Patronus:

Quelques degrés de plus qu'à l'ordinaire dans les veines, prémices d'ébullition animent le corps qui, à sa façon, suppliait qu'on le renvoie au feu. Slave aurait été mieux sur le vrai champ de bataille, n'a d'abord pas saisi pourquoi la tsarine l'envoyait aux côtés du gallois plutôt que de Kora. La plus évidente des réponses fait tiquer, grimacer, à la frustration de ne pas être tout à fait à sa place se dispute seule l'humiliation qu'elle ait tout mieux compris que lui. Matin brumeux donc, matin pluvieux parce qu'il pleure sur l'île comme dans son.. bref.

Clope au bec, treillis antique sur le dos et la même dégaine triste. Infirmier rejoint le petit groupe sur la rive, salue le directeur d'un signe de tête et dévisage (vraiment très vite) les plus jeunes. De l'explication il capte presque rien. "Putain", que la môme lui a appris à dire à l'anglaise, à la witcher, à la peaky blinders et même à la française. Ortiz opiniâtre opine subséquemment (hein hein). Extirpe sa petite fiole de l'intérieur de sa veste, l'ouvre en diffusant quelques effluves de café au whisky, en avale une gorgée avant de la tendre vers @Aurora avec la mine contrite qu'il lui sert souvent ces derniers temps.

Puis il attend. Franchement il a rien à faire, puis si d'ordinaire il s'est toujours bien débrouillé pour l'élaboration des plans ça nécessite d'en comprendre plus que trois mots. Mais Arthur dit plus rien, serpent susurre un truc qui ressemble à broom (l'infirmier secoue la tête, y'en a plus de disponibles) et il fait l'effort de se fendre de son meilleur anglais. « Yes. »

Il a suffit du mot bateau pour qu'Aurora se porte volontaire à la mission, parce que bateau signifie mer. Point noir (ou plutôt gris), la météo. Un temps à rester plutôt cloîtré à l'intérieur, quand on a connu la côte ouest. Presque pire que le week-end passé à Deauville il y a déjà trop longtemps (et pourtant, c'était au mois de juillet). Mais la pluie ne fait pas peur à l'Aurore, elle a appris des meilleurs que la météo ne doit pas affecter le style. Un simple sortilège d'imperméabilité sur les vêtements, et le tour est joué. Sweat gris le plus large enfilé et imperméabilisé (quand on parlait de style, on ne parlait pas de classe), pantalon dit "de camionneuse" et Doc Martens. Parée pour une mission plus ou moins périlleuse.

Elle arrive presque la première, Aurora, étrange ponctualité qui est la sienne depuis qu'elle est sur l'île. Regard autour d'elle : il y a la numéro 4, une asiatique aussi discrète que muette, accompagnée d'Hitodama, le sensible et délicat. Et puis un peu fragile aussi, si elle se souvient bien de la mort puis des funérailles de Shishi... Mais l'Américaine ne jugerait jamais ça, un homme qui ose pleurer et exprimer ses émotions, c'est bien la preuve que les mentalités masculinistes et paternalistes sont sur le déclin. Y a aussi la française qui était dans son équipe pour la capture du drapeau pendant le cours de Mizuchi. Et Ortiz, qu'elle connaît un peu trop bien maintenant. Pour finir Arthur, grand gaillard un peu trop brutal, mais pour qui elle a une sympathie pas vraiment expliquée. Elle l'écoute donner ses instructions (ou plutôt leur gueuler de trouver une solution pour rejoindre le bateau). Y a le patronus de la n°4 (Mononoke, comme la superbe héroïne féministe du film du talentueux réalisateur japonais) qui parle de balais, mais vu le temps, c'est peut-être pas la meilleure idée. L'Américaine préfère attraper la flasque du slave, le whisky ça réchauffe. Regard un peu fuyant, Ortiz a vu une Aurora que personne d'autre ne connaît sur l'île. Hitodama propose ensuite d'y aller en nageant. L'idée est tentante pour Aurora, mais le bateau est quand même sacrément loin. Même en nageant très bien, ils mettraient au moins une heure à y aller. "Après y a la barque." Baguette levée dans la direction de l'embarcation - en piteux état - et formule marmonnée avec un sentiment que c'était pas vraiment ce qu'il fallait faire. Barque métamorphosée : au moins, ils auront la classe sur la mer. "Sinon vous faites pas du Quidditch sur des troncs d'arbres à Koldo ? Ça s'tente ?"

Dé:

Spoiler:

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