Quel après-midi frustrant.
Passé à essayer, réessayer, en vain. Wunjo pensait avoir tout tenté, sans jamais n'arriver à quelque résultat qui puisse être considéré satisfaisant. Sans jamais avoir atteint l'extase qu'il s'était promis. Un doigt qui tourne par-ci, une pression par-là, sans succès. Rien n'y faisait. C'était aussi simple que quelques boutons à savoir presser correctement jusqu'à obtenir satisfaction, lui avait-on une fois expliqué. Mais à l'époque il n'était un garçon encore trop juvénile pour les réalités de ce monde, il n'avait écouté que d'une oreille distraite Il n'avait jamais imagine qu'un jour, il pourrait être concerné.

C'était pourtant supposé être à la porté de tous ! Alors pourquoi en était-il si incapable ? Peut-être que tout cela n'était pas fait pour lui... Mais l'idée de faire des déçus sur cette île l'énervait trop. Il réessayerait. Plus tard.

Il n'était pas arrivé aussi loin dans la vie en étant aussi obtus, quelque chose lui manquait forcément.

La mort dans l'âme, la queue entre les jambes, l'esprit inquiété par ce manque de performance évident, Wunjo quitta le bureau dans lequel il s'était enfermé tout l'après-midi durant. S'il était incapable de résoudre ce casse-tête pourtant si évident, comment pourrait-il seulement se faire pardonner ?

Il marchait, tête baissée, ne savait trop où aller. Il n'osait pas retourner la voir, pas tout de suite.
Le professeur fit un tour par les serres, comme si des carottes pouvaient changer quelque chose à son désespoir.
Mais il n'avait pas besoin de carottes. Il allait y arriver !

D'un pas déterminé, il se décida à retourner dans à son bureau. Et en chemin, il la vit. Lascivement installée, @Kitsune, à pianoter sur son téléphone.
Il s'arrêta en chemin, Wunjo, il était pensif. Il avait une idée, il ne savait simplement pas si ce serait la bonne.
S'il se souvenait correctement du dossier et du personnage, elle ferait parfaitement l'affaire. Elle saurait comment faire, elle, et Wunjo savait s'assurer qu'elle ne puisse refuser. Il alla donc la voir, se plantant devant elle, formulant sa demande tout en sachant que cela concernait quelques secrets qu'il ne pourrait évoquer qu'en privé.

« Kitsune. Un temps de pause le temps qu'elle lève la tête. J'ai remarqué que tu sêchais mes cours depuis quelques semaines. Je suis prêt à laisser passer ça si tu me suis dans mon bureau. »

Un peu de calme, enfin. Au cours de sa courte vie, Kitsune avait passé davantage de temps seule que sans cesse entourée, et ça lui convenait parfaitement. Alors, certes, les premières semaines passées sur l'île avaient été dépaysantes. Elle découvrait la vie en communauté, le fait de partager ses espaces de vie, de toujours avoir quelqu'un sous la main pour manger ou discuter. Oui mais voilà, chassez le naturel, et il revient au galop. Outre le fait que les événements tragiques s'étaient enchaînés sur l'île, Kitsune avait eu de plus en plus de mal à se prendre des moments de solitude pure et simple. Il y avait toujours quelque chose à faire, quelqu'un à dire indiquer une information cruciale, des personnes à étudier, à soupçonner. L'esprit de la nippone était fait de telle manière qu'il ne s'arrêtait jamais vraiment de tourner. Si bien que ces derniers jours, elle se sentait de plus en plus à fleur de peau. Fatiguée, migraineuse, elle avait tenu bon. Il le fallait, pour le bien de la mission. Mais depuis qu'ils étaient rentrés de Corée, ses pensées s'emmêlaient encore davantage que d'ordinaire, et Kitsune avait pris soin d'éviter tout contact avec autrui.

