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Cours 1 (Torture et Résistance à la Torture)
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Lancelot
pas trop loin
Lancelot
Ft. : Jennifer Connelly
Cours 1 (Torture et Résistance à la Torture) FeminineShyGrison-size_restricted
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Sam 29 Aoû - 12:15
La salle semble normale : des bureaux alignés sagement face à un tableau noir et une odeur d'encre s'échappe des encriers. La porte est ouverte mais la classe, vide.
Les élèves peuvent entrer, s'installer, tenter de réaménager la place peut-être? Il n'y a rien d'écrit au tableau, aucune consigne.
Le seul ordre donné est celui d'arriver à l'heure, peut-être que certains s'en ficheront ou auront affaire à des événements extérieurs faisant que ce ne sera pas le cas.

La salle semble normale, presque confortable. Tout au fond il y a une table d'aisance : des gâteaux secs sont disposés dans un panier, le parfum qu'ils dégagent est de sucre et de cannelle. Il y a de l'eau aussi, des gobelets.

Devant le tableau noir, le bureau du professeur. Des feuilles de parchemins y sont éparpillées mais vides de toute écriture.
Lancelot entre finalement, alors que des étudiants sont déjà là. Le chignon de ses cheveux est lâche, fait à la va vite, comme si la femme avait oublié l'heure, le cours qu'elle devait fournir. Elle s'installe, s’assoit, ne dit rien. Il est possible qu'on ne la remarque pas, qu'on veuille tester son autorité simplement. En a-t-elle?

Elle regarde les élèves déjà présents puis prend la parole. Sa voix est claire, bien plus que lors des discussions dans lesquelles on a déjà pu la croiser, peiner à l'entendre.

”Bien, le premier capable de me donner une vraie définition de ce qu'est la torture est dispensé de ce premier cours. Je ne parle pas de ce que l'on peut trouver dans un dictionnaire ou un texte de loi mais de la nature profonde d'un acte, attention. Prenez la parole sans vous couper les uns les autres.”

Et Lancelot ne désigne pas pour autant qui sera le premier à parler : aux jeunes de se débrouiller, de choisir de s'écouter. De ne pas s'écouter. Y aura-t-il une punition quelconque pour celui ou celle décidant d'être trop bruyant, de couper autrui et de n'en faire qu'à sa tête?

”Oh et n'hésitez pas à prendre un gâteau si ce n'est pas déjà fait. Ils sont là pour ça et ne sont pas empoisonnés...”
Lancelot
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Invité
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Sam 29 Aoû - 13:26
T'étais curieuse de la consistance de ce cour. Aux dernières nouvelles vous n'aviez pas de mangemorts sous la main à torturer pour s'entrainer. Donc ça voulait dire que les bourreaux et les victimes se trouvaient dans la joyeuse foule de recrues. Enorme fun. Tu touches pas aux gâteaux parce qu'un prof de torture qui offre des petites douceurs, ça peut pas être par pure bonté d'âme, ça t'étonnerais même pas qu'ils soient empoisonnés.

Tu t'assois sur le bord dans le fond de la salle, comme à ton habitude, le moins encerclée possible, les vieilles habitudes ont la vie dure. Tout les élèves sont dans la salles lorsque la protagoniste fait son entrée. C'était la première fois que tu la croisais à ta connaissance, de près en tout cas. Elle avait un visage doux, une voix claire, et un air beaucoup trop bienveillant pour qu'il soit honnête. Bref, le profil parfait pour enseigner ce genre de matière sans éveiller la peur aux premières secondes d'apparition.

Elle commence par réclamer une définition. Forcément elle veut pas la réponse bateau de l'extraction d'information, ça aurait été trop simple. T'hésites à répondre, parce que t'as pas forcément envie de te barrer, tu veux voir comment va se passer cette leçon, mais ce serait présomptueux de ta part de penser que t'a la réponse universelle, t'avais toujours été d'avis que la définition de la torture dépendait du but. Hors elle voulait pas du cas par cas, mais une généralité, et pour ça, il ne fallait pas prendre en compte uniquement la torture physique pour les aveux mais aussi celle que les humains s'infligeaient dans la société. Alors voyant que personne prend la parole, tu te lances. "Instaurer un rapport de force en exploitant les faiblesses de l'autre pour obtenir ce que l'on veut."
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Viviane
NORMANDIE INDÉPENDANTE (NOTRE MONT SAINT-MICHEL)
Viviane
Ft. : Taylor Lashae
Cours 1 (Torture et Résistance à la Torture) Fpqs
Messages : 798
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Sam 29 Aoû - 15:08
♤  torture et résistance ♤

Ritournelle éternelle des heures filant en une lenteur insolente - oui oui, ça n'faisait que cinq jours, et aujourd'hui deux ou trois heures, mais ça représentait déjà une éternité pour la britannique. Se parer du rôle de la parfaite écolière, silencieuse et studieuse à rester le cul sagement posé sur une chaise durant des heures, c'était pas vraiment son délire  - sauf p'têtre pour le kink de l'uniforme, mais ils en avaient même pas; useless. Elle tire un peu la gueule - elle tire presque toujours la gueule de toute façon, quand elle nargue pas d'un sourire provocant, mais s'rend au cours suivant. Torture. Ça donnait envie, non ? Pas tellement mais bon, elle irait pas s'amuser à pas s'présenter - pas follement envie de représailles avec la professeur de sa délégation. Alors elle s'la ferme - pour une fois, un miracle; et gagne la salle de cours, admire l'ensemble de la salle d'un regard blasé avant de relever la présence d'une chevelure familière - Sakhm. Rictus amusé éphémère, veine innocence lorsqu'elle gagne un siège presque devant la jeune-femme, l'air de rien.

