Dubitative. Voilà le terme qui exprimait au mieux le ressenti de Kitsune face aux hiboux de Bacchus. Elle les avait relus à de maintes reprises, comme si elle tentait de déchiffrer une énigme qui lui échappait. Comme si la professeur avait glissé, entre ses mots, des indices qui révélerait une chose tout à faire différentes de ce qu'elle exprimait. Mais les missives étaient restées missives, les mots avaient gardé leur simplicité. Et c'était bien ce qui déconcertait à ce point la japonaise ; les mots sonnaient vrais. Kitsune n'était pas une experte en franchise. Cela faisait trop d'années qu'elle mentait au monde entier, et à elle-même. Alors, bien sûr, l'honnêteté la laissait toujours circonspecte. Elle ne pouvait s'empêcher de réfléchir à ce qu'elle dissimulait, à quelle vérité bien plus dérangeante elle servait de paravent. Cette fois, cependant, elle ne parvenait pas à découvrir le pot-aux-roses. Pire encore, elle avait envie de croire en la bonne foi de la professeure. Ainsi, en quête de réponses, la japonaise avait décidé d'aller voir Bacchus. Elle voulait comprendre.

Les formulaires des étudiants avaient été d'une grande aide pour tenter de visualiser à qui elle aurait à faire lundi en cours de psycho de groupe. Bacchus est restée très discrète, se mélangeant rarement avec les élèves, préférant adopter une attitude réservée et peut-être trop distante pour certains. Au temps des repas, il était rare de la voir si on préférait manger en même temps que tout le monde. En général, Bacchus prenait ses repas avant l'heure ou vers la fin du temps de table. La brune avait prit plaisir à les lire et à découvrir les recrues. Certaines l'avaient étonnée, d'autres n'avaient pas retenu son attention très longtemps. Dans tous les cas, dans chacune des réponses, on pouvait y sentir une perte d'espoir d'intensité variable selon les profils. Bacchus s'était même fait la réflexion que certains n'allaient pas tarder à déserter ou pire encore se donner la mort.
Que de joyeusetés, hein ?
Elle devait leur répondre. Pour Bacchus, si un effort est fait d'un côté, il faut savoir rendre la pareille. Et elle sait, que pour beaucoup, ça a du leur coûter de donner des informations. Parce que même ceux qui pensent avoir contrôlé leur plume, leur inconscient à fait le reste. Du donnant-donnant. Si elle attend des autres qu'ils se livrent, elle se devait de faire de même : un comportement honnête et juste selon elle.