Plusieurs choses la tourmentaient, outre la guerre. Déjà, le fait que rentrer en Asie lui avait fait un pincement au coeur. Vivre en dehors des limites de l'île lui manquaient, et elle avait la nette impression qu'elle y serait plus à sa place qu'ici. L'Esperanto était un projet prometteur, mais fait pour les guerriers, pour les soldats. Elle n'était ni l'un ni l'autre. Elle était un cerveau, doublé d'un air provocateur, rien de plus. Elle réfléchissait rapidement, mais ses poings n'avaient pas la moindre force, ses sorts ne blessaient pas l'ennemi. Elle avait hésité, en rentrant de Corée, à demander qu'on la laisse à Tokyo. Mais ce n'était pas aussi facile, et il y avait certaines choses qu'elle ne pouvait pas oublier. A cette simple pensée, sa gorge se serra, et son coeur ratta un battement. Il fallait qu'elle trouve une solution. Qu'elle rentre, en gardant intacts les souvenirs. Elle avait envisagé en parler à Aonyobo, espérant que celle qui fut une amie comprendrait son dilemme. Mais Aonyobo n'était pas seule juge, et le désagréable visage du Dieu Olympien flotta un instant devant ses yeux. Non. La solution n'était pas fiable. Soupir, énième d'une longue série, franchissant ses lèvres, elle saisit son téléphone et lança le seul jeu qu'elle avait eu la bonne idée d'installer avant de s'engager. Les blocs s'assemblaient par couleur et disparaissaient avec de ridicules bruitages enfantins. Pile ce qu'il lui fallait pour mettre en pause la course de ses réflexions.

L'ennui de ce genre de passe-temps est qu'il finit par vous faire perdre toute notion du temps et de votre environnement. Aussi la renarde sursaute-t-elle quand un professeur s'adresse à elle, la surplombant. Elle lève la tête, et reste un instant interdite quant à la requête du scandinave. Elle cligne quelques fois des yeux, remettant de l'ordre dans ses idées, analysant les paroles de l'instructeur. Comment ça, il voulait qu'elle le suive dans son bureau pour oublier le fait qu'elle avait séché ses cours ? Elle ... "Je vous demande pardon ?" voix glaciale, aussi tranchante que les sabres de ses ancêtres. Une colère froide qui illumine ses iris noires. Ce n'était pas la première fois qu'un énergumène lui faisait pareille proposition ... mais tout de même, ici ? "Je ne sais pas pour qui vous me prenez mais vous êtes prié de trouver quelqu'un d'autre pour vous suivre dans votre bureau."  cracha-t-elle avant de reporter son attention sur son téléphone.

Il ne s'attendait pas à une réponse d'une telle véhémence, le Wunjo. Elle est passée où la politesse et le calme olympien des... gens d'Asie ? Parfois, Wunjo devait fait l'effort conscient de se souvenir qu'il s'adressait à des adultes, et non pas à de jeunes élèves disciplinés et obéissants. Et parfois il avait besoin de ce genre de rappels.

Il bégayait, essayant de retomber sur ses pattes pour ne pas ruiner toutes ses chances.
« Heu non, c'est, heu... » Il cherche ses mots. Attendrissant ? Probablement pas. « J'ai quelques questions à te poser. Besoin de quelques renseignements, et je sais que tu pourras m'aider. » Encore un temps de pause, il cherche un compromis pour faire passer la pillule. « On est pas obligé d'aller dans mon bureau, mais si ça pouvait rester entre nous ça m'arrangerait. Beaucoup. Il réfléchit un instant. « Et de toute façon t'as des cours de duel de retard, donc t'échapperas pas à ma présence. » Forceur.

Les hommes. Ces êtres incapables d'interpréter un nom, quelle que soit la manière dont celui-ci est exprimé. Le professeur semblait de pas échapper à la règle. Avait-il cru que sa belle gueule lui éviterait un coup dans les valseuses s'il insistait trop ? Il cherche ses mots, et Kitsune le fusille du regard. Puis, inexorablement, un sourcil se hausse. Il voulait des ... renseignements ? Il aurait pas pu commencer par là ? Elle le laisse continuer, verrouillant l'écran de son téléphone au passage. Et il finit par la faire grincer des dents. Un homme, un vrai. Elle claque sa langue contre son palais "Ok. Et bien joignez-vous à moi si le coeur vous en dit." Petit, enfantin, peut mieux faire Kitsune. Elle passe une main agacée dans ses cheveux "Et vous devriez apprendre à mieux vous adresser au gens. J'ai vraiment cru que vous étiez en train de me proposer un plan salace. Je ne suis d'ailleurs toujours pas tout à fait convaincue du contraire." Moue perplexe, elle prend appui contre l'érable derrière elle. "Quels genre de renseignements puis-je bien détenir qui vous intéresseraient ?"

Pincement aux lèvres. Ce n'était pas vraiment ce qu'avait voulu Wunjo quand il était venu demander de l'aide à la jeune femme, mais il devrait faire avec. Il avait déjà à peu près réussi à rattraper le coup, il n'allait pas non plus faire le difficile.

