Cela faisait longtemps que Wunjo n'avait pas eu l'occasion de véritablement bien s'habiller, et cela se voyait. Il avait pris le plus grand soin d'être irréprochable, rien que parce que cela lui faisait plaisir. Il n'avait rien contre l'éternel combo pantalon-chemise dans lequel on avait pris l'habitude de le voir, mais c'était tout de même un peu trop casual pour lui.

Alors, dans le costume sur mesure qu'il avait pris avec lui sur l'île mais n'avait jamais eu l'occasion de porter, il jubilait un peu. Il était fait pour s'habiller de la sorte, cela se voyait. Veste qui tombe juste en dessous des hanches, manches droites et épaules larges, cols de chemise et de veste parfaitement alignés, veste fermée uniquement par le bouton du haut, un unique centimètre des bas de manches de sa chemise qui sortait des manches de la veste, pantalon porté haut (sur mesure, lui aussi ) qui tombe sans ourlet sur le haut des chevilles, des mocassins noirs élégants.
C'était si confortable, si élégant ! Cela lui avait manqué, il était content d'avoir retrouvé toutes ces règles et conventions vestimentaire, elles lui permettaient presque d'oublier la boule au ventre et la peur qui l'avaient empêché de dormir la veille. Au moins, il n'était entouré que de professeurs en qui il avait confiance.

Alors il écoutait les instructions, sans dire un mot ; il n'avait rien à rajouter. Pile de balais sous le bras, il suivit la cheffe sans rien rajouter.

On aurait pu s'attendre à ce qu'il soit moins content d'être là Ortiz. Et pourtant il est là, de bonne humeur, à écouter le briefing et porter sa pile de balais comme commandé. Comprendre qu'il tire moins la gueule qu'à son habitude. Bonne équipe quoi qu'il doute de l'utilité du scandinave et de l'américaine si les choses venaient à dégénérer et la perspective de pas se tordre le cerveau à essayer de parler anglais.

Il a même failli taper un quart de sourire en recevant son badge. Un vrai prénom pour le médecin. Un vrai de vrai, officiel, connu, classieux, pas un stupide acronyme dont il crèverait plutôt que révéler la signification. Niveau classe on peut souligner la dégaine aussi, sponso par @Wunjo qui a fait un travail admirable pour limiter la casse. S'il passait pas autant de temps à essayer de desserrer le col et la cravate dès que le collègue regarde ailleurs on pourrait presque croire qu'il a toujours porté le costume. Même qu'il espère un peu devoir se battre pour abîmer les vêtements et avoir une raison de les garder.

Un peu fatigué d'avoir passé bien trop d'heures à trouver comment magiquement agrandir la poche à clopes - et whisky - à l'intérieur de la veste, et les chaussures appropriées dans le placard de secours de @Fawkes. Techniquement tout était élégant si c'était dedans mais assortir les formes et les couleurs c'est le talent d'aucun des deux. Ont fini par trouver des baskets assez discrètes dans le genre que portent certains jeunes entrepreneurs pour faire moins guindés avec leurs costards, surtout histoire de pouvoir courir si nécessaire.

Alors il attend sagement la suite, évitant de trop regarder les collègues qui font trop mal aux yeux avec leur dégaine des grands jours.

I'm a bitch. I'm a boss.
'm a bitch and a boss, I'ma shine like gloss.

Ses talons qui claquent sur le macadam. Démarche est assurée. On a rarement vu Bacchus aussi élégante, aussi féminine. Elle rayonne, contente d'enfin avoir de vraies fringues à porter, celles qui ont fait parties de son quotidien y'a quelques temps déjà. Sa confiance en elle émane. Tailleur noir satiné dont la jupe floue - a moins que ça soit une robe ? - arrive pudiquement au genou , décolleté plongeant mais élégant et ces putains de talons hauts qui lui offrent une putain d'assurance de ces morts.  Son sourire en coin amusé observe les autres commerçants qui se pressent dans l'entrée. Elle prend son temps pour rejoindre Bakounine et les autres, lance des œillades appuyées aux plus séduisants.