Finalement, Lancelot fait son entrée. L'air léger - presque négligée, les traits dépeignant cet air à demi-présent, à demi-absent, que l'étrangère lui prête constamment. Mots dominant l'assembler - sorcière qui déjà, se méfie de deux trucs dans les consignes. Primo, la vraie définition de la torture ? C'est pas juste casser la gueule aux gens, mentalement ou physiquement - c'plus simple d'abimer le corps quand même, pour obtenir des infos ? On lui avait mentit si c'était pas ça alors. Secondo, premier à répondre gagne le droit de ne pas suivre le cours ? Ça pue un peu, beaucoup. Le premier à répondre et vouloir se dédouaner de l'heure d'enseignement serait pas plutôt le premier à servir de cobaye ? Dans tous les cas, ça semble trop simple - ou trop compliquée, trop réfléchir c'pas tellement son truc.

Ainsi elle préfère le silence au boucan - se retient de chiper un gâteau, car si ils n'sont pas empoisonnés personne à jamais dit qu'ils n'étaient pas ensorcelés - la parano a la belle vie dans la tête de Viviane. Fait mine d'être intéressée tandis qu'elle écoute la réponse proposé par l'amoureuse du désert. Ça semble pas con ce qu'elle dit.  Un mouvement de tête éphémère - histoire de faire genre qu'elle est d'accord ou au moins de donner signe de vie, pour espérer être tranquille. Studieuse/20.

Viviane
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La Lune
queue de vache
La Lune
Ft. : Kristine Froseth
Cours 1 (Torture et Résistance à la Torture) Pqmm
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Sam 29 Aoû - 18:03
Elle foule le plancher - de pas de brume et rejoint une place contre la fenêtre, peut-être bien tout devant parce que c'est ici qu'on se fait le mieux oublier - se fait fantôme discret qu'on ne voit ni n'entend que dans les rêves. Elle ne gêne pas, collée contre le mur et à peine une feuille et un stylo sortis. On ne l'entend pas respirer non plus - alors que les astres se perdent vers l'horizon, comme en quête de leur maison. Déjà elle semble absente - pourtant l'une des premières arrivées, on s'attendrait à l'élève modélisée. Elle a pris note tout de même, de l'eau, des gobelets, des gâteaux. Mais elle a ce qu'il faut dans le sac et ne touche à rien si on ne l'y invite pas.

Et lorsque le professeur entre elle se relève - éduquée, dans une grâce qui ne peut se remarquer qu'à cause de la chaise qui grince. L'on salue ainsi en France - et on attend que le maître des lieux propose de s'asseoir pour le faire. Elle note l'allure de Lancelot - ne peut s'empêcher d'apprécier son côté déguenillé - mais reste perturbée par le reflet miroir des iris attristées. Regard détourné - imprime les visages déjà croisés, ceux dont elle ne connait pas les voix, mais qui sont là, recrues assidues - ou en quête de frissons mal avisés.

L'attention est reportée sur l'extérieur - vitre, épaisse prison de glace. Déjà on croirait que l'enfant s'évade, là où on ne peut plus l'atteindre, où les pensées se terrent et s'enterrent. Mais les tympans entendent et le cerveau encre déjà les pages blanches des connaissances - pose mille questions silencieuses en son propre sein.

Vraie définition : Souffrances infligées à quelqu'un, notamment pour lui faire avouer ce qu'il refuse de révéler. Elles peuvent être physique comme mentale. Mais pas celle du dictionnaire - phrase rayée. Liberté laissée - et froncement de sourcil quant à l'idée d'être dispensée de cours. L'idée ne lui plaît pas, elle veut apprendre ou réapprendre. Alors elle ne se dispense pas.

Lancelot propose de se servir aussi - mais dans une salle de classe on ne se lève pas sans permission. Première réponse en plus qui balaie d'un revers la dernière information - instaurer un rapport de force. Idée notée. Obtenir une information, manipuler, savoir, connaître, temps de crise où le temps est absent. S'assurer de faire d'un être humain un animal, un chien obéissant. Frimousse froissée - les azurs toujours tournés vers la liberté. La torture, c'est ces gâteaux dans le fond, que personne n'ose touché par méfiance, même si on assure qu'ils ne craignent rien, qu'on ne sera pas en danger si on y risque une bouchée.

Doute, méfiance, paranoïa - torture - tant de manière d'infliger progressivement une folie certaine.

