Dame Lunaire, en proie aux phases mais bien terne ce soir. Le soleil n’est pas encore couché, il y a un peu de marge – et plutôt que d’embêter loup qui se prépare à passer nuit bestiale, elle pense à chaque rencontre, l’enfant calme. Songe – nuages de mots et d’action, les cernes sous les yeux. Soupire, il y a des sommeils que l’on ne gagne pas par mérite – qu’il faut forcer. Des cauchemars qu’il faut bloquer. Elle n’a pas eu le temps de le faire pour l’Arcane que déjà mentor était discrète, ne criait plus la nuit – par l’absence de présence. Mais il y en a d’autre qui ont besoin de dormir – même si elle sait que son copain ne ferme jamais totalement les yeux. Dresse une liste dans la tête et part en quête de bois, à l’orée de la forêt – branches et cailloux ramassés – bon elle devrait user de sort de métamorphose pour y rendre plus joli. Le tout est fourré dans les poches et le sac – sauf les branches plus longues qu’elle doit porter à la main.

Retour vers le dortoir – pour l’œuvre il lui faut de la ficelle aussi – doit traîner dans l’armoire un vieux pull ou un foulard dont le tissus doit pouvoir se recycler. Et de la colle, qu’elle doit pouvoir trouver à l’intérieur. Sur le chemin croise des gens – nombreux qui peut-être prennent conscience de son existence – mais qu’enfant ignore, parce qu’elle a mieux à faire : des attrapes-rêves. Et comme le soleil rayonne plus que les derniers jours, elle se pose devant le dortoir pour accomplir la mission, baguette à côté, bout de bois et brindilles en face, tas de petit cailloux pas loin, et foulards abîmés sur les jambes croisées en tailleur. Et voilà, gamine se met à la tâche.



HRP : Lune est postée devant le dortoir bbt, n’importe qui dans le parc peut la voir et la rejoindre : c’est un rp libre, faites vous plaisir (avec en bonus, un attrape-rêve à la fin du rp pour votre personnage )

De ceux qui va et viennent en marquant les âmes. Mots inhabituels, qui n’ont de simples que parce qu’ils sont à deux – et qu’ils sont eux. Elle s’attelle à la tâche déjà, pliant les branches en un rond lorsqu’elles sont suffisamment souples. « Pas vraiment plus que les précédentes. Je dirais seulement plus clairvoyante. » En réponse à l’étrange – plus neutre, remise sur un chemin qui est le sien, d’ordinaire. Elle ne s’enquit pas du garçon – esquive le physique alors qu’elle veut que ses pensées n’en accompagne qu’un seul lors de cette pleine lune transformante. Il demande alors, et elle se résigne à lever les yeux, couleur ciel d’hiver, fait signe d’approcher s’il veut voir l’œuvre – et reprend la douceur presque silencieuse dans la voix – éternelle. « Des attrapes-rêves. »

Laisse planer qu’elle sait faire, et sans doute que s’il a observé un peu, le garçon a remarqué qu’au-dessus du lit de l’astre en trône fièrement un. « Beaucoup ne dorment pas sûr l’île. » Pour expliquer les faits, le but à tout ça, l’envie de reprendre son droit, celui d’aidant – pour l’esprit, à faire sa vie. « Tu veux aider ? » Interroge parce qu’il est premier à avoir brisé l’étrange, et qu’elle accepte quiconque veut parler – ou s’occuper l’esprit, se reposer. Généralise, parce qu'ils seront utiles à bien plus qu'elle, ces objets du sommeil. « Tu en auras un à la fin. » Évidemment, semblant de sourire qui fend les lèvres, bien trop subtile pour est décrit comme tel. Mais toujours le faciès doux et le regard bienveillant. Use de la baguette alors, sur les pierres, avec le but de les changer de couleur et leur apporter de la brillance. Mais rien ne se passe. « Ma métamorphose n'est pas faite pour moi - tu veux essayer de les rendre plus beaux ? »

Dé:

Il y a des mots qu’on ne partage pas, de ceux qui changent, qu’on sait, voit et connaît – mais qu’on tait. La différence en eux, elle l’effleure à peine du regard – observe plus la voix qui parle, accueil de la sienne sans joie – avec seule douceur qui persiste malgré le temps et les évènements. Il s’installe alors, l’air songeur, ou plutôt réflecteur. Semblant d’interrogation dans les astres du Soleil – elle n’y répond pas, laisse planer un peu de mystère, reprend la place qui lui incombait alors. Il trouvera ses réponses lui-même, elle n’en doute pas. S’essaie à rendre le tout plus beau que prévu – échoue, parce qu’elle ne peut berner réalité. Ne semble pas surprise lorsque l’Impératrice ouvre la bouche alors que sûrement elle l’ai, agréablement. « Je n’ai ramassé que les plus beaux. » Les plus ronds, pour se faciliter la tâche, et sûrement parce qu’elle ne veut que ce qu’il y a de meilleur pour les alliés. Entend ce qu’il y a derrière. « D’habitude je fais ça avec des perles. » Mais ils n’en n’ont pas besoin ici.

Âmes sont ancrées dans une réalité bien terrible – rêves devraient l’adoucir, la couronner de ce qu’ils tentent d’atteindre, semblant d’idéal dans une paix où ne régnerait pas la terreur. Des astres calmes elle remonte le regard jusqu’aux ceux du camarade. « Un attrape-rêve est plus fait pour les cauchemars que pour les espoirs d'enfants. Il ne capture que le mal - pas le bon. » Eux n’ont pas pour but de blesser, alors ils peuvent rester en tête et adoucir les nuits. « Je ne veux pas voler ce qui fait avancer – seulement stopper ce qui empêche. » Les terreurs, les ténèbres pour ceux qui ne savent pas se repérer dedans. Laisse tout de même l’idée s’imprégner – ne métamorphosera qu’à la fin s’il le faut, ou tentera du moins. Roule le caillou entre les doigts, noiraude, obsidienne qui fascine par la strie – cicatrice. Prince qui voir la beauté de l’imparfait. « On le mettra en pièce maîtresse du tien alors. » Gamine qui presque sourirait face à la scène douceur, qu’importe les prunelles hautaines.

Surnom arrache lueur de malice – trop honorée pour y relever par les vers franchissant barrière des pensées. « Tu as ta réponse dans ta phrases. On peut commence à tisser. » Tend cercle de bois - poncé par la magie. Élève à nouveau la baguette, pour démêler cette fois les tissus du foulard - et la laine du pull, ne laissant plus que fil fin aux couleurs argentées et rosées. Tend la laine - « Enroule-la tout autour, sans laisser d'espace. Une fois que ça sera fait, je te montrerais comment on tisse et les nœuds pour avoir la structure d'un vrai attrape-rêve. » Si met alors, premier entre ses mains, d'une longue lignée.

Silence s’installe tandis que les doigts s’agitent, consciencieux, méticuleux – on jurerait que la maladresse Lunaire est laissée de côté, volonté de faire les choses bien, joli, comme pour y trouver semblant d’utilité. Soigner l’esprit, tarir les cauchemars, éloigner les spectres. Il devrait être une incantation pour ça, sûrement – peut-être. Magie regorge de bien des mystères, ceux des réalités plus puissantes que la réalité elle-même n’en demeurent que plus complexes. Du coin de l’œil toujours s’en revient au camarade – par la beauté qui happe malgré elle, y résiste en se concentrant sur le travail réalisé.



Observe l’avancée, les voila rendu à une bonne base chacun. Attrape le fil, fait un premier nœud – bien en évidence pour qu’il puisse voir. Attire l’attention en silence, d’un mouvement de main pour lui montrer comment placer la pierre au centre – pour cela s’empare aussi d’un caillou, gris, parsemé d’éclat de quartz, et le place au centre – nouveau nœud. Relève un peu la tête une fois fait – yeux au ciel, accalmie. La lune – la vraie – commence à monter, mais reste toujours lueur solaire pour rassurer. « C’est la pleine lune, ce soir. » Pensées s’évaporent. « Certains ne dormiront pas. » Serait curieuse de savoir, si elle-même n’attendait pas le lendemain pour revivre.