« Désolé, ce n'était pas l'objectif. » Pouce qui caresse la base de l'annulaire, l'alliance manque. Même après des semaines, Wunjo ne s'y est toujours pas habitué. Qu'elle ne se fasse pas de films, la jeune fille. Il les préférait matures, responsables, de son âge.
« Ce week-end j'ai acheté un j-... » il avait failli trop en dire. « Quelque chose pour offrir... Pas à toi ! A quelqu'un d'autre. » mains se lèvent entre eux, paumes en avant, il se voulait rassurant. Il évitait les pièges qu'il semait sur son propre itinéraire. « J'arrive pas à m'en servir, et je me suis dit que tu saurais m'aider, parce que t'es... » allait-il oser le dire ? Valait mieux pas.

Plus il parle, moins ce qu'il dit à de sens. Heureusement qu'il n'était pas professeur d'éloquence, même si des cours n'auraient pas été de trop pour le pauvre scandinave. Mais Kitsune doit bien l'admettre : voilà qu'elle était à présent curieuse. Qu'est-ce qu'il avait pu acheter qui requiert l'assistance de la numéro un de l'île ? Bon, ex-numéro un, mais tout le monde savait que c'était parce qu'Aonyobo et Jupiter faisaient du boudin. Numéro un dans les coeurs en tout cas. Bref. Deux solutions, soit c'était salace - et ça ne semblait pas l'être ? - soit c'était technologique. Mais pourquoi en faire tout un foin alors ? La jeune-fille se met à réfléchir à voix haute "Donc, vous êtes venu me voir, en vous servant du fait que j'ai séché pour obtenir quelque chose de moi ?" petit rictus amusé, elle finit néanmoins par se relever, époustant son derrière au passage "Allez, on va dire que je vais être une sage petite et écouter le professeur, parce que je me demande vraiment ce qui peut vous avoir conduit à me demander de l'aide." C'était à se demander pourquoi les gens l'aimaient si peu. Elle était sympa pourtant, non ? "On va dans votre bureau du coup ?" plus vite ce serait fini, plus vite elle pourrait retourner sur son jeu.

Miracle.
Quel putain de miracle. Elle acceptait de venir à son secours. Il avait presque abandonné tout espoir. Mais son visage s'illumina de son grand sourire caractéristique quand il vit la jeune femme se lever et accepter de le suivre.
« Ouais je l'ai laissé dans mon bureau. Suis-moi. » Et il se mit en route, menant la marche. « Pour être honnête, j'avais prévu de me débrouiller tout seul, mais je t'ai vu en retournant à mon bureau et je me suis dit que tu pourrais peut-être m'aider. »

***

Wunjo ouvrit la porte de son bureau, laissant la jeune femme entrer. Il hésita à fermer derrière elle, inquiet de ce qu'allait penser Kitsune. Mais après un instant, il ferma la porte sans la verrouiller. Ce qu'ils allaient faire, c'était secret après tout.
« Installe toi, où tu veux. » Il indique la chaise qui fait face à son bureau, ou le canapé près de la fenêtre, à côté de la bibliothèque. « Tu veux du café ? Faudra te le faire toi-même, le mien est très mauvais. ». Cette fois, il indique la machine à café moldue sur le meuble à côté de la porte.

Et pendant que la jeune femme se mette à son aise, Wunjo dévérouille d'un tour de baguette le tiroir de son bureau. Avant d'en sortir le trésor, il hésite à demander à la jeune femme de garder ça pour elle. Mais sur cette île, les mots n'étaient que du vent. Autant en finir.
Il sorti alors un artefact moldu ; un rectangle noir encadré de rose pastel. Les bords latéraux en étaient les plus larges, constellés de boutons, et avec chacun une protubérance en forme de champignon, qui pivotait sous le pouce. Les couleurs de l'objet donnaient l'impression d'avoir affaire à un jouet moldu. Une merveille de technologie, diraient les moldus. Une arnaque sans nom, disait Wunjo.