La Lune
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Vulcain
c'est de la bombe
Vulcain
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Sam 29 Aoû - 19:47
S’il y avait bien un cours dont Hitodama se serait passé lors de son séjour dans la Cité, c’était celui-là. Torture. Il avait d’ailleurs de multiples raisons pour cela, mais on sembla estimer que c’était un impératif, des bases à acquérir parmi une multitude d’autres. Il avait hésité quelques jours à contourner la difficulté en séchant le cours, les excuses étaient après tout nombreuses, certaines certes plus crédibles que d’autres. Mais d’une part, il aurait le plus grand mal à échapper au regard étrange de Lancelot pendant plus d’une semaine ou deux, et d’autre part il faisait partie, bon gré mal gré, du haut du classement. Il ne pouvait vraiment se permettre de sécher un cours pour le moment, question d’honneur pour lui et sa délégation.

Il se rendit donc à la salle de cours, d’un pas mesuré, soucieux de ne pas arriver le dernier pour obtenir une place dans le fond. Lénine, en cela, avait été collaboratif, et avait accepté d’échanger leurs places habituelles dans cette matière. Dans le couloir, son regard croisa celui du russe et il hocha la tête, comme pour lui signifier que cet accord était toujours valable, que ça comptait pour lui. Puis, la porte ouverte, il s’installa dans le fond de la salle et posa son sac sur sa table, avant d’en sortir méthodiquement une grande plume rose, une tasse de thé, extrait de son thermos, un petit flacon d’encre et un rouleau de parchemin. Lancelot les regardait déjà, les observait en silence, et il n’aimait déjà pas beaucoup ça.

Elle prend la parole et annonce le début du cours, une réflexion sur le sens de la torture. Hitodama se tasse un peu sur sa chaise, évite les regards autour de lui, lui si hâtif de répondre à une question d’habitude. Heureusement, Sakhm se lance en première, et sort une définition qui lui semble pertinente. Bien, ça lui suffit alors, pas besoin de causer, de s’en sentir obligé pour soutenir ses camarades. Ses yeux cherchent quelque chose de plus doux pour se détendre, et après avoir parcouru quelques camarades, se posent sur la table aux biscuits. Oh, bien. Manger c’est bien, le sucre c’est bon. Sa baguette sort et il en fait venir un à lui. Ses doigts fins se referment sur le biscuit, il le sent, reconnaît l’odeur de la cannelle. Plusieurs regards se sont posés sur lui, il le sait, alors il les regarde à son tour. « Bah quoi ? Si on ne peut même plus faire confiance à nos enseignants, on va où ? » Biscuit qui finit dans sa bouche, pas de goût suspect, gorgée de thé pour faire passer.
Vulcain
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Invité
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Sam 29 Aoû - 20:16
Aujourd'hui, Lenine porte ses gants noirs, cours de torture oblige. Discipline tant attendue. Le gamin ténébreux préfère largement les cours pratiques & physiques. Quand faut utiliser sa baguette, le jeune homme est pas super fan. C'est pas qu'il est nul, il a un niveau normal, mais ça l'agace d'agiter ce bout de bois. Il préfère utiliser sa tête et ses mains, ça lui parle plus. Pourtant, son éducation et l'origine de sa famille pourraient sous-entendre que la magie a une grande place, mais Lenine aime bien casser les codes. Dans le couloir, silence de mort. Dans ses yeux ambrés, une lueur d'excitation. Va passer pour un psychopathe, mais il s'en fiche, préfère entendre le son de doigts qui craquent que de voir des tafioles agiter leur baguette en levant l'petit doigt. Regards se croisent avec Hito, signe de tête approbateur de Lenine : vont échanger leurs places habituelles. Accord tacite entre les nouilles et le koulech. Ca lui va d'être au premier rang.

A l'heure, droit comme un i dans ses doc marteens noires et cirées le matin, Lenine attend l'arrivée du professeur et de son accord pour s’asseoir sur sa chaise. Rituels de Koldovstoretz bien encrés. Elle arrive Lancelot. Chignon à moitié réalisé, cheveux fougueux, presque indomptables, elle a une force dans le regard. Un douceur sauvage qui plait à Lenine. Les anglais sont respectés du russe, c'est un chose rare qui vaut la peine d'être soulignée. Lorsqu'elle s'assied, Lenine l'imite. C'est le signal. Doigts croisés sur le bureau, il attend comme un gentil toutou docile. Sage.

Question numéro une. Lenine ne répond pas s'il n'y est pas invité directement. Et pourtant, il trépigne d'impatience intérieurement. Une rebeu ou une renoi (c'est pas facile, elle a pas le teint de peau très explicite, puis les permanentes, c'est facile hein), prend la parole. Non, la torture, c'est pas que ça. Il reste silencieux. Attend la suite. Professeur propose des petits gâteaux. Manière très British de faire sans doute, mais Lenine n'agite pas sa baguette. Les gâteaux, c'est trop sucré. Hito, lui se sert. Le russe est pas vraiment étonné. Il a l'air malin avec sa plume, son thé et ses gâteaux. Y'a du travail à faire avec celui-là, c'est certain. Il acquiesce ses propos de la tête, et contre toute attente, Lenine lève la main, un geste vif et droit pour prendre la parole. Une fois qu'il est certain d'avoir l'autorisation de parler, il développe les propos de Sakhm en se levant, se place à côté de sa chaise dos droit, mains dans le dos, menton relevé, regard qui fixe le mur, conditionnement militaire.

