(Dimanche sem 1)
Les Docs Marteens noires et usées foulent l’herbe, direction le verger. On lui a dit d’y aller, alors Lenine, bah, il y va. C’pas un type bien compliqué, juste difficile à cerner sans doute. Lors de la soirée d’intégration, il s’est montré relativement discret, assis en haut de l'amphithéâtre, jugeant de son regard ambré la suite des festivité. Si d’autre avaient carburé au saké ou au pastis, lui n’a bu que de l’eau. Corps sain dans un esprit sain. Il avait quitté la salle vers dix heures moins le quart, direction le dortoir, bonne nuit de sommeil en se fichant bien de ce que les autres auraient pu dire sur son comportement : lui au moins, ne s’était pas donné en spectacle.

Vêtu de noir, comme d’habitude, chemise aux manches longues relevées sur ses coudes qui dévoile des cicatrices blanchâtres au niveau de ses avant bras, il s’installe sur le tapis le plus en retrait sans le moindre sourire sur sa face. L’est silencieux jusqu’à l’arrivée des autres, assis en tailleur, dos bien droit, mains gantées qui serrent les genoux.

Il écoute attentivement les paroles chantantes de la directrice de Requem. Il dit pas bonjour. On ne lui a pas demandé de parler. Il ne secoue même pas la tête. Pas bouger. Il se demande quand même ce qu’ils vont foutre ici avec une directrice tout droit sortie d’un navet Bollywoodien qui joue les yogistes. Est-ce vraiment utile pour leur formation ? Mais il ne dit rien, garde ses interrogations pour lui, il n’a rien à dire. Donc : s’ouvrir aux autres et se faire confiance. Il se risque à observer les autres assis près de lui. N’est pas sûr d’avoir envie d’ouvrir ses chakras à ceux-là. Il en reconnaît certains, ceux qui se sont retrouvé près du buffet quand il s’est risqué à voler une mandarine pour en suçoter la pulpe en guise de repas.

Les choses se déroulent tranquillement. C’est pas du tout dans ses habitudes ce genre d’activités. Et il doit bien reconnaître que le bouffeur de nouilles à raison : ça ressemble à une garderie. Pourquoi lui a-t-on de dit de venir ici et pas d’aller faire un truc utile et instructif avec les mieux classés ? Peut-être justement parce qu’il doit être le type le plus fermé et le plus asocial du groupe. Cependant, lui, il n’y trouve pas de réponses. Yeux ambrés se posent sur un type au nez crochu dont l’odeur défie un troupeau d’adolescent arrogants. La suite s’annonce, elle se laisse pas démonter la cheffe des Arabes. Chef des Français qui fait son apparition. Lui a laissé une très mauvaise impression. Méfiance de la part de Lenine vis à vis du frouz, semble avoir été nourrit au coq au vin toute sa vie celui-là.

Fawkes prend la parole. Elle est gentille, pas chiante. Sauf quand elle laisse traîner ses affaires et putain, c’est que le troisième jour. Le thé lui, c’pas sa came. Il se nourrit à l’eau : pas d’alcool, pas de sucreries : rien. Régime strict. Hors de question de manger un quelconque biscuit d’ailleurs, qu’on se le dise. Voilà le type au nez crochu qui hurle d’un coup, aucune réaction de la part de Lenine. Qu’il se brûle, tiens. Ca lui apprendra à être insolent et à discuter les ordres de la hiérarchie. Et le pire, c’est qu’il se plaint. Quel fragile. Lenine assiste à la scène s’en intervenir : on lui a pas demander de réagir, alors il reste assis et regarde, l’air indifférent et impassible. Ca crie, ça gueule, ça se tacle. Un vrai jardin d’enfants. Bordel. Si ça chiale pour une brûlure d’eau chaude, qu’est-ce que ça sera si un dragon leur crame le cul ? Encore une fois, il garde ses pensées pour lui. On ne lui demande pas son avis. Lenine apprécie l’intervention du buveur de Saké. Pas besoin de se fatiguer à parler, quelqu’un le fait toujours pour lui en général.

Baguettes sont dégainées. Lenine ne bouge toujours pas. Éclats de lumières vives. L’insolent à son caquet enfin rabaissé, sa dignité doit être salement touchée. Il ricane intérieurement Le Russe. Bien fait. Crétin, va. Le Mât parle. Et pour une fois, il parle bien. Lenine apprécie, mais ne change pas d’avis sur lui : a du trop mettre de vin dans ses préparations pour être si perché. Balais qui file, infirmier qui rapplique.