BITCH BOSS IS IN THE PLACE, BABIES.

Elle se faufile dans l'entrée, domine la majorité des têtes présentes de sa hauteur, perchée sur ses Louboutins rouges. Oui, messieurs dames, des Louboutins. Bacchus ne déconne pas avec le style. Femme d'affaire jusqu'au bout des ongles (d'un rouge diabolique évidement), elle tient entre ses doigts fins son  sac qui contient son nécessaire de survie. Sous sa robe, accrochée en jarretelle sur sa jambe droite sa baguette C'est solide, attaché. La brune a l'impression de renaître de ses cendres. Le bûcher sur lequel elle a brûlé y'a deux ans est loin, et enfin, y'a cette odeur de liberté. Elle serait ce jour Elizabeth Darcy. Elle n'avait pu s'empêcher de rire, et de souligner à Bakounine que cette blague était franchement moyenne que de lui donner le nom d'une féministe de roman. Roman trop connu que pour que ce pseudo passe inaperçu.  Qui serait son monsieur Darcy aujourd'hui ?
Lèvres mordillées avec envie, elle observe la foule, les gens, les hommes et les femmes. L'excitation est à son comble, les endroits clos, c'est son terrain de jeu favori.
Elle est là où elle doit être, sur le terrain et pas à donner cours. Saïka se sent enfin utile et à sa place. Et elle allait tout faire pour que cette mission soit une putain de réussite.
Bakounine explique le plan. Parfait. Clair. Précis. Même si la directrice a perdu des points de popularité, elle n'a pas d'autre choix que de suivre ses paroles pour l'instant. Cependant, elle n'allait pas manquer de la garder à l'oeil. C'est quand même elle qui a fait entrer Lenine, gros doutes sur ses compétences.

Bacchus, oh pardon, Elisabeth Darcy réceptionne les balais et les donne immédiatement à Wunjo. Elle les dépose déjà sur la pile qu'il tient dans ses bras. "Merci Ivan, J'ai peur de me casser un ongle." Elle caresse sa joue, yeux qui brillent d'un amusement certain avant d'ajouter : "Allons chasser." Clin d'oeil avant de se placer dans la fille, attitude snob.
Bacchus is on fire.

A l'instar de ses collègues, visiblement tous ravis de pourvoir se saper comme jamais et laisser briller leur diva intérieure, Mizuchi ne pouvait cacher qu'elle-même se régalait. Pas tant du danger certain qui les attendait, ou de sa tenue mettant ses belles jambes en valeur, mais de sa présence sur le sol coréen. Sans aucun doute la principale raison qui l'avait poussée à se porter volontaire pour cette intervention.

Ce sentiment d'appartenance l'avait gagnée dès son premier échange en coréen à leur arrivée sur le terrain. Et il ne la quittait plus. Séoul était grandiose. Sa langue lui avait manquée. Par précaution le matin-même, Mizuchi s'était imposé un Illoscuro discret, changeant quelques traits de son visage, dissimulant ses branchies, et teignant ses longs cheveux d'un brun auburn. Elle paraissait encore plus jeune, vingt-cinq ans tout au plus, et les angles de son faciès étaient plus doux, plus avenants. Reconnaissable, mais pas totalement elle-même. Suffisant pour ne pas attirer l'attention de potentielles vieilles connaissances, bien que les chances soient basses.

Sur sa tenue d'hôtesse, Bakounine n'avait rien épinglé, contrairement aux autres. Considérant qu'elle méritait au moins un petit surnom, elle s'en chargea en écoutant son discours : une jolie plaque afficha bien vite "Millie", et un message qui défilait magiquement : "Je parle Coréen - Japonais - Anglais", dans leurs alphabets respectifs.

Une hôtesse, donc. Le projet n'aurait jamais fini de se moquer d'elle, mais pour le coup, elle était ravie de sa couverture. Exactement dans ses compétences. On ne voyait pas les hôtesses - ou bien seulement leurs jambes. Elles n'avaient d'autre rôle que de sourire, de s'incliner, de faire vitrine. Et dans cette tenue, elle était franchement mignonne : personne ne s'attarderait sur elle, ou ne se douterait de son capital risque.

Perchée sur de courts talons plats, la baguette en jarretelle comme sa CEO de collègue, elle haussa les sourcils d'appréciation devant la tenue d'Ortiz quand il croisa son regard. Il était à croquer. Wunjo semblait n'avoir été fait que pour ce costume sur mesure, et Bacchus dégageait une aura de confiance très convaincante.

Mizu écouta le briefing de la tsarine en silence, puis se mit en marche, prenant sa place à l'arrière du cortège, où était sa place. Elle tenait fermement les quelques balais dans les bras, marchant avec une élégante retenue, s'inclinant parfois légèrement au passage de quiconque semblait plus âgé ou mieux habillé ; c'est-à-dire, littéralement tout le monde. La présence de sa baguette contre sa cuisse la mettait en confiance. Elle pouvait globalement dire que ses coéquipiers seraient efficaces, et qu'elle serait indispensable à leur intégration dans le congrès. Espérait simplement qu'aucun.e d'entre eux ne prenne des initiatives malheureuses, par ego ou par inconscience. Elle comptait bien profiter de son jour de permission, et en rentrer entière.

Rien que pour avoir vu Bakounine sourire, le jeu en valait la chandelle. Elle semblait ravie de voir le russe, et sa froideur habituelle fondait à son contact. Son briefing, court et précis, était le bienvenu. Mizuchi l'écouta attentivement, un éternel sourire de secrétaire sur les lèvres, et saisit les cartes qu'on leur tendait.

Elle tentait d'ignorer la présence évidente des Mangemorts occupant le pays, et ayant l'audace d'autoriser un tel rassemblement dans la capitale, comme si rien n'avait changé ici. Ses compatriotes devaient se sentir terriblement humiliés. Cela pourrait jouer en leur faveur, s'ils se trouvaient dans une situation tendue. Il ne fallait pas sous-estimer le potentiel d'un peuple asservi, surtout aussi fier que le peuple coréen.

A la fin du discours, Mizuchi s'inclina devant leur allié, lui adressant son plus beau sourire, et prit le verre de vodka, sans toutefois le boire. Elle s'adressa aux autres, aussi bas que Bakounine.

« Cet endroit est immense. Avant de choisir nos cibles, je vais essayer de nous donner un moyen de communiquer. »

Puis comme si de rien n'était, elle tira sa baguette de sa jarretelle, et fit apparaître cinq miroirs de poche, de la taille d'une paume de main. Elle en donna un à chacun.e, et murmura sa formule. Une brève lueur, et les reflets s'altérèrent, pour donner chacun le reflet capté par celui qu'elle tenait dans la main. Un petit coup de baguette, et la vue changea. Elle rangea l'instrument, satisfaite, et attendit que les autres la flattent prennent à leur tour la parole.

Dédé:

L'esprit de Wunjo se retrouva un instant paralysé lorsqu'il vit l'allure de Bacchus. Elle n'était pas n'importe qui, et aujourd'hui elle voulait le montrer. Cela faisait longtemps que le professeur n'avait pas vu une femme si bien présentée, et ses entrailles le lui rappelèrent.
Balais superfétatoires réceptionnés, avec une moue en forme de « vraiment» rendue au passage. Il devait avoir l'air fin, dans son plus beau costume, chargé comme un mulet et esclave de la femme fatale. Mais il devrait faire avec ; pas question de faire des vagues ce jour-là.

Ces balais, ils étaient suffisants pour empêcher Wunjo de venir replacer correctement le col d'Ortiz ; mais au moins ce dernier a fait l'effort de venir correctement habillé. A quelques détails près, sur lesquels le scandinave faisait l'effort volontaire de ne pas s'attarder.


