C'est qu'il s'en passait, des choses, à ces funérailles/crémation express/jeu de piste/procès. Parce que très clairement, les gens n'essayaient même pas de faire les choses bien : ils se contentaient de balancer des accusations, et d'agir. Et voilà que ça fusait de tous les côtés. Kitsune jeta un regard aux directeurs, qu'elle tenait pour responsables de ce chaos sans nom. Est-ce que ça les amusait ? Est-ce qu'ils prenaient leur pied ? Et puis, comment être sûr que tout cela n'était pas un grand complot orchestré par ceux qui se tenaient debout sur l'estrade. Ils aboyaient des ordres, et attendaient d'être obéis. S'adressaient-ils à des sorciers ou à des chiens ? Il devenait compliqué de faire la différence, tant tout le monde s'inclinait face à leur autorité. Sort de détection lancé, Kitsune a encore une vision plus vive de la cacophonie magique que c'était. Chacun y allait de son petit sort, de son petit bouclier. Zéro cohésion, zéro cohérence. Mais qu'est-ce qu'elle foutait là ? Bois de sorbier qui tourne entre ses doigts tandis qu'elle observe Mizuchi accuser Lancelot, puis les gens du désert neutraliser le communiste. Soupir las qui franchit la barrière de ses lèvres. L'envie d'agir est présente. L'envie de montrer qu'elle aussi, elle a du potentiel à revendre, qu'elle ne sert pas à rien au milieu de ces bons petits soldats. Son regard se détourne de la scène, pour se poser sur le brasier. Fidèle à elle-même, Shishi ne se fait pas remarquer. Les épaules de la renarde s'affaissent, et elle se désolidarise du groupe. A cet instant précis, sa place n'est pas avec eux. Une fois que la barrière magique tombera, elle s'en ira. Elle retrouvera son atelier, ses machines, ses plans, ses carnets. En attendant, elle s'installa au sol, observant le feu qui crépitait, tournant le dos aux autres. "Désolée pour toi Mikan, j'espère que t'es pas en train d'assister à ce bordel sans nom" murmure-t-elle en Japonais avant de fermer les yeux et de se concentrer sur les bruits, des fois qu'elle aurait du soucis à se faire.

Elle n'assiste pas à l'enterrement. Elle n'aime pas ça. De la fenêtre de sa chambre, elle assiste de loin a la parade, observe les funérailles. Bacchus a le coeur serré ce soir, ça fait mal à la poitrine. Mains jointes devant elle, elle prie pour Shisshi, pour les siens, pour Ayonobo aussi. Puis, elle prie aussi pour toutes ces pauvres victimes rassemblées sur cette île. Des moutons envoyés dans la gueule du Loup, récents événement confirment que la situation échappe. Les cils n'arrivent plus à retenir les larmes quand une lumière jaune orangée danse au loin. Le bûcher s'embrase.
C'est beau. Poétique. Prend une profonde inspiration avant de de tourner les talons.
Encore quelques murmures pour Shishi et elle se couche dans son lit.
Il est tôt, mais elle a terriblement mal à la tête.
Elle ferme les paupières, ignore tout de se qui se passe à présent dans le parc.
Et il préférable qu'il en soit ainsi dans un sens.
Oreiller se retrouve vite humide. Faut arrêter de chialer, mais elle a mal Bacchus. Mal au coeur, mal à l'âme, mal à la vie.
Les funérailles, c'est vraiment pas son truc. Nuit sera ponctuée de souvenirs cauchemardesques, de réveils brutaux. Nuit pas réparatrice, nuit agitée.  Cependant la seule chose qu'elle se dira en se regardant dans le miroir le lendemain matin, c'est : "Putain, j'me suis pas démaquillée."

Dédé:

Dés:

Sakhm et Suhail ne sont pas difficiles à convaincre, à peine un regard et ils semblent d'accord pour neutraliser la cible. L'instinct d'Aurora lui dit qu'elle ne se trompe pas, mais dans le doute, ne pas le blesser. Sinon, ce seraient eux qui seraient suspects. Hochement de tête américain à l'encontre du plan de la recrue africaine, l'autre semble approuver aussi. Chacun une direction différente, mais ils convergent tous vers une seule personne. Lenine. Vadim Egorovitch, comme il l'avait si bien annoncé à tout le monde lors du cours de torture. C'était d'ailleurs à ce moment-là qu'Aurora l'avait trouvé louche. Trop lisse, trop parfait, trop "je donnerai ma vie pour la cause".

Les cordes surgissent de la baguette de Sakhm et viennent ligoter leur cible. Il se défend pas Lenine - pas le temps, demande juste ce qu'il se passe. "Il se passe que je t'ai vu jeter un truc par terre, et ça a roulé par la-bas. Juste après que Sadalbari disparaisse." qu'elle lance froidement. D'un signe de la main, elle désigne un groupe de personne et croise le regard d'Uruz. "Levicorpus" et le corps du russe - qui se débat un peu - vole en bas de la colline, au pied des directeurs. Voilà, coupable livré à destination.

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