C’est vraiment pas sérieux. Il retient un soupire fatigué. C’est quoi leur soucis avec cette peluche ? Bientôt, vont devoir faire des bulles de savon en chantant Il s'appelait Stewball qu’il ne serait pas étonné.

Le nez dans les rhododendrons qu’elle venait de cueillir, savourant leur abondance et leur éclatante couleur jaune, Mizuchi les imaginait déjà trônant fièrement dans le salon du dortoir asiatique. Beaucoup de ses étudiants lui avaient fait comprendre qu’ils aimaient la présence de fleurs fraîches dans leur quotidien, et ce n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Elle pensait en particulier à la jeune @Shishi, qui semblait plus que tous les autres sensible à ce genre de détails et d’attentions. Elle les avait trouvés dans ce petit coin à l’ombre du dortoir des Britanniques, et si elle avait veillé à ne pas tout rafler, elle avait fait belle cueillette et comptait les compléter en faisant allégrement ripaille des fleurs sauvages peuplant le Verger.

Les bras pleins de ses trouvailles, l’esprit ailleurs, elle aperçut au loin la silhouette de leur infirmier municipal, un drôle de bonhomme. Elle l’appréciait, cependant, sans réussir à s’expliquer pourquoi. Il était visiblement en route vers le même objectif qu’elle. Curieuse, et de toute façon déjà en chemin, elle adapta son itinéraire et prit sa suite, quelques mètres à l’arrière.

Elle dépassa le dernier bâtiment juste assez tôt pour apercevoir la forme distincte du Mât s’envoler à balai, avec quelqu’un derrière lui. Elle plissa les yeux, et sembla distinguer le visage d’un élève de Reqem. Le jeune homme ne semblait pas exactement au top de sa forme. Mizuchi pensait pourtant se rappeler qu’à cette heure-ci, aux serres, devait se tenir une petite activité bon enfant pour créer des liens et renforcer la confiance mutuelle. Encore une idée … Saïphienne, puis après tout, pourquoi pas. Il faut de tout pour faire une île. Difficile d’imaginer qu’elle ait pu le confondre avec une séance de pétrification collective. Ou de sculpture de cire, peut-être ? drôle d’activité de détente.

Mizuchi entendit la petite assemblée avant de la voir. Et quand elle la vit, ce ne fut pas beaucoup plus réjouissant. Tout le monde tirait une gueule jusque par terre, sauf Saïph peut-être, mais même son éternel sourire semblait crispé. L’enseignante se trouvait encore à quelques mètres, et chercha d’abord à analyser la situation, histoire de comprendre ce qui les faisait tous rouméguer. Ses fleurs dans les bras, vêtue d’une ample robe d’été, d’un chapeau et de sandales, elle devait offrir un tableau sacrément champêtre. Ortiz-San prit la parole, tentant vaillamment de raviver l’enthousiasme du groupe, secouant ce qui avait tout l’air d’un monstre déformé par le temps et la rage des hommes … ou bien était-ce le pauvre Abraxan de Saïph ? Elle qui y tenait tant, Mizuchi comprenait maintenant pourquoi l’ambiance tenait plus du Midsommar que de la Petite Maison dans la Prairie.

Décidant malgré tout de s’approcher, elle franchit les quelques mètres qui la séparait du cercle de tapis, et se posta près d’Ortiz, ses fleurs dans les bras et son air curieux sur le visage. Les recrues incluaient quelques visages connus, mais elle leur adressa à tous un sourire amusé. Elle ne savait pas ce qu’il s’était passé, mais pouvait imaginer tout un tas de scénarii dignes des meilleures sitcoms, entre le Mât sur balai, son pauvre pétrifié et la gueule de l’Abraxan.

« C’est un concours de compliment, ou bien il y a un piège ? » murmura-t-elle dans un sourire à l’infirmier, sans une once de moquerie, franchement curieuse de savoir ce que lui réservait son bienheureux détour. Après tout, comme rien ne la pressait, elle allait bien volontiers tenir compagnie à ses collègues et profiter de la suite de cet épisode qui s’annonçait franchement savoureux.