Avec l'artefact, il posa deux boites en plastique qui ressemblaient à s'y méprendre à des livres pour enfants. Sur l'une, de bienheureux amis campaient à la plage, entourés d'animaux anthropomorphiques. Sur l'autre, un gros rongeur jaune aux joues rouges et parfaitement rondes semblait vous appeler.
« Est-ce que... Tu sais comment ça marche tout ça ? »

C'était la deuxième fois qu'elle se retrouvait seule dans le bureau d'un professeur, avec ledit professeur. Trois si on comptait Bacchus. Bref, l'impertinente allait finir par passer pour une fayotte. Au point où sa réputation en était ... Elle n'était plus vraiment à ça près. Si bien que lorsqu'on lui présente du café, ainsi qu'une machine moldu, Kitsune ne se fait pas prier. Bon sang, pourquoi ils n'avaient que du thé vert insipide chez les Mahoutokoro ? C'était quoi ce cliché à la noix ? Bref. Machine en route, elle se retourne vers le professeur qui sort une ... Nintendo Switch rose de son bureau. Expression amusée, elle se retient de faire remarquer que la couleur ne va pas avec son teint, mais s'abstient. En même temps, elle détestait le rose, aussi n'était-ce pas les moqueries qui lui manquaient. Café prêt, tasse fumante, le professeur lui tend la console et les jeux qui l'accompagnent, à savoir Animal Crossing et Pokémon. L'expression amusée fait place à l'interrogation "... Excusez-moi professeur mais ... vous avez quel âge ?" raillerie mêlée de curiosité, car si c'était pour lui, c'était réellement un grand enfant. Toujours est-il que, prenant appui contre le bureau du scandinave, Kitsune presse le bouton power pendant quelques instant, le temps qu'apparaissent le logo de ses compatriotes. Puis, elle réalise qu'elle allait peut-être devoir expliquer en même temps "Il y a un bouton sur le côté, c'est celui pour allumer. Vous restez appuyé jusqu'à voir le logo." Quelques manipulations plus tard, la voilà dans les paramètres "je mets quoi comme langue ?" avant de poursuivre "Ensuite je vous montrerai comment jouer, et éteindre. Je suppose que vous s'avez pas de télévision sur laquelle la connecter ?" Enfin, elle s'avance peut-être un peu, mais s'il y a une télévision, elle veut y avoir accès par contre.

C'étaient des jeux et une console pour enfant. Ca lui valait dores et déjà quelques railleries, mais quelque part ça le rassurait. Il n'était pas totalement à côté de la plaque. Mais il allait tout-de-même devoir trouver une excuse s'il ne voulait pas perdre le peu de crédibilité qu'il avait en tant que professeur de camp d'entraînement militaire.

« Je te l'ai dit, c'est pour offrir. Pour... après tout ça. Pour pas rentrer les mains vides non plus. » Toujours mieux que d'avouer qu'il tient sa fille prisonnière dans le dortoir des Durmstrang. Et tant qu'à faire, autant encourager ceux qui voudraient lui mettre la main dessus à chercher ailleurs que sur l'île. Chaque jour de gagné était un miracle.

Et il observe attentivement, il veut apprendre. En parlant de miracle, il avait pensé à brancher l'objet sur le mur. Pour que ça « charge », comme disaient les moldus.

« Ca... Est-ce que ça parle finnois ? Ou suédois ? Ou russe au moins ? Anglais c'est bien sinon, je me débrouillerai... » N'importe quelle langue serait plus lisible que le coréen qui s'affichait à l'écran, langue du pays dans lequel il avait acheté l'artéfact. C'était une des raisons pour lesquelles il avait été demander à Kitsune, un des handicaps supplémentaires auxquels il devait faire face pour dompter cet objet du diable.

Wunjo scrute les doigts habiles de la jeune femme sur les boutons qui n'ont aucun sens, qui font réagir le petit écran. « Non, malheureusement... Mais ça marche avec juste le petit écran, non ? Le vendeur m'a dit que ça pouvait fonctionner comme ça. »

C'était fascinant de voir avec quelle facilité certains arrivaient à se servir de tous ces objets moldus. Il y avait forcément quelque chose de magique pour que leur instinct les guide à ce point à travers tous ces écrans, tous ces boutons, tout ces processus.
« T'as déjà eu un jouet comme ça, pour savoir t'en servir aussi facilement ? »

Un sourire teinté de tristesse étire les lèvres de la japonaise. Elle aurait bien laissé s'échapper un petit rire désabusé, mais elle était mieux avisée que cela. Elle avait un coeur, bien caché derrière les moqueries et les provocations d'adolescentes. "Vous feriez mieux de vous arranger pour le faire parvenir cette console avant que tout ça ne soit terminé." Le ton est bien plus doux, conseil au goût amer. Ils ignoraient comment tout cela finirait mais l'espoir avait deserté le coeur de la renarde. Heureusement, la conversation en lui laisse pas le temps de s'apesantir sur ces sujets peu joyeux "Et un menu en finnois pour monsieur, un" déclaire-t-elle gaiement en finissant de paramètrer la Nintendo. Heureusement qu'elle savait lire le coréen ceci dit, ils auraient été bien avancés sinon. Probablement l'objet avait-il été acheté en lors de la mission, comme quoi certains en avait profité pour faire quelques amplettes. Elle savait qu'elle aurait dû en profiter, mais non ... la composante Suhail avait fait qu'elle s'était comporté de manière professionelle jusqu'au bout, à l'exception d'une petite story Instagram pour montrer sa tenue du jour. Si elle rentrait au pays un jour, ce serait dommage que ses followers l'ait oubliée. "Oui, ça fonctionne très bien sans télé, mais si vous en aviez eu une, je l'aurais directement paramétrée. Même pour les moldu, c'est généralement la pire partie." Petite sourire alors qu'elle se dirige vers la base pour insérer le jeu Pokémon, s'assurant au passage que tout était en ordre avec l'appareil. D'un air distrait, elle répond, amusée "On peut dire ça oui" avant de relever son regard et d'expliquer "Mon père possède une entreprise d'électroniques moldus. Après Mahoutokoro je suis partie aux USA pour devenir ingénieure et lancer ma propre boite d'électroniques magiques. Je passe ma vie à monter et démonter ce genre d'objet, j'ai plutôt intérêt à savoir m'en servir derrière." C'était pas censé être dans son dossier d'ailleurs ? Enfin, Jupiter l'avait bien envoyé avec un nom d'emprunt en Corée, donc il était possible que son dossier se soit perdu quelque part dans la nature et que personne n'avait la moindre idée de qui elle était. C'était une explication plausible, à ce stade. "Je vais vous montrer rapidement comment on joue, mais vous en faites pas, les gamins sont généralement plus doués que nous avec les consoles de jeux. Le seul truc à surveiller, c'est qu'ils deviennent pas trop accro. A cet âge ça peut être relativement dommageable."

Il écoutait attentivement, le Wunjo, il avait besoin d’apprendre, de mémoriser pour être capable de répondre aux questions qu’aurait la petite fille. Et la connaissant, elle en aurait, beaucoup. Elle en avait toujours, parfois trop. Mais ça, c’était peut-être tous les enfants. Il n’y avait bien qu’un père pour être émerveillé devant ce que faisaient très bien tous les autres enfants.

Et il tiqua, Wunjo. Sur un petit détail, une parole de la jeune femme qui éclipsa totallement le reste de son avertissement, censé malgré tout. « A cet âge, c’est-à-dire ? » Hein Kitsune ? Dis-moi ? Comment sais-tu quel âge à ma fille ? T’as entendu parler d’elle, c’est ça ? Pour qui tu bosses ?! Qui t’envoie ?!

Le professeur était un élève attentif, et ça rappelait à Kitsune à quel point ça lui manquait d'être prise au sérieux. Parfois, c'était une raison suffisante pour en vouloir à Aonyobo : la plupart des professeurs n'avaient que quelques années de plus qu'eux, mais semblaient les prendre pour des enfants. Or, déjà enfant, elle avait du mal avec ce genre de rapport ... En parlant d'enfance d'ailleurs... Kitsune hausse un sourcil. "Comment ça, c'est à dire ?" ils avaient vraiment du mal à se comprendre, les deux. Elle montre alors le 7 sur la boite Pokémon, ne s'embarrasse pas avec le trois de la boite Animal Crossing "Cet âge-là ?" elle espérant pour le destinataire qu'il ne s'agissait pas d'un adolescent rebelle en quête de sensations fortes ... il risquait d'être déçu.

« Ah oui. »
Bah oui, crétin. C'était sur la boîte du jeux que tu as acheté. Mais c'était bon signe ; Wunjo ne s'était pas trompé de jeu, tout semblait correspondre jusque-là
« Je ferai attention alors. »

Il se sentait idiot, sur la défensive à cause de sujets qu'il avait lui-même mis sur la table. Alors rapidement il se devait de changer de sujet, pour retourner sur le droit chemin des sujets moins risqués.

« Et ça, faisait-il, pointant du doigt la boite en plastique pour enfants de sept ans, tu y as déjà joué ? C'est bien ? »

moi ? peu inspiré ce soir ? pas du touuuuuut
Le rp qui part en couilles tsé on va juste finir par parler du temps