Arrivé au stand, Wunjo se débarrassa des balais, tous rassemblé dans un coin. Il retirait les quelques débris de bois qui étaient venus se loger sur sa veste, observant toujours les environs. Il accepta l'enveloppe, dont il inspecta rapidement le contenu avant de la glisser dans la poche intérieure de sa veste ; il aurait le temps de tout inspecter en détails plus tard. Enfin, il serra la main de ce fameux Monsieur Bollitch, et laissa le verre sur la table ; il préférait avoir l'esprit clair, autant que possible.

Le plan était simple ; il serait celui qui resterait au stand, prêt à débarquer en renfort si le besoin appelait. Mais l'équipe disposait d'une heure avant l'arrivée des visiteurs ; heure qu'il faudrait mettre à profit. Equipé d'un des miroirs à double sens fournis par Mizuchi, Wunjo se mis en route pour un tour de reconnaissance.


Le miroir était caché dans le plan du congrès, replié, prêt à montrer au reste du groupe des points de repères qui pourraient être utiles afin de se retrouver dans la foule. Il ne restait plus qu'à être discret. Quoique, cela pouvait arriver pour des exposants de vouloir se repérer et communiquer avec le reste de leur équipe en temps réel, non ? Rien d'extraordinaire, n'est-ce pas ?

Un dé, pour la forme:

Elle garde son sac à main contre elle, le glisse en bandoulière et observe le plan et le miroir. Ok très bien. Bien reçu. Elle remercie Mizu et Bakou et observe de haut en bas le vendeur de balais. Hm. Allié ? Okay. Peut-être, peut-être pas. Méfiante, toujours, même si elle ne peut que ressentir de a chaleur venant d'Ivan et une sympathie pour Bakounine. Elle lui offre quand même un large sourire, et plonge la main dans son sac. Elle retire une bague d'une poche et la glisse sur annuaire gauche. Plan est de nouveau sous les yeux. Putain, c'est gigantesque. "J'vais faire le tour des vigies qui sont de notre côté, si j'ai le temps, j'irais dans l’amphithéâtre." Go pour flâner dans l’aile est. Sourire chaleureux et amical est adressé aux autres commerçants, même s'ils sont leurs concurrents, serpente entre les tables, et observe les alentours tout en jouant avec son alliance.

Fixer ses pieds, ne pas dévier. Ou la tsarine, à la limite, ça ne craint rien. Pas les collègues qui brillent tous trop fort, pas non plus les grands bâtiments effrayants. Il est pas trop à l'aise en milieu urbain, le slave, et ça se voit bien. En fait il est presque certain de réussir à se perdre si on le laisse seul trop longtemps - il aura plus qu'à demander un appel au micro de l'accueil comme un enfant oublié.
Médecin suit la reine des glaces avec attention, dépose les balais où il faut, écoute le briefing, serre la main du compatriote avec ce qu'il a de plus proche d'un air aimable, boit avec lui sans se faire prier.

L'idée pertinente de la sirène il la salue d'un hochement de tête, sort sa baguette à son tour, marmonne un truc, ne change absolument rien mais garde la même mine imperturbable. On pourrait pas mal croire qu'il a arrangé quelque chose.

Et la ronde de reconnaissance il la zappe volontiers, laisse ça aux plus motivé.es, concentre plutôt son temps libre à mémoriser le plan du congrès, et joyeusement bavarder avec le drapeau rouge de la révolution - ils peuvent que se comprendre, d'une manière qui échappera toujours aux autres.

Citation :

-5
1 - 10 : ah ouais ça chauffe, absolument n'importe quand
11 - 40 : on a rien vu
41 - 90 : ça chauffouille comme il faut quand qqn nous appelle, l'autre braillera pas dans le vide
91 - 100 : ça chauffouille machin et on dirait même que ça met sur silence le temps de décrocher