La porte est entrouverte et laisse deviner la silhouette de Lancelot à son bureau. Des parchemins semblent posés en piles soigneuses, à cette distance on ne peut distinguer ce qu'il y a de possiblement écrit dessus. Lancelot est impassible comme à son habitude, le visage tourné vers un horizon n'appartenant qu'à elle. Il n'y a toujours pas de douceur au coin de ses yeux, au coin de ses lèvres, juste le silence de ses émotions.

Dans le couloir, une table a été posée. Dessus, un objet que les moldus reconnaîtraient comme un éthylotest, du moins un peu. Un petit mot est placardé : prière de souffler avant d'entrer. L'éthylotest une fois usé, une poubelle est à disposition pendant qu'un autre apparaît.

En entendant les premiers bruits de pas dans le couloir, Lancelot se lève, accroche ses cheveux en un chignon lâche. Quelques mèches continuent de lui encadrer le visage, la lumière par la fenêtre qui se pose sur elle donne presque l'impression de montrer son visage de petite fille alors.
Une femme triste et fragile, un cours qui effraie. Lancelot n'oublie pas, elle n'oublie pas les difficultés rencontrées la première semaine, puis après, la trahison de quelqu'un qui a cru amusant de dévoiler le contenu du cours, de l'interrogation écrite à venir.

Comment enseigner à quelqu'un de résister à la torture si il ne sait déjà résister à l'envie de trahison simplement parce que cela est en son pouvoir? Non, Lancelot n'oublie pas, pas plus qu'il n'y a de pardon en elle. Les sentiments positifs ne sont pas pour l'île, la femme l'a bien compris.
Les choses sont ainsi...

Elle marche, ses talons ne claquent pas au sol, et offre son profil à la fenêtre, tournant le dos au contraire aux étudiants parvenant à passer la porte.

Elle attend.

Hors-Jeu a écrit:

La porte est ensorcelée, nul ne peut la passer sans souffler d'abord dans l'éthylotest ensorcelé. La porte ne laisse pas passer quiconque a des traces d'alcool ou de drogue dans le sang (plus de deux verres pour l'alcool)

Ne peuvent entrer que les étudiants sobres, donc.

Libre à vous de lancer des dés pour décider si votre personnage est ivre ou non !  

Si la porte ne vous laisse pas passer, il y a une pile de carnets de coloriages posés par terre avec un mot disant “devoirs à rendre pour la prochaine fois”.

Voilà voilà

Kitsune était la première à arriver en cours ce matin. Flamboyante, comme à son habitude, on la voyait arriver de loin avec sa chemise rouge à carreau ouverte sur un crop top blanc. Ses cheveux se balançaient au rythme d'un pas sûr et affirmé. Elle avait choisi le bleu pour ses yeux, et ses lèvres rouges rappelaient immanquablement la couleur du sang. Café en main, elle s'approche de la porte et s'apprête à la franchir sans plus de considération lorsque son regard heurte la table et l'éthylotest. Elle hausse un sourcils circonspect en lisant la note qui l'accompagne, puis grimace. Avant tout, elle regarde par l'ouverture si d'autres gens sont déjà dans la salle. Peu probable, mais elle préfère vérifier, sans quoi, il était hors de question qu'elle souffle dans ce machin. Et si quelqu'un avait de l'herpès ? Mais elle ne distingue que la silhouette de la professeur inconsciente qui ferait bien de prendre des cours sur les germes. Soit. Elle souffle, et rentre sans la moindre encombre. Une part d'elle ricane tandis qu'elle va s'installer tout en tenant sa dose quotidienne de caféine. Il était des drogues plus acceptables que d'autres. Kitsune était d'ailleurs de celles qui en avaient expérimenté plus d'une. Drogues moldues, drogues sorcières. Alcool à ne plus tenir debout. Réminiscences d'une vie révolue, mais l'envie de remettre ça à l'occasion. Se remettre la tête à l'envers, juste pour mettre en pause ses pensées. Elle se demande néanmoins si Hitodama passera ? Ou s'il se donnera la peine de venir en cours ? Pas que ça l'importe, au fond. Mais il reste Mahoutokoro. Et qu'elle le veuille ou non, Kitsune faisait attention à lui, même s'il lui avait fait comprendre que cela ne servait à rien.

Une fois son sac posé à sa place, la renarde pose son regard sur la professeur. Lancelot. Kitsune savait qu'il s'agissait d'un des personnages de la légende arthurienne, mais sa connaissance de la littérature s'arrêtait là. « Il y a un sort sur l’éthylotest pour empêcher la transmission de maladies ou vous vous en battez les ovaires ? » demande-t-elle dans un sourire narquois. Oh, elle se moque de bien se faire voir. Elle se dit simplement que c'est franchement pas le meilleur moment pour une épidémie de gastro parmi les recrues. On se bat moins bien quand on a le froc plein de merde.

Semaine est compliquée, quoique plus légère à présent – l’heure est à la simplicité. La nouvelle lune est passée, enfant a mis de côté le sombre noir pour des vêtements sobre – jean et t-shirt blanc, perfecto de vieux cuir pour protéger du froid. Un peu en avance du coup, rase les murs toujours, mais est bien moins spectre que précédemment – limite elle pourrait se taper un petit pas de danse en plein couloir, ça serait pas choquant, enfin si, pour les autres, pas pour elle – voila. Et elle arrive devant la salle, intriguée déjà parce ce qui semble la garder – le Cerbère des temps moderne est un éthylotest ? Sceptique, pourquoi ne pas directement apposé le sort sur la porte, similaire à celui qui empêche les mineurs de rentrer dans les boîtes de nuit sorcières ? C’est pour renforcer les liens et les systèmes de défenses immunitaires ? Orf, ça se pose pas plus de question et ça souffle dedans – elle boit pas Lune, depuis la soirée sans modération, et fume pas, depuis qu’elle s’est étouffée devant le japonais – charmante vision, n’est-ce pas ?

Dans la salle, déjà @Kitsune et @Suhail, qu’elle gratifie d’un sourire discret, même s’il ne semble pas la voir – petit bonjour poli lancé au professeur, malgré son dos tourné, qu’elle pensera à aller voir après le cours, cette fois-ci, normalement, au moins histoire de s’excuser de son éclipse la dernière fois, peut-être pour renforcer ses connaissances aussi. Renarde parle alors qu’elle rejoint place contre la fenêtre, troisième rang – retient le sourire parce qu’elle y a pensé aussi, en un sens, mais que tout de même, la crudité dénote. Reste interdite quant à la réponse de l’étoile, trois secondes, qu’on peut compter, le temps qu’elle arrive à capter la proximité intellectuelle des deux. « Titre. » Qui s’échappe machinalement des lèvres, léger et a peine rieur finalement – avant que les rougeurs ne prennent le pas sur les joues et que finalement, notes d’humour s’échappent à leur tour. Espère juste que Lancelot n’aura pas entendu ou ne prendra pas mal la spontanéité maladroite.

Résumé:

Les élèves arrivent petit à petit et Lancelot les observe depuis le reflet de la vitre. Ils ne semblent être rien d'autre que des silhouettes un peu floues où les couleurs se confondent un peu. Déjà, certains y vont de leur petit commentaire et sans cette impression de distance entre elle et le monde, Lancelot aurait pu sourire.
Elle essaya, la pensée ne dépassa pas ses lèvres. Que voyait-elle par delà les formes sur la vitre, quelque chose de triste, de beau, de douloureux? Que voyait-elle qui valait à ce point d'être regardé plutôt que de reprendre pied avec la réalité?

Ils sont enjoués, tous ou feignent de l'être. Certains sont calmes, d'autres, enragés. Ils plaisantent, testent leurs crocs par la même occasion. Peut-être apprendront-ils à habiller leurs mots un peu plus, à cacher d'autres choses dans les tournures de phrases et les postures ou peut-être pas. S'ils veulent rester des brutes.
Lancelot veut fermer les yeux, la veille elle a mal dormi. Ses nuits ici sont sans repos, toute idée de réconfort semble la fuir mais ce n'est pas grave n'est-ce pas?
Ce n'est pas grave, l'important ce sont els élèves, les étudiants. Elle-même n'est qu'un pion, s'efface, disparaît. Elle remplit son rpole, du moins elle essaye.

”Bienvenue à tous.” Sa voix est un murmure, Hitodama entre parmi les derniers, il lui tend une feuille. Lancelot le laisse la déposer sur le bureau.

Enfin seulement, Lancelot se tourne, leur fait face. Droite, neutre, impassible, certains la respectent dans cette sale, d'autres non. Elle ne cherche pas à savoir qui, elle ne cherche pas à savoir pourquoi. Efface-toi, continue de lui murmurer sa conscience. Elle s'efface.

”Comme le savent ceux présent la semaine dernière, j'avais donné des instructions pour une évaluation à laquelle seuls ceux ayant suivi le cours jusqu'au bout auraient pu répondre. Quelqu'un a cru bon d'afficher publiquement ces instructions”

Elle n'a pas sa baguette en main, ses yeux vont et viennent sur les silhouettes, les visages. En dehors de cela, Lancelot semble calme, presque trop.

”Le responsable est-il ici, souhaite-t-il s'avancer et expliquer la raison de son geste?”

Elle hoche la tête un peu.

”Un concept intéressant, la trahison. Avouer quelque chose sous la torture, est-ce de la trahison selon vous? Et surtout, est-ce important de le savoir? Les valeurs morales, certains d'entre vous souhaitent se réfugier dedans. Il s'agit d'une fausse sécurité, toute valeur peut- être retournée, avilie, rien n'existe en ce monde de fondamentalement bon.”

Enfin un sourire lui étire les lèvres, la rajeunit. Lancelot semble véritablement amusée et lève les mains dans un geste d'excuse.

”Mais vous devez penser que je parle trop, que je pose trop de questions. N'oubliez pas qu'un interrogatoire bien mené est une bonne séance de torture : appuyer là où cela fait mal, briser les émotions de l'autre... “ Et soudain la voix est comme un grondement, quand bien même Lancelot ne hausse pas le ton et ne perd aucune syllabe articulée avec soin. ”Hé bien j'attends, que le responsable de cette fuite s'avance donc, j'ai hâte de le briser dans ses émotions. Quant à lui ou elle, c'est le moment ou jamais de prouver qu'avec ses chers bons sentiments et son coeur coeurageux, il est capable de résister à n'importe quel type de tyrannie.”

Etrange file qui serpente dans le couloir menant à la salle de torture. L'Américaine ne comprend pas bien pourquoi, avant de voir le ballon dans lequel chaque recrue doit souffler avant de passer le pas de la porte. "Ah ouais quand même..." qu'elle soupire à elle-même. Elle se soumet au test sans trop sourciller, vagues souvenirs d'éthylotests moldus dans lesquels ils soufflaient avec ses amis. Défi : celui qui rendrait le ballon le plus foncé possible. Contrainte : ne pas vomir dans le ballon. Décidément, c'était une autre vie. L'Aurore entre dans la salle de cours, balaie la pièce du regard et va s'installer près d'@Ehwaz. "Hey!" plus ou moins entraînant lancé à la scandinave - l'une des seules à lui adresser un peu la parole sur l'île.

Finalement, l'éthylotest n'est qu'une formalité pour la plupart des recrues - y en avait-il vraiment qui n'avaient pas réussi à rentrer ? Galaad, peut-être... le seul à pouvoir être trop alcoolisé à huit heures du matin. Encore fallait-il qu'il ait encore de l'alcool, mais ça c'est une autre histoire. Bref, comme ils s'y attendaient tous plus ou moins, la professeur anglaise revient sur le panneau d'affichage gate, ou comment une recrue avait trahi. Trahi qui, trahi quoi ? Aurora décroche peut-être un peu de ce que dis Lancelot, probablement parce qu'elle ne se sent absolument pas concernée. Questions rhétoriques et exhortation à se dénoncer, ça peut durer encore longtemps comme ça, avant que quelqu'un se dénonce. "On aurait du amener du popcorn." qu'elle chuchote à Ehwaz, persuadée que la scandinave n'y est pour rien.

La tsarine a dit "va en cours" alors Fawkes y va. Pour pas perdre au jeu, un truc comme ça même si elle n'a vraiment pas envie de s'asseoir dans une salle où ça va causer tortures. Surtout qu'Ortiz ne viendra pas la sauver et c'est peut-être ça le plus dramatique. Brune traîne des pieds, évite d'être tout à fait en retard mais n'est pas très à l'heure non plus, lance un regard rêveur à l'éthylotest. Si seulement... Mais non, elle passe, pique un coloriage quand même parce que c'est marrant les coloriages. Yeux balayent la salle, notent que le fond est squatté par une indésirable (@Ehwaz) donc elle opte pour une fenêtre, derrière @Suhail le géant, bonne planque. Et la voix de @Lancelot s'élève, russe prend l'air attentif, elle feuillette surtout le cahier pour savoir par quel coloriage commencer, se retient de ricaner quand elle cherche le coupable de la fuite. Elle, elle est hors de cause, échappée avant qu'on donne les consignes.

Sourire lumineux adressé au loup alors que les derniers arrivants ne franchissent la porte. Mais Lunaire décroche déjà, horizons vers l’alliée transparente à ses côtés – les montagnes se dessinent au loin, elle retrace leur frontière du bout des iris bleutés puis les réinventent sans cesse dans les pensées – entend vaguement que ça parle de trahison pourrait rire ironiquement de l’absurdité de ce tout, de cette île, de leurs vies ici. Trahison, qu’est-ce que c’est même que ce principe ? Concept qu’on apprend a priori en cours d’histoire, alors que l’Histoire même retrace nombre de schéma déviant et de bien des choses. La délation est première a avoir été pointée du doigt – ou dernière, elle ne sait pas vraiment. Mais elle y voit en cette nature au loin, que les réponses sont bien individuelles comme chacun est individualiste ici. Disgrâce à ceux qui tournent le dos à leur promesse, mais Lancelot peut-elle elle-même jurer que tous on fait serment de ne rien révélé ?

Honneur aux valeureux – c’est une espèce d’oiseaux aussi, non ? Ca serait bien, ça sonne bien pour des pigeons tropicaux – oh, faut que ça se calme là et que ça se concentre sur le cours peut-être. Se concentre alors, observe silhouette dans silence de plomb dont elle semble toujours s’absenter – distante de la lueur fébrile, Lunatique jamais atteinte par ces colères qu’elle n’a jamais expérimentées. Et donc là c’est un véritable cours de torture, elle croit, ne capte pas encore trop la notion comme Lancelot est de brume brûlante et qu’elle n’est que brouillard-givre – comprend sur papier pourtant, car s’oppose en leur ressemblance. Menaces, pourraient faire flipper, mais Lune repose minois poupon sur main délicate – retourne à l’imaginaire et l’espoir lointain. Oh, ça ne fait que lui rappeler qu’elle n’a pas trouvé l’auteur de ce crime monstrueux.

Ponctualité : Peut mieux faire. C'est pas en retard, mais ça arrive juste - type juste, quand le " bonjour " de l'enseignante résonne au sein des rangs. A perdue quelques précieuses secondes devant l'engin étrange - éthy... Étiquette ? Non. Éthylotest ? Ah ouais, déjà mieux. Ça questionne un peu - directeurs qui accablent d'être adultes et d'avoir à apprendre à s'assumer ainsi que se débrouiller, puis c'est traité comme des mômes délinquants ? Ça demande de réfléchir un peu trop pour l'étrangère - arrache le truc comme a vu le dernier entré le faire, puis souffle dedans. Suivre les consignes, c'est plus simple - y a pas à réfléchir. Négatif, ticket d'entrer offert. Enfin, elle rentre mais un autre sort - Hitodama. Le cours avait déjà commencé pour que y ait une première fuite ? Apparemment pas pourtant - ça demande de trop réfléchir ça aussi, de chercher à comprendre pourquoi il part le nippon. Alors elle laisse tomber.

Mots de Lancelot emplissant la salle, britannique se glissant au sein des rangs - pas la plus discrète mais dérange pas non plus, se faufile jusqu'à la rangée du milieu et y poses ses fesses. Directement ça évoque le cours de la semaine précédente - rembobine rapidement les souvenirs. Les instructions - rendu publique sur une note affiché à la vu de tous. Ah ouais, pas très réglo ça. Ça demande si le coupable veut se dénoncer - puis interroge sur ce qu'est la trahison est tacle les valeurs morales. Wouaw, ça semble partir trop loin d'un coup pour Viviane - probablement trop de principes abstraits et compliqué pour celle qui a pas l'air très réfléchit. Pourquoi elle avait pas prit un coloriage à l'entrée ? Elle aurait sut faire, ça. Elle pouvait pas retourner en chercher un ? Non ? Dommage.

Elle l'ouvre pas la britannique - parce-qu'elle a rien à dire ou parce-qu'elle pige plus le discours de l'enseignante trop compliquée pour elle depuis un p'tit moment ? Mystère mystère. Finalement, elle capte juste que ça parle de briser des émotions et de tyrannie - ah, ça va finir en démonstration d'interrogatoire ? Ils allaient tous prendre tarif si personne se dénonçait ? Au pire, ils pouvaient pas tenter de tous se dénoncer - ça portait un nom ce truc, tous dire qu'ils étaient coupable quand c'était faux, mais elle s'en souvenait plus - si elle l'avait déjà sut ? En tout cas, ça risquait d'être long - demandait trop de réfléxion en plus. Définitivement, elle aurait dut prendre un coloriage à l'entrée.