"Forces et faiblesses sont utilisées à l'encontre de l'ennemi. Les sévices produits peuvent être mentaux ou physiques et effectués de manière directe ou détournée, de manière passive ou active. La torture infligée peut prendre diverses formes selon l'ennemi. C'est là qu'il est important de savoir à qui on a affaire, afin de savoir quel acte est le plus adapté pour soutirer des informations à son opposant."  Voix est claire, le ton est rythmé, texte récité comme un gamin qui a appris sa fable la veille avec son pôpa au coin du feu. "J'ai terminé." qu'il déclare avant de se s'asseoir à nouveau, main à nouveau croisées, manières de se mouvoir mécaniques.
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Suhail
JOLIE COURGE
Suhail
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Sam 29 Aoû - 21:04
Un vendredi qui arrive dans une mécanique bien huilée, comme une évidence. Un vendredi matin qui avait commencé tôt dans un emploi du temps bien ficelé, comme une comptine chantée depuis des années dont la rythmique est naturelle. Des lueurs d’aurore teintées d’efforts, de préparation, de déjeuner pour finalement se mouvoir en langueurs matinales ponctuées de cours.

Un pas nonchalant – jambes tendues – qui foule une terre meuble, un sol betonné, carrelé, sensation différente sous le pied si ce dernier était nu. Mais sous la semelle épaisse, le pas reste souple, dynamique. La silhouette légèrement avachie par un sac bandoulière qu’il aurait pu alléger mais dont le poids rassure, forge. L’intitulé du cours ne l’a guère ému, prévisible. C’était pas le club med, parait-il.

Une salle de classe normale. Pas un laboratoire loufoque où une table de chirurgie les aurait déjà attendu, les pinces rutilantes n’attendant que leur victime légèrement titillée parce que cela aurait tout de même été un camarade. Une salle de classe qui sent tout de même les dilemmes moraux, les discussions sur ces concepts étranges de bien et de mal et la cannelle.

Des habitudes ancrées, Suhail prend place dans le fond, proche des victuailles qui s’étalent. Ce n’est pas qu’il a faim, au final. C’est de la prévision. Au cas où le temps s’éternise en discours pompeux qui ne réussissent plus à capter son attention, trop souvent entendus. Au cas où c’était bien pour eux, évidemment, parce que se mettre à dos le professeur de torture, ça sentait la mauvaise idée – et pas le sucre.

Une supérieur qui arrive, justement. Comme tous, il l’observe. Les bourreaux prennent diverses formes, au final. Presque, il guette les marques délavés sur la peau, constellations de cicatrices blanchies, preuves d’une connaissance plus qu’intime du sujet. Un chignon lâche, une silhouette frêle et peut-être une professionnelle de la dissimulation, sorcière de son état. Femme également, détentrice de secrets qu’il n’avait jamais percé.

Quand un gâteau lui passe sous le nez pour atterrir sur un bureau de la même rangée, lui-même se sert, n’ayant qu’à tendre le bras. Douceur posée sur le coin du bureau, gobelet rempli d’eau à proximité. Au cas où, toujours l’avoir à portée de main. Ça pourrait tourner de l’oeil. Une remarque qu’il accueille avec un sourire quand l’autre s’adresse à tous. C’est vrai, jusqu’où irait la méfiance ?

Des voix qui le cueille hors de ses réflexions, une demande qui claque par sa complexité, par la vastitude de ce que l’on pouvait y apporter. Des tentatives de réponses qu’il n’étaie pas, la pointe fine du porte-mine traçant doucement les pistes apportées et leurs éventuels détours, sans ordre, sans rigueur. Comme d’autres, il choisit la voie du silence, en attendant de la réponse, promesse de fuite, qu’il ne cherche même pas à obtenir.
Suhail
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Lancelot
pas trop loin
Lancelot
Ft. : Jennifer Connelly
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Points : 670
Mer 2 Sep - 12:44
Elle les regarde, ils sont peu à répondre, peu à bouger. Ils attendent, quelques uns l'évaluent, quelques autres s'évaluent eux. Lancelot regarde Sakhm puis Lénine. Elle semble considérer leurs mots, un seul élève pendant ce temps décide de manger : Hitodama.

”La torture serait donc uniquement pour obtenir quelque chose?” Ses yeux reviennent à @”Sakhm”. ”J'aimerai vivre dans un tel monde car au moins la torture aurait un sens”
Elle sourit, on ne l'a jamais vu encore sans ce sourire étrange, jamais dénué de douceur. Cette fois-ci, c'est à @”Lénine” que Lancelot s'intéresse. ”Elle est donc affaire d'ennemis, les amis ne se torturent jamais, les inconnus et les amants non plus?”

Encore un silence, puis la jeune femme secoue la tête. C'est un miracle que son chignon tienne encore, quelques mèches lui encadrent le visage malgré tout, et elle ne cesse pas de sourire, Lancelot. Elle ne cesse jamais de sourire...

”Merci pour vos réponses, vous n'avez rien dit d'idiot rassurez-vous” Peut-être commencent-ils à voir la manière dont elle semble faire cours aujourd'hui : elle leur demande des réponses mais n'y adjoint que ses propres questions plutôt que les valider ou les invalider.
Aucun autre élève ne semble vouloir parler. Quelques uns prennent ou ont pris des notes, comme une manière de dompter, d'apprivoiser un cours qui leur demande d'aller au delà de l'humanité. Trouver une logique là où cela est encore possible...

”Chaque torture est différente, dans un premier temps nous allons nous concentrer sur celles pensées pour un ennemi défini, reconnaissable par ses actes.”

La professeur s'avance jusqu'au fond de la salle, prend l'assiette encore remplie. Le geste est simple, étrange pour cela : pourquoi ne pas utiliser la baguette, un sortilège commun plutôt que s'ennuyer avec une action triviale ainsi?
Lancelot marche jusqu'à rejoindre la table de @”Suhail”. Deux foulées suffisent, elle regarde le jeune homme puis se tourne vers la classe entière.

”Refuser quelque chose à son hôte est souvent synonyme de considérer celui-ci comme un ennemi. Dans un interrogatoire où le prisonnier est un “invité”, cela peut marquer le coup d'envoi pour une torture plus brut, physique, car l'invité accepte de faire tomber les faux semblants et d'être un prisonnier. C'est presque comme un premier signe de soumission et c'est aussi, que l'on prenne ou l'on refuse, un pacte de complicité tacite.”

D'une main, Lancelot saisit un gâteau. Elle le tend vers Suhail et ne regarde que lui à présent. ”L'accepteras-tu?” La question est posée avec le sourire, évidemment. Suhail a semble-t-il, droit à une seconde chance de reprendre un statut d'invité, quelqu'un qu'un hôte se doit de bien traiter. Mais les autres, tous les autres qui eux aussi n'ont rien osé prendre, Lancelot ira-t-elle leur présenter l'assiette ou bien au contraire sont-ils déjà considérés comme cobayes pour la suite du cours?
Et Hitodama, qui lui a osé... devra-t-il occuper la place d'un bourreau?
Lancelot
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Mordred
Trottinette sage
Mordred
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Cours 1 (Torture et Résistance à la Torture) 65eb319daa0b715598fc4921b2cca20d
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Points : 161
Jeu 3 Sep - 20:08

La ponctualité, c’est un concept dont Mordred n’a que vaguement entendu parler. Quelque chose d’abstrait qui ne sert sûrement qu’aux gens psychorigides, désireux de tout contrôler. Lui a tout à apprendre à ce sujet. Ou ré-apprendre selon le point de vue. Et puis les horaires, ça rend les gens prévisibles. Être prévisible, ça peut tuer. Même que ça peut vous faire kidnapper, seulement parce que, tous les jeudis, à seize heure tout pile, on va chercher son petit pain au chocolat sans remarquer que quelqu’un d’autre a pris bonne note de vos habitudes. Imaginons alors les dégâts que ça peut faire en temps de guerre. Un vrai massacre. En revanche, est-ce que Mordred pousse réellement sa pensée jusque là ? Probablement pas. Le concernant, c’est juste qu’il a préféré taper une petite sieste et qu’il s’est pas levé à temps. Sauf qu’il tient à assister au cours de Lancelot. Parce qu’il l’aime bien et qu’il aime encore plus la matière qu’elle vient leur enseigner.

Tout ça pour qu’au final, le crollé ne se dépêche qu’à moitié, l'allure hasardeuse et l'assemblement de couleurs portées complètement foireux, grimace imprimée sur la face quand il arrive à proximité de la salle et entend déjà sa compatriote parler. Génial. Longue inspiration, le britannique passe d’abord la tête pour s’assurer que la professeur ait le dos tourné, la discrétion est de mise, évidemment. Presque. Il fait de son mieux pour tracer son chemin jusqu’aux premiers rangs de la classe, guettant le chevalier du lac distribuer des gâteaux. Bordel, s’il avait su, il serait arrivé plus tôt. Va falloir rattraper ça. Regard coulé en direction de son voisin de table, @Lenine, qu’il détaille rapidement avant de se pencher vers lui pour chuchoter.

« Tu le dis à personne hein, mais en vrai, Lancelot c’est ma daronne. On dirait pas, hein ? »

L’air grave, diablement sérieux quant à son affirmation, un fin sourire presque fier qui vient poindre sur ses lippes. Tout cela pour observer la femme mener son cours, rêveur, l’attitude est celle de celui qui cherche pourtant à se fondre dans la masse, mais pas trop quand même. Presque étonnant venant de lui. Y a peut-être encore de l’espoir, qui sait. Peut-être même qu’un jour il parviendra à rentrer dans les rangs (non).

Spoiler:
Mordred
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Invité
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Ven 4 Sep - 14:24
Il écoute attentivement les remarques de Lancelot. Ne peut s'empêcher de penser qu'il a envie de lui rattacher correctement son chignon qui semble vouloir faire une autre vie ailleurs. Bakounine n'approuverait pas un tel relâchement capillaire, c'est certain. Si les épis de Lenine sont impossible à dompter, ceux de Lancelot manquent d'un réel entretien. Certain diront qu'il y a des choses bien plus importantes que des épingles à cheveux, mais l'apparence est importante, quoi qu'on en dise. De toute façon, Lenine a du mal à comprendre les différentes visions des autres, le gamin avance avec des œillères. Lorqu'elle termine, il se lève à nouveau, s'éclaircit la voix.

"Madame, selon moi, elle sert toujours à quelque chose. A faire taire ou à recueillir des informations. Quoi qu'il en soit, elle est utilisée quand un comportement ne réponds pas aux attentes." Il marque une pause, s’octroie un soupir qui indique clairement son avis sur la question : "Et en ce qui concerne les amants, c'est une démarche volontaire que de succomber à ce type de ... déboires. Se torturer de manière volontaire est ridicule, la torture en temps de guerre n'entre pas dans cette définition puisqu'il s'agit, dans ce cas, d'un acte volontaire de se faire du mal. Il ne s'agit donc pas de torture, mais plutôt d'un acte dénué de bon sens, voire de sadisme."

L'amour, c'est un concept qui passe clairement au-dessus de la tête de Lenine. Bakounine à été très claire là-dessus, les cupidons n'ont pas leur place sur l'Esperanto et le jeune russe est d'accord avec elle. On a pas le temps pour les distractions, c'est la guerre, certains semblent l'oublier. D'un signe de tête, signifie qu'il a terminé, se rassied, droit comme un piquet. Regard à gauche quand ça s'active et qu'un bouclé vient s'installer à côté de lui, en retard.

"Chut."

Qu'il lui rétorque directement sans lui accorder un regard de plus. Qu'est-ce qu'il en a à branler que sa mère soit Lancelot ? Il en a rien à cirer, Lenine. "Ta mère est en train de parler." qu'il rajoute, un brin sarcastique, yeux toujours encrés sur la silhouette de madame la professeure. On ne parle pas en même temps que les autres, c'est très impoli.

Lenine suit la dame du regard, se contorsionne pour l'observer au fond de la classe. Lenine aurait pu trouver qu'elle va un peu trop vite en besogne a dire que refuser quelque chose est de voir l'autre comme un ennemi. Cela dépend de la culture de chacun, mais Lenine n'a pas l'esprit assez ouvert pour ça, et il ne peut que lui donner raison. Par contre, pour la suite, elle le perd complètement. A partir du moment où on est fait prisonnier, c'est déjà un acte de soumission selon Lenine. L'autre prend le dessus, pas besoin d'attendre un interrogatoire pour parler de domination. Il fronce légèrement les sourcils, attend un éclaircissement qui ne vient pas. Alors, il griffonne sur du parchemin de haute qualité, stylo bille moldu dans une main, bien plus rapide qu'une plume sorcière. Il écrit les paroles de Lancelot qu'il agrémente de points d'interrogations. Il lui en touchera un mot à la fin du cours, il ne compte pas l'embêter à la couper à chaque fois. Ce n'est décidément pas poli.

La voilà qui tend un gâteau à Sulhail. Elle a encore choisi l'élève qu'il fallait. L'arrogant va sans doute encore vouloir se faire remarquer, et le cours va encore prendre une tournure inattendue. Lenine se retourne, fait face à sa feuille, hors de question d'assister à ça. Pour s'occuper, il prend des notes sur ce qui s'est dit, sur les réactions de chacun dont celles de Skahm à qui il jete un regard furtif, semble être différente des autres, semble avoir sa place sur cette putain d'île. Au moins une qui sort du lot. En fait, La torture, c'est d'être entouré d'incapables.
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Ven 4 Sep - 17:20
Oui, tu changeais pas d'avis sur le sujet, mais tu savais pourquoi elle te posait cette question, c'est parce que t'as pas élaboré, pas détaillé. Oui, c'était toujours pour obtenir quelque chose, que ce soit du plaisir, une info, une distraction, une assurance vie. Et c'est ce qu'elle suggère dans sa question-réponse, c'est aussi ce que détaille le milicien qui se lève pour répondre, ça puait les vieux réflex d'armée à plein nez. Mais ça te dérangeais pas, au moins même si il était conditionné il était discipliné, on pouvait pas en dire autant du bouclé qui se ramène en retard et tape la discute sous prétexte que la prof est du même patelin que lui.
T'as envie de nuancer son propos sur le refus de collation, ça dépendait de la situation. Si tu refusais les gâteaux de mami parce que t'as trop bouffé ou la pizza de ton pote parce qu'elle est trop cramée, ça voulait pas dire que c'était un ennemi, juste que t'avais pas envie. Mais dans le cadre d'une torture face à un ennemi qui choisis les faux-semblant, là oui, t'étais d'accord, refuser de la nourriture c'était lui demander d'arrêter de te prendre pour une conne.