Spoiler:

J'ai déjà épuisé toute la chance jpp, déso Su:

La situation dégénéra si vite que Mizuchi eut à peine le temps de tirer sa baguette de son chignon, par pur réflexe. Hitodama avait mis trop de temps à réagir, et en plus son sort avait échoué. Qu'est-ce qui passait par l'esprit de la directrice ? Elle avait complètement pété les plombs. Donner une leçon pour impertinence, passe encore. Mais risquer la vie de deux élèves, un de chez elle, et un de chez les Asiatiques, il fallait vraiment qu'elle tienne à ce fucking Abraxan de la fucking vérité.

La Coréenne réussit in extremis à ralentir la chute de Suhail, mais il tombait de trop haut et était trop lourd pour qu'elle puisse faire grand-chose d'autre que de l'empêcher de mourir, et de tuer le japonais avec lui. Ils s'effondra lourdement, l'équivalent d'une chute de quelques mètres sur un tapis, Hitodama étant le tapis. Puis elle se détourna immédiatement d'eux, laissant l'infirmier prendre le relais, pour se tourner vers Saïph, une étincelle terrifiante dans les yeux.

"Dame Saïph, j'espère que vous ne m'aviez pas inclue pas dans votre précédente interdiction. A moins que vous ne comptiez réellement laisser ces deux recrues se tuer devant vos yeux, ce qui aurait été parfaitement regrettable."

Mizuchi affichait un visage impassible, trahi seulement par son regard brûlant, et par la tension militaire dans ses épaules. Paralyser Suhail, pas de problème. Le jeter de 20 mètres de hauteur sur un élève de sa propre délégation, problème. Elle devait avoir de sérieux problèmes pour se dire à n'importe quel moment de sa journée que cela passerait tranquillement. De toute façon, la coréenne n'avait pas un seul instant considéré l'ordre comme lui étant adressé. Et si c'était le cas, elle en assumerait pleinement les conséquences. Ils étaient en camp d'entraînement bordel, pas au milieu d'une session de Battle Royale.

Spoiler:

Plus déterminée que jamais à décamper, Fawkes est sur les starting-block. Non, vraiment, rien ne va avec ce goûter, ces gens, l'Esperanto tout court. Alors elle va se casser avec un des seuls sorciers qui lui semble décent des lieux - @Suhail le martyr - et on ne la reverrait plus de la journée. Enfin ça, c'est sans compter la rockstar à deux balles qui se croit légitime de les insulter. Oulalala, mais c'est qu'il en a un paquet de reproches en plus. brune lui coule un regard absolument blasé, vaguement haineux, qui vire triomphal lorsque le géant à ses côtés passe à l'attaque. Suhail versus @Hitodama, elle parie une corvée vaisselle sur le premier puis elle fait bien vu l'enchaînement. Bien fait pour la gueule du Jap, ça lui apprendra à l'ouvrir alors qu'il n'est même pas en guerre lui. Par contre, la daronne des Reqem, elle a des bons réflexes en plus d'être flippante et voilà que l'attaquant s'envole vers d'autres cieux. Coup dur pour l'équipe algérienne - ou pas algérienne en fait, juste qu'au foot on voit surtout eux avec leur foutu drapeau - coup dur pour tout le monde en fait parce que même l'alcoolique se met à leur faire la morale.

Fawkes, elle a envie de disparaître maintenant. Enfin, jusqu'à ce qu'@Ortiz arrive. Son visage se fend d'un sourire ravi, coucou discret de la main dans la direction du compatriote avant de prendre sa meilleure pose d'élève modèle. qui tient pas plus d'une seconde vu qu'elle laisse échapper un ricanement moqueur quand @Ehwaz hérite de l'Abraxan de la Vérité et de la Justice redevenu tout neuf. Y a des retardataires qui débarquent, elle n'a d'yeux que pour l'infirmier. D'ailleurs, son regard ne le lâche pas même quand Saïph donne de nouvelles consignes. Avec Ehwaz, elle ? Vraiment ? Yeark ! Ca y est, elle est dégoûtée. Encore plus quand le jap se révèle infoutu de rattraper son pote. Au moins, la fin est marrante , Suhail fait une bonne météorite à écraser les relous. La gamine daigne enfin se lever, se dirige vers la scandinave. "Tombe qu'on en finisse." Ordre qui claque, air de dire qu'elle n'a pas le temps pour ces conneries.

