La bouche qui se ferme - l'astre sans la nostalgie, une pointe de manque dans la voix de la lionne. Une famille qu'elle a sûrement du quitter, sans rien dire. Elle comprend, respecte le silence et ne le brise plus. De tout façon, elles arrivent face à la créature et les actions sont très vite prise.

Les deux se mettent d'accord pour reculer - faut à pas de chance évidement, Lune se perd dans la contemplation de l'animal et oublie de voir où elle met les pieds. Ça fait crack. Arrêt sur image, les yeux relevés vers le cerf - mais une main chope la sienne et le corps est entrainé sans qu'elle ne réalise vraiment ce qu'il se passe.

Heureusement, les jambes suivent - se font souples et rapides alors que la respiration se saccade. Elle arrive tout de même à prendre de longue bouffée, se rappelant que c'est la meilleure solution pour durer dans le temps. Ainsi les sorcières fuient un possible danger - possible parce qu'au final, l'animal ne semblait pas si menaçant et qu'aucun bruit ne parvient aux oreilles de Lune - pas hein qui pourrait l'informer qu'elles sont suivis.

Elle vire à droite, pour se dégager du chemin déjà emprunté - tirant Sakhm avec elle au passage. Les pas sont moins grands et doucement, elle diminue la vitesse jusqu'à s'arrêter. « Désolée pour le changement de direction - reprendre le même chemin, s'il nous suit, ça serait de la folie. » Parce qu'elles seraient plus facile à tracer, qu'il a quatre pattes et donc plus rapide - et pour mille autre raison qu'elle a du lire dans un de ses bouquins trouvés et dévorés.

« J'imagine que tu sais pas non ce que c'est. » Le ton est toujours bas et les oreilles à l'affût du moindre bruit - tandis que les yeux s'orientent dans la forêt, l’instinct certain de la direction à prendre pour rentrer et les pieds qui n'hésitent pas une seconde à se diriger vers les dortoirs.

Pas plus avancées l'une que l'autre sur ce qui se trouve dans la forêt - notion d'inferius qui sort tout de même de la bouche de la lionne. Ca pourrait se tenir mais ça ne serait sûrement pas naturel - à moins qu'on ne cache beaucoup de chose aux sorciers. Et justement, Sakhm soulève ce point important. Elle hoche la tête Lune, partage l'avis. « Il n'a pas l'air de nous suivre - j'imagine qu'il attendait qu'on empiète sur son territoire pour attaquer. Mais comme tu dis, ça serait un très bon moyen de nous tester. » Et de les tuer.

Enfin, ça, ils sont censés être les soldats sauveurs de l'humanité - les meilleurs de leur génération, tous regroupés sur la même île - et donc en théorie capable de se battre contre des créatures dont ils ne savent rien. « Mais pourquoi ne pas utiliser ces créatures pour nous aider dans la quête contre Voldemort ? » Question posée toute haute, sans une once de peur - le nom qui en est un parmi tant d'autre après tout. Mais la réflexion qui va plus loin : ne pas les prévenir, prendre le risque de tuer tant allié que potentiel ennemis. C'est un peu fou tout de même.

« Tu veux qu'on rentre ? » Question finalement posée - parce qu'en vrai, elle serait bien tentée de faire demi-tour et de contourner l'animal pour explorer plus loin, mais peu rassurée soudainement à l'idée d'être seule. Alors elle laisse le choix à la demoiselle, parce qu'après tout elle n'a jamais voulu mettre les pieds ici.  

Elle acquiesce - réflexions plutôt logiques. Mais tout de même, l'instinct reste méfiant. Trop de choses clochent par ici - et même si elle est d'accord qu'il faille tester des soldats pourtant observés et recrutés, leur perte serait plus utile au combat que sur une île perdue au milieu du triangle des Bermudes. Scepticisme mal placé sûrement, mais possibilités jamais évincées de l'esprit. Elle n'est pas ici pour mourir - pas tout de suite, alors autant tenter de survivre non ? Et puisse le sort vous être favorable.

Nouveau hochement de tête lorsque Sakhm lui fait par de son envie de renter. Elle respecte le choix et trace une route de ses propres pas, loin d'être perdue. Suffisamment d'émotion pour aujourd'hui - et une belle rencontre en plus. Elle n'oubliera pas ce qu'à fait la lionne pour elle, et même si le retour se fait plus silencieux, elle est tout de même heureuse qu'elle l'ait accompagnée. « Merci. » Soufflé et sourire glissé avant que les chemins ne se séparent - et que les dortoirs soient retrouvés - du moins de son côté.

Fin