. "Ne t'inquiète pas trésor, si je voulais t'empoisonner, ce ne serait pas avec un moyen aussi trivial qu'utiliser une nourriture dont tu pourrais te priver." Bien que la réponse soit portée sur la plaisanterie, le message en dessous était plutôt clair : si elle voulait lui faire mal, il ne verrait rien venir. L'art de la menace sous couvert d'amabilité était de rigueur chez les vélanes.
Elle observe les choix de placement. Raidho qui se met le plus loin d'elle pour se protéger, Uruz qui choisis l'inverse sans doute pour lui planter sa fourchette dans la glotte en cas de menace trop appuyée. Intéressant, c'était noté.
Regard affectueux à l'adresse de l'amoureux, sourire sur les lèvres "Tu es toute en beauté chérie, très joli foulard." Puis se tourne vers Uruz "Derien" appuyé d'un clin d'oeil charmeur, charmes vélane de sortis histoire qu'il descende un peu de ses grands chevaux. Elle ne prend même pas la peine de lui répondre, amène plutôt l'entrée "Allez-y servez vous, Mannaz nous a gâté. Et santé." Elle lève son verre de vin, en bois une gorgée, la mine légère.

Il s’en passe des choses déjà. Outre les apparences toutes particulièrement détaillées par les astres – son loup fidèle à lui-même, beau en toute circonstance (certains n'ont besoin de rien pour être au top), Uruz qui a tenté quelque chose qui ravira le cœur de son amoureuse – toujours jolie en passant. Le Diable dont elle jalouse presque la beauté naturelle.  La tension est palpable – étrangement, ça la fait redescendre. L’ambiance famille ça la tendait trop, le fait que les garçons soient clairement en détresse c’est limite rassurant, comme les moqueries que l’ouïe perçoit au loin déjà. Et Raidho ouvre joliment le bal. Fin sourire qui se dessine, négation lente de la tête pour contenir un peu l'amusement qui perce, main se pose sur la cuisse, calme. Ca va aller.

Sécheresse de l’autre garçon dans la pièce n’atteint pas, soupire à peine, il veut mener la danse, il va se trouver déçu. Et un instant tout le monde l’oublie, elle se sent loin, ça fait du bien de retrouver une place qui lui convient. Première à goûter le plat après avoir trinquer. Gourmande.