Hochement du chef - léger, amical ou du moins ça en a l'air chez lui - pour la collègue qui rejoint. Faut dire qu'ils sont proches maintenant, les deux adultes ont passé plus d'une heure en tête à tête sur la semaine et c'est déjà pas mal. Après les mirettes lâchent les humains, se concentrent sur l'abraxan de la vérité pour s'assurer qu'aucune main malveillante ne vienne le blesser à nouveau. Le reqem qui se fait embarquer par Le Mât c'est secondaire. Un sourire à vif, qui dégouline salement de mauvaise volonté répond à la scandinave et on s'en détourne vite vite.

A temps pour saisir les nouvelles consignes, infirmier dépité regrette un peu sa loyauté. Il fouille dans la veste, en extirpe une clope un brin tordue et l'allume entre les lèvres, recule de quelques pas pour pas déranger. Les grands appels de phare de @Fawkes il les ignore tout à fait, volontaire ou trop occupé à surveiller la chute de l'étoile filante. Ortiz il se plante non loin de son autre élève et ne bronche pas, ne bouge pas même quand le nippon montre tous ses talents de numéro dix-huit. Mais la néréïde s'interpose et un léger soupir se mêle à la fumée. Il venait juste de l'allumer.

Noueux rejoint la gamine russe, lui tend la sèche à peine entamée avec ce qu'il sait offrir de plus proche d'un sourire doux avant de rejoindre d'un pas traînant les deux blessés, bousculant d'un rien @Sakhm au passage. Sa manière de se manifester. " C'est bon, j'ai. " Il s'accroupit près d'Hitodama, récupère sa baguette dans une poche artisanale de son treillis délavé, pose une main sur son bras, opine pour lui-même puis remue le bout de bois, ça doit être un sort informulé. Il répète l'opération avec @Suhail, mine blasée. " Vous touchez à rien. " Il fait juste en se relevant. " Vous aurez pas mal si vous vous t'nez tranquilles mais interdiction d'se soigner. Ca servira demain. " Et il retourne près de ses mômes pour les surveiller.

Citation :

+ 5
1 - 10 : EC, c'est censé faire aussi mal ce genre de trucs cassés ?
11 - 50 : aïe aïe aïe
51 - 90 : ça fait assez mal pour leur rappeler de pas être cons
91 - 100 : c'est cassé ? faudrait pas l'oublier

Et comme si ça n'est pas suffisant, il s'agit que d'une entracte. Le spectacle reprend quand Le Mât fait tomber l'arrogant de son balais. Lenine assiste à la scène sans bouger, toujours assis en tailleur. Ca ne le fait pas réagir tout ce remue ménage et de son avis, il ne trouve pas ça honteux comme punition. Faut que ça rentre. Faut les endurcir. Il observe le monde s'agiter pour tenter de venir au secours de l'arabe, hors de question de bouger. S'il doit mourir, ça fera peut-être une place pour quelqu'un de plus compétent. Lenine le sait, ils ne sont pas irremplaçables. Mizu intervient, sermonne son homologue. A l'armée, ça, ça n'arrivait jamais. On ne doit pas désapprouver les choix devant les inférieurs, perte d'autorité, conflit visible va perturber (encore plus si cela est possible) les recrues. Bordel, mais qu'est-ce qu'il fiche là, Lenine ?

Son duo va soigner les autres. Lenine reste assis. Il attend la suite des opérations. Il est quelle heure ? C'est bientôt fini ? Il laisse le temps à Ortiz de faire ses soins parfaitement bien exécutés d'ailleurs et attend qu'il revienne. Le russe se lève, s'approche de l'infirmier, s'adresse à lui poliment : "Monsieur, nous devons faire... " Regard de dédain vers ceux qui s'amusent à se tomber dessus. "..ça." Il a pas l'air plus convaincu que ça Lenine. Le Mât s'est déjà ridiculisé plus d'une fois, Saïph et son autorité se sont perdue on-ne-sait-où, Le ruskof souhaite être ailleurs. "Vous n'avez pas besoin d'aide pour les transporter à l'infirmerie ?" Il tente, se montre serviable, mais il n'en a rien à foutre. Il veut se casser. Et il en touchera deux mots à Bakounine, ça s'est certain.

Qui commence l'exo ?: