Les autres, il en a besoin pour avancer. Il le sait très bien, Lenine. Cohésion de groupe, confiance, choses importantes dans chaque escadron. Et même si selon le russe, les élites qui composent l'Esperanto laissent à désirer pour le moment, il prend tout ce qui pourrait améliorer le soldat qu'il est. Parce qu'en temps de guerre, faut se serrer les coudes, faut apprendre, faut mordre la poussière pour se relever et devenir encore meilleur. Faire des moulinets avec sa baguette, c'est pas son point fort à Lenine. Il ne se distingue pas par ses sortilèges, un point à travailler. A Koldov, notes étaient dans la moyenne, c'est pour dire. Alors s'il peut s'améliorer, il hésite pas. C'est pas le mec qui semble le plus sociable, pourtant la compagnie des autres ne le dérange pas tant qu'ils respectent ses silences. C'est pas évident de traîner avec un type comme lui, il le sait très bien. Il se fiche bien de ce qu'ils peuvent penser, il n'est pas ici pour se faire des amis. Lui est lucide, peut-être qu'ils vont tous crever dans un avenir proche. Hito à apprendre de Lenine, Lenine à a apprendre du bridé. Rien de plus. Seront pas amis, c'est une perte de temps.

"Non, merci." Du thé. Encore. Qu'est-ce qu'il a avec le thé, celui-là ? Perte de temps, encore. "On est pas là pour jouer à la dînette." qu'il déclare en tirant d'un ton las la baguette coincée dans la poche arrière de son pantalon. Presque noire, épaisse, rigide. A son image. Etre dans les sous-sols, ça ne lui fait ni chaud, ni froid. L'humidité de la pièce ne le fait pas frissonner, il est focus sur son apprentissage. Il écoute attentivement Hito, ambres fixe les onyxs. Sortilège de durcissement, très bien. Lenine ne comprend pas l’intérêt de durcir un sac, mais il se montre docile. Le contraire aurait été étonnant. D'un geste mou et paradoxal avec sa nature, il agite sa baguette et prononce la formule de manière distincte.

"Duro"

Noisetier produit un léger filament gris clair, presque translucide et change le sac en caillou d'une taille identique à celle de la besace. Aucun sourire ne vient fièrement illuminer son visage. Un caillou, ça n'a rien d'exceptionnel. Idée pour utiliser le caillou contre Hito ne vient pas s'immiscer dans son crâne.

"Tu veux une baffe ou un crochet du gauche pour commencer ?"

Parce que ouaip, c'est chacun son tour. Il est sérieux Lenine, hein.

Lancés de dés:

Les dés:

Les choses plus intéressantes ? D'accord. Lenine attend de voir, parce que pour l'instant, il n'a pas l'air très convaincu. Esprit formaté à tendance à beaucoup juger ceux et ce qui ne lui sont pas familiers. Boire du thé et changer les choses en pierre par exemple. Duro, sort appris en seconde année à Koldov. C'est facile. Lenine en attend plus d'un type formé à Mahoutokoro. Ecole très réputée et respectée. Peut-être est-ce qu'un échauffement pour voir la manière du russe à mouliner son noisetier. Par contre, Lenine, il aimerait bien voir comment Hito s'en sort à son tour. Proposition est faite, et le bridé semble déstabilisé. Intérieurement, le nordiste roule des yeux. A son hésitation, il rétorque du tac au tac :

"Choisis"

Il pourrait même l'aider et décider à sa place, mais rien n'y fait. Le collègue face à lui semble perplexe. On a pas le temps d'attendre ! Il faut rentabiliser chaque minute. C'est crucial. Contre toute attente, c'est à Lenine d'être déstabilisé quand la main d'Hito vient lui tapoter trois fois la joue. A quoi il joue, là ? Mouvement de recul de Lenine, on ne le touche pas, même si ce geste doit surement être lié à la culture asiatique. Lui, Lenine, il y connait pas grand chose.  
Hito se justifie, mais Lenine ne pige pas : c'est pas lui qui a besoin d'être endurci, pas l'inverse. Il ferme les yeux un quart de seconde et ouvre la bouche :

"Deux choses à savoir : tu ne me touches pas hormis pour me cogner, est-ce que c'est clair ? "

Voix qui gifle le silence, langue qui claque pour montrer son agacement. Il lui accorde une chance, la prochaine fois, Hito comprendra qu'il ne faut pas toucher le russe comme ça.

"Ensuite.... Comme tu voudras." Il dégaine sa baguette et scande : "Incarcerem !"

Des cordes s'élancent vers Hito, sort offensif lancé par surprise. Il veut s'endurcir sans se faire mal ? C'est pas Lenine qui va l'y aider.

Si Hito parvient à se défendre : Lenine ne fait rien, l'action suit son cours.
Si Hito ne parvient pas à rejeter le sort : Lenine se jete sur Hito, le fait basculer en arrière. Le russe s'instale sur le buste du Mahou et presse doucement la gorge du bridé avec son genou : "On ne s'endurcit pas sans donner de soi, Hito. Tu vas faire quoi, maintenant?" Presse un peu plus son genou contre sa trachée.

Lancé de dés:

Les dés:

Il ne lui laisse pas une seconde pour comprendre ce qu’il lui arrive que Le Russe braque sa baguette sur le pauvre Hito. Cordes s’élancent, veulent s’entortiller autour de son corps. Le Mahoutokoro est doué, il renvoie les liens avant même qu’ils n’aient pu le toucher, mais Lenine ne se montre pas impressionné pour autant : ils ont étés choisis, c’est pour au minimum pouvoir se défendre. Il baisse sa baguette, Lenine ne souhaite pas de duel, non. C’est pas ça qu’il cherche le russe. Ses yeux percent les siens, se rétrécissent quand il prononce le mot lâche. Hitodama est naïf.

“Tu crois vraiment que les Mangemorts vont te dire “Heps, le noi-chi, attention, je dégaine ma baguette?””

Si son ton n’était pas aussi mécanique à chaque fois qu’il ouvre la bouche, on pourrait imaginer que Lenine est le genre de type à avoir de l’humour ou être sarcastique. Pas du tout. Il informe, souligne le mépris qu’il ressent pour lui à cet instant, installe même un ton de voix singeant ceux des plus candides d’entre-eux. Lenine pourrait également lui dire qu’en effet, lui vaut mieux que lui, mais il n’en fait rien. N’a pas à savoir tout ce qu’il a traversé, et tout ce qu’il a vécu sur le terrain. Si Mizo a su obtenir le respect de Lenine, il semble qu’Hito n’ait pas choppé la balle au vol. Qu’importe, ils sont pas là pour être copains, coéquipiers à la limite.

“Tu m’aides à ta façon. Je t’aide à la mienne. Si tu n’es pas capable de recevoir ce que j’ai à te donner, tu tiendras pas deux heures sur le front.”

Son visage s’obscurcit, voix qui laisse sous entendre qu’il a un passif douloureux. Voir la mort de face, ça change un homme. Un champ de bataille également. Une équipe, même si les membres ne s’entendent pas et ont des visions différentes ne doivent former qu’un. Il lui a fallut du temps à comprendre ça, Lenine, mais il sait que c’est crucial. Quand on parle de guerre, de stratégie, de compétence et d’attitude, Lenine se montre plus bavard parce qu’il sait de quoi il parle.

Docile, il sort à nouveau sa baguette et l’agite devant les tasses, rage contenue, supporte pas d’être traité de lâche sans raison. Il le connaît pas cet abruti. Sortilège de Prtéiforme-machin truc qui sort de sa baguette et vient frapper les tasses. Lenine ne répond même pas à sa proposition de Duel. Hito ne sait pas lire entre les lignes, trop terre à terre cet asiatique. (L'hôpital qui se fout de la charité, non?). Les tasses et la théière explosent. Particules de porcelaine volent sur Hito et Lenine, pas le temps de se protéger le visage. Triangle de matière vient loger son bout dans la joue droite de Lenine. Aucune réaction. Pas de grimace, rien.  Autres morceaux viennent se loger dans ses avant bras. Toujours pas de réaction. Il reste stoïque, Lenine. Il sent le chaud ruisseler sur sa joue, langue caresse la pointe de porcelaine qui a traversé la chair. Aura une cicatrice de plus, qu’est-ce que ça change. Entaille de cinq malheureux centimètres. La douleur, c’est dans la tête. Malgré ça, yeux s’humidifient quand il ouvre la bouche pour parler, réflexe corporel qu’il ne peut maîtriser.

“Tu recouds le lâche ? “Qu’il chantonne presque, retire d’un coup sec la porcelaine plantée dans sa joue, sang qui inonde sa bouche, crache au sol. Il se fiche bien de ses dégâts à lui, il va s’endurcir quoi qu’il arrive le bouffeur de nouilles.

Sort protéimachintruc:

Merci les dés:

Faut qu'il se réveille le Mahoutokoro. Faut qu'il ouvre les yeux. S'il pense que les Mangemorts font la part des choses, il est encore plus naïf que Lenine le pensait. Il préfère ne rien répondre à ça, juste lui offrir le mépris dans son regard suffit. Quelle inconscience ! La preuve que ce gars n'a jamais été sur un champ de bataille est qu'il est complètement à côté de ses baskets. Bordel, mais qu'est ce que ça fiche sur cette île ce genre de personnes ? Attends t-on de ceux qui on connu la guerre de les remettre sur le droit chemin ? Lenine a pas signé pour ça. Pourtant, si guerre doit se faire, et qu'ils sont tous des soldats, faudra bien que la prise de conscience se fasse.

"Et quand les premières lignes seront déchues, il restera qui tu crois ? Tu te dois d'être polyvalent. On ne choisis pas toujours où l'ont veut être. Tu dois suivre les ordres."

Ton qui claque. Il est agacé qu'il se trouve des excuses. Russie à été conquise, Hito ignore ce que les délégations russes ont subit. C'est pas pour rien que Lenine cherche à perfectionner ses sortilèges, il pensait trouver un professeur de substitution auprès d'Hitodama. Comment expliquer à ceux qui ont eu la chance de ne pas se trouver au front que rien ne se passe jamais comme prévu, qu'ils vont être amenés à faire des choses, qu'ils vont devoir refouler leur humanité pour sauver des milliers de vies ?

Noisetier qui s'agite pour clore la conversation. La suite, nous la connaissons. Tasses explosent, entaille profonde dans la joue de Lenine, porcelaine qui traverse sa joue. Il ne sourcille pas, ce n'est pas l'heure de chouiner.  Hito tente de lui venir en aide et Lenine sent sa propre chair s'écarter, plaie s'agrandit. Belle balafre de guerrier qui naît, aurait préférer se la faire ailleurs que dans une salle de cours. Il se retient de lever les yeux au ciel. Visage devient plus pâle au fur et à mesure que le sang s'écoule. Le jap bredouille, perd ses moyens. Il plaque un bout de sa chemise sur la joue du russe qui grimace, quel crétin, un peu de douceur, c'est trop de demander ? Il le repousse du plat de la main, clairement agacé. Faut rester droit, supporter la douleur. "Non." Non pas besoin d'infirmier. Sur le terrain, ils n'auraient peut-être pas de médecin à portée de main.  D'un geste vif et mécanique, il retire sa ceinture, et tire le bras d'hito vers lui, arrache ce bandage ridicule qu'il a tenté de se faire, et serre d'un coup sec la ceinture. Agir rapidement, ne pas penser à la douleur. Lenine commence à voir trouble. Le sang coule au sol. Baguette toujours en main s'agite sur son propre sac et le bois tournoie : sort de métamorphose pour transformer la sacoche en aiguille et fil chirurgical. Il se recoudra lui-même, Lenine. L'apparence n'a aucune importance.

La métamorphose est réussie et Lenine se glisse sur le sol. Il choppe le briquet dans sa poche et entreprend de brûler l'aiguille pour la désinfecter. Il choppe son téléphone portable, mode selfie activé et observe les dégâts. Bordel, c'est profond, c'est pas beau à voir. Il ne tourne pas de l'oeil, il reste focus sur son objectif : se recoudre. Il ne sollicite pas l'aide d'Hitodama, il en a assez fait pour aujourd'hui. Minutieusement et avec un calme olympien, Lenine se recoud l'extérieur et l'intérieur de la joue. Gémissements rauques surgissent de temps en temps de sa gorge, yeux qui papillonnent parfois. C'est pas le moment le plus agréable. Les gants blancs sont rouges, hors de question de les retirer. Après un temps certain, la joue est parfaitement recousue. Il verse une partie de désinfectant sur sa joue, poing libre qui se serre et balance le reste à Hitodama. Il lâche sans trop ouvrir la bouche : "La polyvalence."

Deux dés :