Clairement la métaphore pâtissière est de mise, t'avises Suhail, aucune idée de ce qu'il va choisir. Toi, tu refuserais. Vaut mieux décliner et plonger dans un piège inconnu, qu'accepter de sauver les apparences et peut-être se retrouver à dévorer volontairement le piège qui vient de nous coincer le bras.
Tu jettes un oeil à Hitodama, le seul à avoir pioché dans le plat. Il a pas l'air de convulser, pas pour le moment du moins. Tu te sent observer alors tu tournes le regard ailleurs, croise celui du seul autre ici à avoir eu le cran de répondre. Il a dû te voir observer l'asiat, tu le sondes un brun, sans expressions particulière, simple observation. Tu notes dans un coin de ta tête, qu'il fait partit de ceux dont il faudra que t'observes l'avancée, parce que si un jour vous devez vous choisir des camarades de missions, il valait mieux que tu apprennes à repérer ceux capables de faire quelque chose de leur dix doigts autre que picoler et se branler.
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Vulcain
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Vulcain
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Ven 4 Sep - 20:16
Waaaoooow, ils étaient vachement bons ces biscuits en fait ! Yavait un vrai goût de cannelle, de sucre et… de quoi déjà ? Ah ouais. De beurre. Ils étaient friables à souhait en bouche, un vrai petit délice. Alors il s’en délecte sans s’en cacher, Hitodama, lance un regard appuyé à @La Lune et un petit sourire, histoire de dire coucou de loin, les yeux à l’envers. Oooh, et il y a @Viviane tiens ! Coucou de loin, toi aussi.

Lancelot elle parle mais il comprend pas trop, il a pas envie de réfléchir, c’est compliqué. Son thé lui fait du bien avec ce premier biscuit, mais il a encore faim, et c’était vraiment bon faut dire. Pas envie d’être là, ça se voit à des kilomètres, mais bon, c’pas grave. Franchement, les personnes qui sont contentes de faire de la torture, c’est des gros psychos. Bon… personne ne touche à la pile de biscuits, là ? Ce serait bête de gâcher ça. Il se lève doucement, se dirige vers @Lancelot. « Excusez-moi, ils sont vraiment bons alors… je me permet. » Il baisse les yeux pour éviter de la regarder dans les yeux, il sait à quel point ils peuvent être dangereux, et se serre une grosse poignée, puis revient à sa place, prenant bien soin de mettre un pas devant l’autre. Voilà, pas tombé ! Le petit dèj peut commencer.
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Lancelot
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Ven 4 Sep - 22:10
La porte qui s'ouvre, un retardataire qui entre. Lancelot lui tourne le dos, elle ne le voit qu'en bougeant la tête un peu et s'il murmure quelque chose à son voisin, la femme ne semble pas écouter.  Mordred, évidemment. Un instant, elle plante ses yeux dans ceux du garçon, ne parle pas. Peut-être que son silence est pire parfois, pour qui est capable d'écouter. Lenine parle encore, élabore une idée qui ne marche pas cependant. Un amant peut en torturer un autre sans consentement, beaucoup de choses et d'émotions tissent une relation. Parfois aussi, il n'y a rien d'autre que le vide.

”Le chemin va être long pour enlever ces oeillères que vous portez, tous.”. Lancelot s'adresse à Sakhm en plus de Lenine tout autant  qu'au reste de la classe. Ils choisissent de voir la torture comme un concept tangible, délimité. Universel.
Une telle chose n'existe pas, de même que Lancelot ne pourra bien leur montrer que certaines formes spécifiques. Pas toutes.
Inquantifiable, elle ne prononce pas le mot. Cela sera pour une autre fois, une autre leçon.
L'assiette est dans ses mains, tournée vers Suhail. C'est alors qu'Hitodama s'avance, se sert. Il n'a pas le temps de retourner à son bureau que Lancelot lance la formule.
De sa main libre, elle tient sa baguette, le bout pointé vers Hitodama. Le sort résonne dans la classe, ne manque pas sa cible.
Un sortilège simple de Conjonctivite.
Spoiler:

Un Petrificus Totalus aurait suffit sûrement, mais le choix de Lancelot est fait. Rien n'a changé sur le visage de la professeure, elle retourne à son bureau en évitant les miettes de biscuits à terre, prend son sac. En sort de nouveaux gâteaux enveloppés dans un linge propre et les repose sur l'assiette.
Assiette que Lancelot retourne tendre à Suhail, encore une fois elle n'écrase rien sur son passage.

”Reprenons notre démonstration... nous parlions des codes de l’hospitalité et de pourquoi les suivre pouvait entraîner ou non une relation de confiance. Prendrez-vous l'un de ces gâteaux que je vous offre dans ma salle de classe, et si oui, pourquoi? Certains de vos camarades ont besoin de comprendre... “
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Suhail
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Suhail
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Ven 4 Sep - 23:16
C’est terrible d’avoir la voix aussi douce, le sourire aussi tendre quand les méninges se torturent pour aborder un concept aussi vaste, aussi complexe. La mine file toujours en de boucles complexes, s’enrichissant des questions posées pour les pousser à la réflexion. Amis, amants, inconnus, ennemis. Quelles différences ? Une histoire de camp, sans doute. Pas certain de tout comprendre, il n’interromps pas. Il comprendra plus tard, avec un peu de chance. Ca sert toujours, la torture ? Et si c’était pour le plaisir. Ah ouais, non, ça, c’était du sadisme et c’était peut-être pas pareil. Un acte volontaire ? … Sadomasochisme ? Pourquoi ses notes ne vont ressembler à rien ?

Elle déambule dans la classe, Reine des liens, dans sa bienveillance. Il ne détache son regard de son carnet, même lorsqu’elle se situe à proximité. Elle avait peut-être faim, à force de leur proposer. Ou de les voir traîner sur la table, personne n’osant réellement se servir. Lui-même n’a pas touché au sien, toujours bosser devant lui, dans l’attente de son heure de gloire.

Sauf qu’elle se plante à côté de lui. Il lève les yeux vers la silhouette puissante, le surplombant et discourant sur le refus, l’acceptation, et toute la complexité dans laquelle elle n’allait sans doute pas tarder à le plonger.  Ce n’est pas ce qui l’attend, qui le gêne. C’est qu’un gâteau, après tout. Non, son problème actuel, c’est qu’il redevient visible, soudainement. Présent, physiquement. Le fond de classe était censé avoir l’effet inverse, selon d’une pénombre réconfortante dans laquelle il pouvait avancer comme bon lui semblait, tant qu’il restait calme.

Biscuit tendu, elle l’interroge. L’acceptera-t-il ? Il regarde quelques secondes le gâteau avec ses odeurs familières. Bien sûr, qu’il va l’accepter. S’il ne le faisait pas, sa mère le retrouvait il-ne-savait-pas-trop-comment, prête à lui mettre la dérouillée de sa vie parce qu’elle l’avait pas élevé comme ça, on refusait pas de la nourriture chez eux. Coup de claquette et milles excuses présentées au vénérable Professeur, avant de l’embarquer prendre le thé qu’il aurait intérêt à servir à la perfection.

Refuser, c’était la déclarer ennemie. Et jusqu’à présent, il n’avait pas de raison de le faire.

Sauf qu’il n’a pas le temps de tendre les doigts pour se saisir du calumet de la paix. Non, ça se lève dans les derniers rangs et dans une discrétion et une délicatesse digne d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. L’asiatique vient prendre les biscuits et repart, sans demander son reste.

Surpris, Suhail est vraiment pas certain de piger ce qui se passe. C’est les biscuits, c’est ça ? Y a un truc dedans, qui les pousse à faire des conneries ? Ce sont des space cakes ? Oh mon dieu, la prof essaie de les droguer. Sauf qu’il peut pas refuser. Mais il peut pas les bouffer non plus, questions de principes.  Sauf que le sort fuse rapidement, touchant sa cible et déjà, elle repart en chercher d’autres.

Ok, il peut peut-être avoir confiance dans la composition des gâteaux. Sauf si elle veut vraiment le berner mais en même temps, pourquoi punir aussi vite le fautif ? Oh, au diable les réflexions, il ne peut quand même pas y échapper. Grand sourire, la main se tend vers ce qui lui avait précédemment été refusé. « Avec plaisir, Professeur. » Gâteau en main, il tente d’expliquer le pourquoi. Mais c’est pas facile, quand c’est inné, ancré dans votre personnalité. « Chez moi, il est extrêmement malpoli de refuser de la nourriture ou une boisson. C’est un peu comme si je vous traitais de mangemorte ou de l’insulte de votre choix. Si je refuse, je marque qu’à mes yeux, vous êtes indigne de confiance. »

Enfin, il croque ce foutu biscuit. Et, mais c’est que c’est bon en plus. Peut-être que celui posé, en attente depuis le début, ne tiendra pas long feu. « La torture, c’est également jouer des occasions. Aussi bien en privé qu’en public, refuser aurait été un affront. Mais en public, vous me torturez en me forçant à choisir entre l’image que je veux garder, renvoyer – faiblesse dont vous pouvez donc profiter – et les possibles… ressentiments que j’ai à votre égard ? C’est pas une valse entre bourreau et victime, c’est comme un jeu où sont impliqués de nombreux éléments… Et où tout sert. »

Maintenant, il est temps de redisparaître et d’essayer de retrouver le calme du fond. « Merci, c’était très bon. »


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Suhail
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Sam 5 Sep - 15:13
Un pas devant l’autre. Ça tangue un peu, alors il s’applique, funambule improbable, son trésor au creux des paumes. Du sucre et du beurre, c’est bien, ça soigne tout. La table bouge mais le sol est instable, donc ça peut se comprendre. Il a pas le mal de mer, Hito. Allez, on y est presque, un pas encore et on passera à l’autre. Il comprend pas quand ses paupières se bloquent et que le monde se met à tourner à l’envers. Plainte qui s’élève, il titube, c’est plus stable du tout là, et ça pique en plus. Le néant soudain le fait dériver, il se sent partir sur le côté, reste laborieusement debout mais lâche son trésor. Perdu, à jamais, dans les eaux souterraines. « Et meeeeerde ». Pied qui glisse sur biscuit brisé, astres qui tournent autour de lui, jambes au ciel, tête par terre. Le sol monte au dessus.

Japonais déchu se retrouve perdu dans les abysses quelques instants, puis roule sur le côté. Ses pains tâtent le sol froid, poussière de sucre et de beurre sous les doigts. Ça sent la cannelle. Se redresse lentement, les yeux se décollent, il voit sa thermos de thé sur la table devant lui. Parfait. S’agripper au bois du radeau et se hisser avec lourdeur, contourner lentement pour se poser sur la chaise. Mal. Prendre sa tasse de thé entre les mains, fermer les vitres douloureuses. Boire, alors, pour faire passer. Mauvaise idée du matin, il faut assumer.
Vulcain
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